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Sh’nia Gordon veut enfin se poser

Arrivée au MHSC cet été, l’attaquante américaine retrouve le Havre vendredi soir (21hà Grammont), l’un des 7 clubs pour lesquels elle a déjà joué, à seulement 26 ans. Itinéraire d’une citoyenne du monde

Ce jour-là, Sh’nia Gordon (appelez là Nya), arbore une magnifique manucure bleue. Bleu comme le maillot du MHSC, celui du Havre ou bien encore du drapeau des Etats-Unis, son pays natal. « Je suis la seule joueuse de D1 à en avoir une comme celle-là », sourit-elle, sans préciser si le choix de cette couleur a un lien avec les clubs cités ci-dessus. Bleu, c’est aussi la couleur des Magic d’Orlando en NBA. C’est d’ailleurs dans la campagne périphérique de la ville hôte de Disney World que Nya a vu le jour il y a 26 ans, avant d’entamer un sacré tour du monde.
Née de parents militaires (son père l’est toujours et sa mère l’a été avant stopper sa carrière peu de temps avant sa naissance pour s’occuper d’elle ainsi que de ses deux frères et de sa sœur qui ont suivi), Nya Gordon a vécu au rythme des affectations de son paternel. Texas, Virginie, Géorgie, Europe… la liste et longue. C’est d’ailleurs au pays de Thomas Müller que cette admiratrice du Brésilien du Real Madrid, Vinicius Junior – « Il pratique le football tel que j’aimerais le jouer avec beaucoup de vitesse, de qualité en un contre un et de gros efforts défensifs aussi » – a tapé ses premiers ballons « Au début, je pratiquais la course à pied, le basket et le foot en parallèle, puis je me suis exclusivement consacrée au foot dès le lycée. »

Je voulais vraiment jouer en France ; ça a toujours été mon rêve

Cette attaquante ultra-rapide s’est ensuite révélée à l’université de West Virginia, avant de rejoindre le FC Metz en 2019. Un choix aussi surprenant que réfléchi, que Nya explique de la façon suivante : « Je voulais vraiment jouer en France ; ça a toujours été mon rêve. Je voulais suivre les pas d’Ashley Lawrence et Kadeisha Buchanan (à l’époque au PSG et à Lyon, aujourd’hui à Chelsea, NDLR), avec qui j’avais joué à l’université, raconte-t-elle. Mon agent m’a donc aidée à signer à Metz. J’ai vécu une belle aventure là-bas, même si la saison a été difficile, que ce soit sportivement mais aussi parce que c’était l’année du Covid et que la saison s’est arrêtée prématurément ».
Pendant la crise sanitaire, Nya reçoit néanmoins un coup de fil d’un certain Yannick Chandioux. Séduit par son profil de joueuse de couloir très rapide, ce dernier lui propose de rejoindre le projet bourguignon. Un aller-retour aux USA et là voilà qui pose ses valises en Bourgogne. « Là-bas, j’ai vécu ma meilleure saison professionnelle jusqu’à maintenant en inscrivant 7 buts et en délivrant 3 passes décisives », se souvient-elle.

j’ai adoré mon aventure russe. Moscou est la plus belle ville dans laquelle j’ai eu l’opportunité de vivre

De belles performances qui lui ouvrent alors les portes d’un défi inattendu, au CSKA Moscou, en Russie « Au premier abord, je n’y suis pas allée pour la qualité du football mais parce qu’ils me donnaient beaucoup d’argent, assume Nya de façon aussi sincère que surprenante. Quand vous jouez au football féminin, ce n’est pas la même chose que chez les garçons. Vous ne pouvez pas gagner autant d’argent et quand vous avez la possibilité de le faire, il ne faut pas hésiter. Vous devez penser à votre avenir, mettre de l’argent de côté en vue d’acheter une maison, avoir des enfants... Finalement, j’ai adoré mon aventure russe. Moscou est une ville amusante, électrique, une sorte de petite New York. C’est la plus belle ville dans laquelle j’ai eu l’opportunité de vivre. J’étais triste de partir. »

ôté football, l’attaquante américaine se souvient d’une anecdote très particulière : « J’ai dû m’adapter à un nouveau mode de vie car il neigeait énormément et il faisait très froid. En France, quand vous allez vous désaltérer pendant un match où à l’entraînement, vous avez des bouteilles d’eau sur le banc. En Russie, vous avez du thé pour vous réchauffer ! (rire). Plus sérieusement, même si je n’ai passé que 6 mois là-bas, c’était très sympa ! »
Libérée de son contrat après le début de la guerre en Ukraine, cette fille d’un naturel assez solitaire, amatrice de cuisine et de séries Netflix en dehors du terrain, retourne ensuite aux USA dans le club de Louiseville, mais l’expérience tourne court : « Ça me tenait à cœur de retrouver mon pays natal, de jouer là-bas et de m’y imposer mais la manière de jouer ne me convenait pas et je n’y suis restée que 4 mois. »

Je connaissais l’entraîneur, Yannick Chandioux, et sa présence a beaucoup compté dans mon choix parce que je savais comment il allait jouer et lui comment m’utiliser

Alors, Nya – qui se décrit comme une « joueuse de couloir, rapide, qui aime exploiter sa vitesse et provoquer en un-contre-un » – reprend son baluchon et passe la saison dernière au Havre, retrouvant ainsi une D1 Arkema qu’elle apprécie : « J’aime beaucoup l’aspect technique du jeu en France, détaille-t-elle. Ici, j’ai pu développer d’autres facettes de mon jeu qui était jusque-là beaucoup basé sur la vitesse et la répétition des efforts. J’ai appris à jouer à une ou deux touches de balle, à faire du jeu combiné… Je pense que ça m’a fait devenir une meilleure joueuse. » Outre son amour du jeu à la française, d’autres facteurs bien précis l’ont convaincue de rejoindre le MHSC cet été : « Je connaissais l’entraîneur, Yannick Chandioux, et sa présence a beaucoup compté dans mon choix parce que je savais comment il allait jouer et lui comment m’utiliser. Je voulais aussi être dans une meilleure équipe que celles dans lesquelles j’avais évolué jusqu’à présent et Montpellier m’offrait cette opportunité. C’est un bon challenge pour moi. De plus, la ville et le temps sont magnifiques. J’aime aussi la façon dont le club est dirigé. Tout est très professionnel. »

Pas une mercenaire

Alignée à 10 reprises cette saison (5 titularisations), Nya Gordon a tantôt évolué sur un côté (son poste de prédilection), tantôt dans l’axe de l’attaque pailladine, montrant des qualités intéressantes aux deux postes : « Cette position axiale ne me dérange pas. Je m’y suis même plutôt amusée. De toute façon, ce que je souhaite avant tout, c’est jouer, qu’importe le poste, sourit-elle. Plus globalement, mon début de saison est meilleur que ce à quoi je m’attendais. Il faut toujours un petit peu de temps pour s’adapter à une équipe mais j’ai senti que ça venait très rapidement. Quand tu évolues avec de bonnes joueuses autour de toi, ça te permet de progresser plus vite et c’est le cas ici. Tout est très positif pour moi. » Concernant le début de saison de l’équipe, Nya Gordon estime « qu’il aurait évidemment pu être meilleur » mais elle souhaite rester positive : « C’est difficile mais c’est fait. Il faut penser à l’avenir et s’en souvenir lorsque nous affronterons ces mêmes équipes lors de la phase retour. On a manqué de réussite sur certains matchs comme celui face à Fleury où nous avions vraiment livré une belle prestation, mais, sur d’autres rencontres, c’est de notre faute si nous n’avons pas décroché de bons résultats. Il faut continuer à travailler et ça va finir par payer. »

Je suis convaincue que nous avons beaucoup appris jusque-là et que notre deuxième partie de saison sera bien meilleure

Prochaine étape ce vendredi contre Le Havre, en ouverture de la dernière journée de la phase aller : « C’est une équipe dont l’effectif a pas mal bougé à l’intersaison », souligne celle qui évoluait chez les ciels et marines la saison dernière. « Je m’attends à un match difficile, comme tous ceux auxquels nous avons participé depuis le début de saison mais, pour moi, ce n’est pas un match plus important qu’un autre. Nous devons juste le gagner pour poursuivre notre route au classement. L’objectif du club est de se qualifier pour la Ligue des Championnes et je suis persuadée que le top 4 reste accessible. Je suis convaincue que nous avons beaucoup appris jusque-là et que notre deuxième partie de saison sera bien meilleure. » Ce match face au Havre sera peut-être aussi l’occasion pour celle qui porte le n°23 en référence au basketteur LeBron James – « C’est mon idole et le 23 un chiffre iconique que tout le monde souhaite avoir aux USA, d’autant que c’est aussi celui de Michael Jordan » – de trouver enfin le chemin des filets, alors qu’elle n’a pas encore marqué sous le maillot du MHSC. Une passe forcément difficile pour une attaquante, que Nya Gordon tient à relativiser : « Je suis d’un naturel assez impatient mais j’arrive à une période de ma vie un petit peu différente, conclut-elle. J’ai signé pour trois ans ici alors que, jusque-là, je n’ai jamais passé plus d’un an dans le même club. C’était important pour moi de m’inscrire sur la durée. Je n’avais pas envie de continuer à déménager chaque année. J’avais besoin de stabilité mais aussi de montrer que je ne suis pas une mercenaire. C’est aussi pour cela que je veux être plus patiente que d’habitude, y compris au niveau de mon football. » La patience est la mère des vertus comme dit l’expression...

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