Nérilia Mondesir : « envie que ça arrive le plus vite possible » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Nérilia Mondesir : « envie que ça arrive le plus vite possible »

Capitaine et symbole de l’émergence du football féminin en Haïti, l’attaquante montpelliéraine dévoile son sentiment avant d’amener son pays vers le 1er match de Coupe du Monde de son histoire ce samedi (11h30 heure française) contre l'angleterre

 

Quel effet ça fait de se dire qu’on va jouer une Coupe du Monde ?
C’est la première participation d’Haïti à une phase finale de Coupe du Monde séniors féminine, alors, c’est forcément particulier. Quand j’y pense… (elle marque un temps d’arrêt). Jouer la Coupe du Monde c’est incroyable ! 

C’est du plaisir, du stress, de la crainte ?
Non, ce n’est pas de la crainte. Nous savons que nous allons croiser les meilleures équipes du monde, mais nous ressentons avant tout de l’excitation et une envie que ça arrive le plus vite possible.

On ressent beaucoup de soutien populaire

Comment cette qualification est-elle vécue en Haïti ?
C’est difficile pour moi de m’exprimer là-dessus car je ne suis pas retournée au pays depuis notre qualification mais, de ce que je vois sur les réseaux sociaux, tout le monde est content pour nous. On ressent beaucoup de soutien populaire.

Un mot sur votre parcours de qualification
Nous avons terminé 3ème d’une 1ère phase, en ayant perdu contre les États-Unis et la Jamaïque et remporté un succès face au Mexique. Cette 3ème place nous a permis d’accéder aux barrages lors desquels nous avons battu le Sénégal, puis le Chili en finale (2-1). C’est là que nous nous sommes officiellement qualifiées pour cette Coupe du Monde en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Quelle a été ta sensation au moment de cette qualification ?
Il y avait un peu de tout. En plus de la qualification, j’ai tiré un penalty pendant le match que la gardienne chilienne a détournée. Je m’en serais tellement voulu si nous ne nous étions pas qualifiées pour le Mondial à cause de ça… Du coup, au coup de sifflet final, toute la pression est retombée d’un coup, le stress s’est évacué et je me suis mise à pleurer… Mais les larmes qui ont coulées étaient des larmes de joie (sourire).

Quelle est la place du foot féminin en Haïti ? 
Le foot féminin prend de plus en plus d’ampleur en Haïti. Il y a des joueuses qui évoluent dans des collèges ou des universités aux États-Unis, ce qui leur permet d’avoir plus de rythme et ça se ressent sur le niveau de la sélection… tout comme l’apport des joueuses de D1 Arkema. Il y a pas mal de filles qui évoluent en D2 française aussi, ça nous permet d’avoir une équipe de plus en plus compétitive.

Ça me fait plaisir de voir beaucoup de mes compatriotes en D1 Arkema aujourd’hui.

Justement, tu as ouvert la voie à beaucoup de joueuses haïtiennes en D1. Est-ce important pour toi ?
Quand je suis arrivée ici, c’était quelque chose d’important pour moi parce que les joueuses haïtiennes manquaient de visibilité, surtout en Europe. Ça me fait plaisir de voir beaucoup de mes compatriotes en D1 Arkema aujourd’hui. C’est un peu un accomplissement et une fierté aussi. Je voulais prouver qu’en Haïti, on avait du talent.

Haïti a parfois l’image, ici en Europe, d’un pays pas très sécurisé où il y a beaucoup de difficultés. Avez-vous l’impression de redorer un peu l’image d’Haïti à travers la sélection ?
Ça fait partie des choses qui nous font avancer, oui. Quand on joue un match, on se dit qu’on doit représenter notre pays comme il le faut et tout donner pour que les habitants puissent penser à autre chose qu’aux problèmes auxquels ils doivent faire face au quotidien.

tout donner pour que les habitants (de notre pays) puissent penser à autre chose qu’aux problèmes auxquels ils doivent faire face au quotidien

Sportivement, comment décrirais-tu cette équipe nationale de Haïti ? 
Lorsqu’on se voit pour les stages avec la sélection, je ressens que nous sommes presqu’une famille. Sur le terrain, on s’apprécie et on se bat ensemble. Notre force, c’est que lorsque le match commence, on donne tout.  Nous avons une bonne équipe avec, comme je le disais précédemment, beaucoup de joueuses qui évoluent en D1 et D2 françaises. Ça nous permet de nous confronter au haut niveau et c’est positif pour la sélection. On travaille tous les jours pour s’améliorer.

Quel est ton rôle au sein de cette sélection ?
Je joue en équipe nationale A depuis l’âge de 15 ans, avant même d’arriver à Montpellier. J’ai aussi été capitaine avec les U20 et je le suis devenue avec les A dès mon arrivée au MHSC (en janvier 2017, NDLR). Représenter son pays c’est une fierté ; on n’a pas toutes cette chance là et il faut en être digne. On fait le job sur le terrain mais c’est avant tout un énorme plaisir de jouer pour Haïti. Aujourd’hui, je suis capitaine et Melchie Dumornay (l’attaquante de Reims qui s’est engagée avec Lyon pour l’exercice 2023-2024 NDLR), vice-capitaine. On essaie de faire ça ensemble (sourire). Plus sérieusement, nous avons pas mal d’expérience donc on essaie d’aider l’équipe au mieux. Sur le plan tactique, j’évolue plutôt côté gauche et Batcheba Louis (Fleury) à droite mais, parfois, on permute pendant les matchs. Enfin, Melchie évolue plutôt derrière de l’attaquante pointe, Roselord Borgella (Dijon). 

le premier objectif, c’est de sortir des poules

Quel regard portes-tu sur vos adversaires du 1er tour dans cette Coupe du Monde (Chine, Danemark et Angleterre) ?
Les 3 matchs vont être énormes. Il faudra être préparées car nous allons jouer contre les Championnes d’Europe anglaises. Ça va être dur pour nous mais on va tout donner. Les Anglaises sont évidemment les favorites de ce groupe très relevé. Ce sera à nous de montrer ce qu’on sait faire et d’y aller dans l’optique de faire tout ce qu’on peut pour gagner.

Tu vas aussi affronter ta coéquipière en club, la Danoise Luna Gevitz…
Ça va me motiver encore plus, ça va être la guerre (rire) Que la meilleure gagne !

Quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour cette Coupe du Monde ?
Personnellement, c’est de marquer des buts et de délivrer des passes décisives, et collectivement d’aider l’équipe à aller le plus loin possible… Mais le 1er objectif, c’est de sortir des poules. 

Pour conclure, quel regard portes-tu sur ta saison en club, avec le MHSC, dont tu as terminé meilleure buteuse (xx). 
Collectivement, il y a tout de même un sentiment de déception car nous sommes passées à côté de matchs importants. Il y avait, à mon sens, la place pour faire mieux, mais il faut passer à autre chose et se servir de ses erreurs pour ne pas les reproduire la saison prochaine. Sur un plan plus personnel, j’ai sans doute vécu la meilleure saison de ma carrière (ajouter buts et passes décisives) jusqu’ici et l’objectif est de faire encore mieux en 2023-2024.

Tu sembles avoir franchi un cap…
Le travail et la confiance du staff aussi qui m’ont permis de faire une bonne saison. En fait, quand tu commences à marquer ça devient plus facile devant le but. Tu ressens un certain relâchement dans tes gestes et c’est ce qui simplifie les choses… Mais je me dis que je peux faire mieux donc je vais continuer à travailler pour ça.

Kethna Louis sera aussi de la partie

Arrivée cet été au MHSC en provenance du Stade de Reims, Kethna Louis sera aussi avec la sélection Haïtienne pour cette Coupe du Monde. Elle peut évoluer sur l'ensemble du couloir gauche, du poste d'arrière latérale à celui d'attaquante en passant par le rôle de piston ou de milieu de terrain excentrée.

 

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