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Marie Levasseur, exil gagnant

Arrivée au MHSC cet été, la latérale canadienne n’a pas hésité à traverser l’Atlantique pour tenter l’aventure du football professionnel. Rencontre avec une joueuse qui s’impose déjà comme un des éléments forts de sa nouvelle équipe. 

Au bout de 30 secondes, on sait déjà d’où elle vient, tant son accent chantant fleure bien le sirop d’érable. Oui, ça fait cliché, mais difficile de démarrer autrement tant la native de Québec (la ville, située elle-même dans la Province de Québec) a un accent marqué. « Certaines expressions québequoises reviennent parfois au fil de la discussion, sourit-elle. Mais, dans l’ensemble, on me comprend assez bien. »

Pas besoin de beaucoup de temps non plus pour comprendre que Marie Levasseur (26 ans) a dû faire preuve d’une sacrée détermination pour se frayer un chemin dans le football européen. Née dans le quartier de Stoneham, à 20 minutes du centre ville de Québec, elle a grandi au milieu des montagnes, bercée par des sports comme le ski, le snowboard ou le patinage sur glace. « J’ai commencé à faire du ski dès que j’ai appris à marcher, avant même le foot », avoue-t-elle. Deux sports ont longtemps retenu son attention : le basket (pratiqué par sa mère) et le foot auquel jouait son frère aîné : « Avec ma sœur jumelle, on a rapidement aimé le foot. J’ai longtemps pratiqué le basket en parallèle mais j’ai vite compris que je pouvais aller plus loin dans le foot, notamment en raison de ma taille. »

J’ai longtemps pratiqué le basket en parallèle mais j’ai vite compris que je pouvais aller plus loin dans le foot

Ne pas être très grande n’empêche pas de voir loin. Après des débuts footballistiques au sein de son club d’enfance du haut de Saint-Charles, Marie s’est exilée une première fois aux Etats Unis (à Memphis) pour poursuivre un cursus universitaire consacré aux sciences de la santé et du sport qui la mènera jusqu’à l’équivalent de Bac +4, tout en continuant à pratiquer le football. « Ça m’a permis de bénéficier d’un emploi du temps aménagé entre le sport et les études, aspect sur lequel les USA sont très en avance. Quand tu veux mener un double projet, c’est plus simple qu’en France », explique la nouvelle n°3 du MHSC, avant d’évoquer, là encore avec humour et simplicité, son aventure américaine. « Ça ressemble à ce qu’on voit dans les films ou les séries US, avec la possibilité d’aller voir d’autres sports sur le campus comme le basket par exemple. C’est une expérience différente que j’ai beaucoup apprécié. »

Il n’y a pas de ligue professionnelle de foot au Canada donc, si tu as envie de passer pro, il faut aller à l’étranger

Un premier tournant qui en appelle un second : « Il n’y a pas de ligue professionnelle de foot au Canada donc, si tu as envie de passer pro, il faut aller à l’étranger, soit aux États-Unis, soit en Europe. C’est dommage parce qu’il y a des joueuses qui ne sont pas prêtes à faire ces sacrifices-là et qui auraient pourtant eu le potentiel pour jouer dans de grands clubs. » Adepte des voyages et de la découverte d’autres cultures, Marie Levasseur n’a, pour sa part, pas hésité à franchir le pas. Ça aurait dû être direction les Etats-Unis, mais ce sera finalement en Finlande, aux côtés de sa sœur jumelle, Catherine. « Je devais partir en essai aux Chicago Red Stars et, le jour de mon départ là-bas, j’ai reçu un appel disant que je pouvais aller en Finlande, et je suis parti en Europe car on me proposait un contrat ferme », se souvient Marie. « J’y suis partie seule et, après quelques temps, le club cherchait une défenseuse centrale et comme ma sœur évoluait à ce poste, elle est venue me rejoindre au bout de 2 mois. »

quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre le MHSC, je ne pouvais pas refuser

Si Catherine a rapidement mis un terme à sa carrière pro, Marie a, pour sa part, continué sa quête de foot européen.  Débarquée à Metz en janvier 2020, elle n’y effectue que quelques matchs avant de voir la saison interrompue par la crise sanitaire. Prête à repartir en D2 avec le club mosellan la saison suivante, l’arrêt des championnats l’a alors poussée à prendre une autre option : « Je me suis dit qu’à l’âge que j’avais, je devais prendre un risque et faire le saut vers la D1, alors j’ai signé à Fleury sans savoir si j’allais jouer, raconte-t-elle. J’ai pu m’adapter assez vite et j’y ai vécu de belles saisons. »

Deux fois 4ème avec le club francilien, la québécoise a pourtant choisi de changer de camp cet été en rejoignant le MHSC, concurrent direct du club floriacumois pour la qualification à la Ligue des Championnes. Une décision que cette jeune fille casanière et introvertie tout en restant très sociable, explique de la façon suivante : « Mon 1er match contre un club de D1, c’était avec Metz en Coupe de France, ici à Grammont. En face de nous, il y avait Toletti, Gauvin, Karchaoui… On avait subi une grosse défaite (6-0). Et après la rencontre, je m’étais dit qu’un jour, je jouerai pour un club comme celui-là », se souvient Marie. « Du coup, quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre le MHSC, je ne pouvais pas refuser. C’est un grand club professionnel qui est très organisé, avec de superbes infrastructures…. Quand je vois les terrains que nous avons, qui sont de véritables galettes, les vestiaires, ce sont de super conditions. Quand on y ajoute le challenge sportif et les conditions de vie ici avec la plage et le beau temps, ce n’était pas un choix difficile pour moi. »

les nuls à Saint-Etienne et Bordeaux nous ont fait mal. Nous savons toutes que nous pouvons faire mieux, avec et sans le ballon

Côté terrain, le nouvelle défenseuse montpelliéraine possède un profil très intéressant. Capable d’évoluer dans les deux couloirs (à gauche comme à droite), son profil d’ancienne attaquante reconvertie lui offre des qualités de percussion et de centre intéressantes, tandis que sa grinta et le fait qu’elle « aime défendre » selon ses propres termes, sont un gage de solidité. « Ça m’arrive de faire des erreurs, mais je vais toujours tout donner, explique-t-elle au moment de décrire son style de jeu. Je suis quelqu’un qui répète beaucoup les efforts. Au fil des matchs, j’essaie aussi d’apporter un plus offensivement dès que l’opportunité de d’aider l’attaque se présente. »

Titulaire lors des 4 premiers matchs de championnat, l’internationale canadienne est à créditer d’un bon début de saison, même si elle préfère rester mesurée sur le sujet : « J’ai été plutôt solide et je me suis assez vite intégrée, mais je suis très exigeante envers moi-même donc c’est dur pour moi d’être pleinement satisfaite, temporise-t-elle. Collectivement, les nuls à Saint-Etienne et Bordeaux nous ont fait mal. Nous savons toutes que nous pouvons faire mieux, avec et sans le ballon. » Elle ajoute au moment de décrire sa nouvelle équipe : « Notre force, c’est qu’on ne lâche rien. Nous restons ensemble, même s’il y a des moments plus durs et que tout n’est pas parfait. On est un bon groupe, qui travaille bien ensemble, les unes pour les autres. »

un match important, face à un concurrent direct pour les playoffs

Prochaine étape, la réception de Fleury ce vendredi à Grammont pour ce qui constitue le 1er duel avec un concurrent direct cette saison. Un rendez-vous forcément particulier pour Marie Levasseur, qui va retrouver le club essonnien pour la première fois depuis son départ l’été dernier : « Ça va me faire un peu bizarre parce que j’ai encore beaucoup d’amies là-bas mais il me faudra mettre cela de côté car c’est un match important, face à un concurrent direct pour les playoffs. »

Un objectif important cette saison mais sur lequel il ne faut pas se projeter trop vite, tempère cependant la néo-Montpelliéraine : « C’est important de l’avoir en tête mais il faut penser avant tout au match qui vient. Ça ne sert à rien de regarder trop loin », assure cette fille simple et d’un naturel perfectionniste, qui passe son temps libre entre le dessin, les puzzle, les films et les séries « J’espère que je pourrais aider l’équipe le plus possible en étant décisive, soit en marquant des buts, soit en délivrant des passes décisive. J’aimerais être reconnue comme une défenseuse très solide sur qui on peut compter et être constante. Il faut que, de par mes performances et même s’il y aura du bon et du moins bon, le groupe et le staff sachent qu’ils peuvent compter sur moi. » Son apport semble déjà considérable et ne demande sans doute qu’à s’accroître au fil du temps.

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