Alors que les Féminines du MHSC se déplacent à Bordeaux, l’une des équipes les plus jeunes du championnat, ce vendredi en ouverture de la 4ème journée de D1 Arkema (18h30), zoom sur les joueuses formées ou post formées au MHSC qui composent l’effectif du club pailladin.
Si Bordeaux est, par nécessité, l'une des équipes les plus jeunes du championnat, le MHSC possède aussi beaucoup d'atouts issus de sa formation qui sont sans doute appelés à gagner du temps de jeu au cours de la saison. Avant le déplacement en Gironde, Marion Torrent et Faustine Robert, toutes 2 formées à Gramont, évoquent ces jeunes filles pleines d'avenir formées ou post-formées à Montpellier : « De manière générale, il est vraiment important de souligner que les jeunes qui ont débarqué dans l'effectif professionnel ont toutes une très bonne mentalité », souligne Marion Torrent en préambule. « Ce sont des jeunes qui ont envie de progresser et qui se battent sur le terrain. Même si le coach ne les fait rentrer que 5 ou 10 minutes tu sais qu'elles vont se donner à fond sur le temps de jeu qu'elles ont, que ce soit les plus jeunes mais aussi celles qui ont désormais un peu plus de bouteilles comme Cyrielle (Blanc) ou Maelys (Mpome) pour ne citer qu'elles. Ce sont vraiment des bonnes gamines. » Présentation
Luna Gevitz (29 ans), défenseuse centrale
Arrivée à Montpellier alors qu'elle n'avait pas encore 18 ans, celle qui est devenue depuis internationale danoise a vécu ses premiers pas dans un club professionnel du côté de Grammont avant de poursuivre sa carrière au Danemark, en Suède, puis à Guingamp et de revenir dans l'Hérault durant l'été 2022. Défenseuse centrale pleine d'avenir à son arrivée, elle fait aujourd'hui partie des cadres de l'effectif héraultais, dont elle a gardé l’esprit maison.
L’avis de Marion Torrent : « Je la connais depuis son premier passage à Montpellier lorsqu'elle était très jeune. Luna est quelqu'un d'investie, qui a très vite appris le français et qui est très professionnelle. Sur le terrain, elle aime aller au charbon et elle est quand même devenue internationale danoise, ce qui est un gage de qualité. »
Marion Torrent (31 ans, milieu défensive ou latérale droite)
Arrivée au club à l’âge de 12 ans, elle en a aujourd'hui 31 et a passé l'intégralité de sa carrière avec le maillot du MHSC sur les épaules. Une fidélité qui force le respect mais qui ne doit pas cacher une progression certaine. Passée de grand espoir du club à son arrivée à internationale A française reconnue, elle est aussi capitaine du club depuis de nombreuses saisons et est devenue l'emblème de la formation montpelliéraine.
L'oeil de Faustine Robert : « Depuis qu'on est toute petite Marion est quelqu'un de très dure dans les duels et qui ne lâche jamais rien. C'est vraiment une combattante. Elle hait la défaite. Ça implique que parfois (et je me mets dedans), nous avons un caractère un peu trop ‘’explosif’’ mais c'est aussi quelque chose de très important car, être dans une équipe sans caractère c'est très compliqué. Marion une joueuse complète et qui a un bon niveau technique et qui a effectué toute ça carrière ici, choix que je respecte beaucoup. »
Nérilia Mondésir (24 ans, attaquante)
Avec Luna Gevitz, elle fait partie des 2 joueuses étrangères post-formées à Montpellier. Nérilia est arrivée au MHSC à tout juste 18 ans en provenance d'Haïti et y a découvert le football de haut niveau. En bientôt 7 ans sous le maillot pailladin, elle a dépassé les 100 matchs disputés sous le maillot du MHSC et s'est, petit à petit, fait une place de titulaire au cœur de l'attaque montpelliéraine où ses qualités de puissance et de vitesse en font un atout précieux
L'oeil de Faustine Robert : « La plus grosse force de Nérilia, c'est sa vitesse. Elle est très forte sur ses appuis et, quand elle est dans un bon jour, elle peut vraiment faire très mal. C'est quelqu'un qui nous apporte énormément et qui a encore une marge de progression, notamment au niveau de la finition devant le but. Elle a tellement de puissance de frappe que, parfois, elle a tendance à trop utiliser la force là où il suffit parfois de placer le ballon, mais je trouve qu'elle s'améliore au fil du temps. »
Maelys Mpome (défenseuse centrale, 20 ans)
Arrivé au club à l'âge de 17 ans, Maelys avait alors l'étiquette de grand potentiel du football français. C'est à Montpellier que cette joueuse née en Région parisienne et qui a débuté le foot à Saint-Maur a découvert le monde professionnel ainsi que la D1 Arkema. En 3 saisons sous le maillot orange et bleu, elle totalise déjà 50 matchs dans l'élite et possède une marge de progression très intéressante à son poste de défenseuse centrale. Elle a même récemment prouvé qu'elle pouvait dépanner avec beaucoup de brio dans le couloir droit de la défense.
L'œil de Marion Torrent : « Pour avoir vu Maelys à ses débuts, elle a beaucoup progressé techniquement et est nettement plus propre de ce point de vue-là. C'est aussi une joueuse très athlétique, qui en impose. Sa grande taille est un atout, notamment dans les duels aériens. Elle est très agressive sur le porteur du ballon et a aussi prouvé qu'elle pouvait effectuer de bonnes prestations au poste de latérale droite où elle peut également jouer sur sa vitesse et sa puissance. Quand elle est lancée, elle est très difficile à arrêter et même à suivre (sourire). Aujourd'hui, elle arrive à prendre des initiatives sur le plan offensif et à percuter. Elle doit aussi progresser dans la dernière passe et dans son jeu long, notamment du pied gauche mais c'est vraiment une joueuse d'avenir, qui, je pense, aura sa chance à un moment donné en équipe de France A. »
Cyrielle Blanc (milieu de terrain défensive ou relayeuse, 20 ans)
Passée par le club d'Aurillac et l'insep à Paris, c'est à Montpellier que Cyrielle blanc a découvert la D1 Arkema. Milieu défensive capable de jouer en sentinelle devant la défense grâce à sa grande taille et à sa vision du jeu, mais aussi d'évoluer au poste de relayeur ou dans un milieu à 2 par sa grande faculté à se projeter, Cyrielle possède un potentiel physique très intéressant pour le haut niveau ainsi qu'une bonne vision du jeu, ce qui inspire un parallèle assez sympa à Marion Torrent. Touchée durant la préparation d'avant-saison, elle est proche d'effectuer son retour sur les terrains.
L'œil de Marion Torrent : « Cyrielle est un mélange de Sandie Toletti et de Charlotte Bilbault. Elle ressemble à Sandie dans sa gestuelle dans le sens où c'est quelqu'un de propre techniquement et qui possède un super jeu long et un bon cardio. Elle ressemble à Charlotte pour les qualités précédemment citées mais aussi parce qu'elle aime le duel et n'hésite jamais à y aller. Cyrielle a une grosse marge de progression. Elle est encore jeune et il faut qu’elle emmagasine un maximum de matchs pour essayer de franchir un palier et être indiscutable et je pense qu'elle en a les capacités. Comme Maelys, on la retrouvera en équipe de France A dans quelques années à mon sens. »
Judith Coquet (20 ans, milieu relayeuse ou n°10).
Au club depuis l'âge de 10 ans, cette milieu de terrain de petit gabarit, vive et technique, peut à la fois évoluer au poste de numéro 6 dans un milieu à 2 mais aussi de numéro 8 ou de numéro 10. Une polyvalence associée à une forte activité qui lui ont déjà permis de porter à 18 reprises le maillot montpelliérain en équipe première, sans toutefois connaître encore de titularisation. Ce n'est sans doute que partie remise.
L'œil de Marion Torrent : « Sa progression est moins impressionnante que celle de Maelys parce que son potentiel technique était déjà très élevé, mais aussi parce qu'elle a peu eu l'occasion de jouer depuis 2 saisons maintenant. Cela dit, elle accroche souvent sa place dans le groupe, elle travaille bien à l'entraînement et c'est une bosseuse. Elle est à l'aise dans les petits espaces et, au niveau du cardio, elle le tient ses matchs. Malgré son petit gabarit, elle ne se laisse pas faire sur le terrain. »
Esther Mbakem-Niaro (21 ans, attaquante)
Arrivée à Montpellier alors qu'elle était encore à l'insep, l'ancienne joueuse de Saint-Maur a terminé sa formation au MHSC qui l'a ensuite prêtée à Issy-les-Moulineaux où elle a effectué ses débuts en pro. Revenue au club il y a 2 ans, cette attaquante longiligne capable de jouer en pivot et de prendre les espaces, possède un profil aussi particulier que précieux. Ralentie par les blessures ces derniers mois, elle doit encore patienter un peu avant de montrer ses qualités.
L'oeil de Faustine Robert : « Sa progression depuis qu'elle est arrivée chez nous est assez impressionnante, notamment sur le plan technique où elle avait pas mal de difficultés au départ. Je trouve que plus le temps passe, plus elle arrive à se lâcher. Le travail qu'elle a effectué commence à payer. De par son gabarit, c'est quelqu'un qui peut être très précieuse dans le jeu d'une équipe grâce à sa protection de balle et sa faculté à caler les ballons dos au jeu pour ensuite faire jouer ses partenaires. On a notamment pu le voir contre Lyon la saison passée où Wendie Renard avait eu du mal à la contenir. Quand elle met son corps en opposition, c'est difficile de lui récupérer le ballon. Nous avons beaucoup de joueuses de vitesse devant et Esther peut nous faire beaucoup de bien en point d’appui, pour ensuite nous permettre d'aller chercher les joueuses de vitesse justement. Je suis persuadée qu'elle peut vraiment devenir une bonne joueuse car elle a de grosses qualités. »
Maëlle Lakrar (23 ans, défenseuse)
Lancée en D2 à 16 ans à l'Olympique de Marseille avant d'y débuter dans l’élite ensuite, c'est à Montpellier où elle est arrivée à 18 ans que Maëlle Lakrar a terminé sa formation. Après une première saison pleine de promesses en 2018-2019, elle a ensuite connu 2 exercices plus compliqués, avec moins de temps de jeu, avant de s'imposer depuis l'arrivée au poste d'entraîneur de Yannick Chandioux. Devenue cadre de l'équipe, elle a d'ailleurs même obtenu le statut d’internationale A tricolore et a disputé la dernière Coupe du Monde avec les Bleues d'Hervé Renard. Sacrée joueuse de l'année par les supporters du MHSC lors du dernier exercice, elle fait désormais partie des taulières du club pailladin.
L’œil de Marion Torrent : « Je l'ai découverte à son arrivée à Montpellier et je trouve qu'elle a pris beaucoup d'assurance depuis, que ce soit dans son jeu mais aussi au niveau de la parole car la communication est très importante quand tu joues au poste de défenseuse centrale. Maelle est quelqu'un de très discrète mais qui a appris à assumer son rôle de leader, sur le plan défensif notamment. Elle a intégré l'équipe de France A, ce qui démontre une très belle progression. J'espère pour elle qu'elle pourra y rester le plus longtemps possible. Sur le plan du caractère, j'ai souvent entendu dire qu'elle était nonchalante mais c'est juste sa manière d'être car tu sais très bien qu'au duel elle va mettre de l'impact qu’il faut. Elle est très propre techniquement et elle a aussi cette capacité de pouvoir remonter le ballon en partant de derrière et de casser les lignes de par sa percussion balle au pied. Elle a aussi un très bon jeu de tête, ce qui nous a aidées plusieurs fois offensivement l'année dernière. »
Lola Gstalter (18 ans, milieu offensive polyvalente)
Arrivée où MHSC alors qu'elle était encore lycéenne, Lola Gstalter vit sa 3e saison sous la tunique montpelliéraine. Après avoir disputé ses premières minutes en D1 la saison passée (lors du déplacement du MHSC à Bordeaux d’ailleurs), elle a paraphé son premier contrat professionnel cette saison dans la foulée de prestations très convaincantes avec les équipes de jeunes du club. Très habile techniquement et dotée d'une bonne vision du jeu, cette milieu de terrain offensive semble promise à un très bel avenir, autant dans un couloir qu’en position de meneuse de jeu en soutien de l’attaquante de pointe.
L'oeil de Faustine Robert : « Même si je l'apprécie beaucoup à l'extérieur du terrain aussi, je vais restée focalisée sur le football. Lola est vraiment une joueuse que j'aime beaucoup. Elle me fait penser un peu à moi à mes débuts. Quand tu es un gabarit frêle comme elle – et je sais de quoi je parle – ce n'est pas toujours évident de s'imposer au haut niveau car il y a vraiment des gabarits plus costauds à côté de toi mais Lola ne lâche jamais rien. Elle est très hargneuse et s'accroche toujours. Techniquement, elle a un très bon pied gauche, elle joue très simple et ne se prend pas la tête. Ce n'est pas quelqu'un qui va porter le ballon pour porter le ballon. Elle a un jeu d'une très grande intelligence pour son âge ; elle voit vite le jeu, elle finit bien les actions devant le but aussi et c'est quelqu'un qui fait vraiment du bien dans un groupe par sa qualité technique mais aussi sa mentalité. Elle amène beaucoup de fraîcheur. Lola a beaucoup progressé depuis qu'elle a intégré le groupe pro la saison passée et a vraiment un bel avenir devant elle. »
Faustine Robert (30 ans, milieu offensive)
Formée à Montpellier, la native de Sète a effectué ses premiers pas en pro dès l'âge de 15 ans avant d'aller glaner du temps de jeu à Guingamp et de revenir par la grande porte durant l'été 2021. Devenue internationale A entre-temps, Faustine Robert a gagné en maturité et a récemment franchi le cap des 200 matchs en D1 Arkema ; la preuve d'une véritable progression dont elle fait désormais à nouveau profiter son club formateur, pour son et notre plus grand bonheur.
L'œil de Marion Torrent : « Avec Faustine, on s'est connues avant même d'être à l'école ensemble. Je me rappelle des Coupes Fédérales que nous avons disputées ensemble et que nous avons d'ailleurs toutes gagnées en 13 ans et en 16 ans. On a vécu ensemble la période collège et la période lycée. Ça en fait des souvenirs ! Quand elle est revenue à Montpellier, j'ai retrouvé les mêmes qualités de jeu rapide, technique et de percussion et cette faculté à jouer du pied droit comme du pied gauche d'ailleurs. Faustine est quelqu’un qui sent le foot, qui a le sens du jeu et c'est un plaisir de jouer avec des joueuses comme elle. On se ressemble sur pas mal de choses. Aujourd'hui nous ne sommes plus des jeunes mais des joueuses plus expérimentées. En plus de l'aspect footballistique, c'est à nous de transmettre l'esprit Paillade que nous avons connu depuis notre plus jeune âge. C'est ce que nous essayons de faire au quotidien auprès de l'ensemble du groupe. »
A Bordeaux, entre ambition en vigilance
Une semaine après avoir décroché son 2ème succès de la saison à domicile et surtout 15 jours après avoir lâché des points à Saint-Etienne, les Montpelliéraines abordent ce déplacement à Bordeaux avec ambition et prudence : « Ça fait bateau de dire ça, mais quand je dis qu’il faut prendre les matchs les uns après les autres, chez nous ça prend tout son sens, martèle la capitaine, Marion Torrent. Depuis quelques années, on a des difficultés dans la régularité, on arrive à faire de gros matchs contre des grosses équipes et on lâche des points contre des formations à notre portée donc il faut vraiment rester vigilantes. Bordeaux n’a pas eu un calendrier facile depuis le début de saison, mais notre objectif c’est vraiment d’aller gagner là-bas, pour nous mettre en confiance afin d’aborder ensuite la réception de Fleury dans une semaine du mieux possible. Avant cela, il faut d’abord et avant tout penser à Bordeaux. Cette équipe a des bons jeunes, mais aussi un atout majeur, leur entraîneur Patrice Lair que nous connaissons bien. » De son côté, Faustine Robert appelle aussi à la vigilance avant cette rencontre : « Quand on voit ce qu’on est capable de faire parfois, il faut être honnête et se méfier de tout le monde. La première équipe dont nous devons nous méfier, c’est peut-être même de nous-mêmes. On doit vraiment prendre cette équipe de Bordeaux très au sérieux. Ça a peut-être été notre problème parfois par le passé de sous-estimer l’adversaire. Il faut qu’on travaille fort pour décrocher cette victoire vendredi soir. »
