Tout juste rentré de sa première sélection avec la République Démocratique du Congo, le gardien montpelliérain nous raconte cette aventure
Comment es-tu venu à défendre les couleurs de la République Démocratique du Congo ?
Il y a 2 ans, l'ancien staff technique de la RDC m'avait contacté pour venir mais je trouvais que ce n’était pas le bon moment parce que j'avais des échéances avec le club et je voulais attendre et être sûr de ma décision. Aujourd’hui en revanche, ça m’a semblé être le cas donc j'ai dit à mes agents de voir s'ils étaient intéressés que je vienne et ça s’est fait comme ça. J'ai eu le sélectionneur (Sébastien Desabre NDLR) au téléphone, tout s’est bien passé et j’y suis allé.
Quels sont tes liens avec la RDC ?
Mon grand-père maternel est né au Congo. Il est venu en France où il a rencontré ma grand-mère. Ils ont eu ma mère ensemble et, ensuite mon grand-père est rentré au Congo quand ma mère avait 8 ans et il est décédé là-bas, du coup, je ne l'ai pas connu.
Ça fait quoi de représenter une autre nation après avoir porté le maillot de l'équipe de France espoirs ?
Je le vis très bien et je suis très fier de ça. Bien sûr, je suis Français mais avec des origines congolaises, donc je suis très fier et très content de représenter mon côté ‘’maternel’’. Ma mère est très fière et très contente pour moi. La décision n’a pas été difficile à prendre, d’autant que mon père a tout de suite été très ouvert sur le sujet. Quoi qu’il en soit, c'était vraiment mon choix.
Quelles ont été tes sensations sur ce 1er rassemblement ?
Tout s'est très bien passé, tous les coéquipiers sont très sympas, ils se sont intéressés à moi et m'ont bien intégré. J’ai vraiment reçu un bon accueil. Ensuite, sur le terrain, ce sont de très bons joueurs. La plupart joue en Europe donc il y a un très bon niveau de jeu. Plusieurs d’entre eux connaissent d’ailleurs bien la Ligue 1 pour y jouer ou y avoir joué par le passé comme Bakambu, Mbemba, Moutoussamy, Kalulu ou Kakuta (même si ce dernier était blessé et donc absent de ce rassemblement). Nous avons disputé deux matchs amicaux lors de ce stage. Je n’ai pas joué le 1er contre la Nouvelle-Zélande (1-1), avant de jouer le second contre l’Angola. Au moment des hymnes ça fait quelque chose quand même et, ensuite, sur le terrain, j'ai fait un peu le vide de tout ça et je me suis dit qu'il fallait que je joue comme je sais le faire, ne pas me mettre plus de pression que ça, juste faire un bon match, ne pas prendre de but et aider l'équipe à faire un bon résultat. Je me suis vraiment senti à l’aise dans le jeu. J’ai vraiment trouvé que l’équipe avait un bon niveau. L'entraîneur est quelqu'un de discipliné, de concentré et de déterminé, à l'image des joueurs aussi d’ailleurs. Tout le monde va dans ce sens-là pour bien se préparer les prochaines échéances.
Quelles sont ces prochaines échéances justement ?
Les qualifications pour la Coupe du monde arrivent dès le mois de novembre et la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations en janvier 2024 en Côte d’Ivoire. (dans la phase de groupe, la RDC sera opposée au Maroc, à la Zambie et la Tanzanie).
L'éventualité de jouer la CAN, c'est quelque chose qui t'attire beaucoup ?
Oui, bien sûr ! Ça m'attire beaucoup, maintenant je pense que je suis numéro 2 pour l'instant dans la hiérarchie car Mpasi (le gardien de Rodez, en Ligue 2 NDLR) a un temps de jeu en club que je n'ai pas. Après c'est à moi d'y aller et de faire les meilleures performances possibles à chaque fois que j’y vais pour essayer d'avoir une chance de jouer. Quoi qu’il en soit, on s’entend très bien, on se tire vers le haut. Nous sommes là pour un collectif, pour un pays, donc le côté individuel passe après.
On ne s'était pas vu depuis ta longue blessure de la saison dernière. Comment l'as-tu vécue ?
J'ai fait ce qu'il fallait pour revenir au niveau. Ce n'était pas facile car, quand tu es blessé, tu es écarté de l'équipe, tu ne t’entraînes pas aux mêmes horaires, tu travailles tout seul mais bon… J'étais avec Théo (Sainte-Luce). Nous nous sommes pas mal soutenus… Ce n'était pas facile mais j’ai su revenir comme il fallait.
Entre temps, Benjamin Lecomte a succédé à Jonas Omlin au poste de gardien numéro 1…
J'attendais que Jonas parte pour avoir ma chance comme titulaire et au final, quand il est parti au mois de décembre, moi je n'étais pas apte. Vu la situation dans laquelle le club était, c’était vital pour le MHSC de prendre un bon gardien pour pouvoir nous sauver et Benji était l’homme idéal. Il n’y a pas d'embrouille par rapport à ça. Je comprends tout à fait.
Comment as-tu vécu ces retrouvailles avec Benjamin Lecomte, que tu avais déjà côtoyé lors de son 1er passage au MHSC ?
Il est toujours aussi bien coiffé ! (rires) Plus sérieusement, c'est un gars super, on adore travailler ensemble, on parle beaucoup et j'aime bien sa façon de travailler. Nous sommes un peu dans le même état d'esprit, on aime travailler et franchement c'est nickel ! J’aime travailler avec lui donc ça me va bien.
Tu as aussi dû apprendre le Bosnien avec la venue de Belmin Dizdarevic…
Heureusement qu’il parle anglais un peu quand même ! (sourire) J'essaye un peu de parler aussi donc on se débrouille pas trop mal. En plus, il prend des cours de français donc ça l’aide à comprendre un peu plus.
Pour conclure, quel regard portes-tu sur le début de saison du MHSC et quels sont tes objectifs ?
Je le trouve bon, même si on aurait pu, à mon sens gratter quelques points de plus sur certains matchs. Concernant mes objectifs personnels, mon objectif est d’aider l’équipe et je me tiens prêt pour ça. A moi de travailler au quotidien, toujours dans le même état d'esprit, tout simplement !
