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U19/ D1 : l’année charnière des espoirs

Chaque saison, plusieurs jeunes de l’équipe U19 féminine s’entraînent avec le groupe de D1 et grappillent du temps de jeu en équipe fanion. Alors que les Montpelliéraines clôturent leur phase aller ce samedi au Havre (14h30, 11e journée de D1 Arkema), zoom sur ces années charnières

Preuve qu'elles ne sont pas très loin de la dernière marche, elles ont eu droit à la même séance photo que les joueuses de l’effectif pro en début de saison. ‘’Elles’’, ce sont les joueuses qui évoluent encore dans le championnat U19 féminin mais qui ont la chance de s’entraîner quotidiennement avec l’équipe de D1. Un statut particulier qui leur permet de côtoyer d’encore plus près l’élite, en découvrant son exigence et les spécificités de jouer chez les seniors. Cette année, elles sont 4 dans ce cas, par ordre alphabétique : Maeva Garcia-Augier, Lola Gstalter, Dona Scannapieco et Zoe Steenhuis.

Judith Coquet et Cyrielle Blanc étaient dans leur cas la saison passée.  Le premier élément qu’elles évoquent pour aborder ce changement concerne l’entraînement. « Ce qui change en premier lieu, c’est l’intensité, explique Cyrielle. Les passes vont plus vite, tout va plus vite en fait. Physiquement aussi, la différence est assez importante. En D1, le niveau est plus homogène » L’intensité est bien le premier mot qui vient à l’esprit de chacune de nos interlocutrices « Ça va plus vite, c’est plus technique, plus costaud, plus tactique », ajoute Judith Coquet, lancée en D1 lors du match à Reims la saison dernière.

Avec l’effectif de D1 depuis le début de la saison dernière, la latérale droite Maeva Garcia Augier (ci-dessus) confirme : « Techniquement, c’est beaucoup plus propre. En plus de l’intensité, la vitesse de jeu et l’impact sont assez surprenants, explique celle qui a déjà effectué 2 apparitions dans l’élite, à tout juste 18 ans. A l’entraînement, je suis souvent confrontée à Nérilia Mondésir dans mon couloir et je peux vous assurer que ça arrive très vite et très fort. (sourire). En tant que défenseuse, tu as moins de temps pour savoir si tu dois anticiper un départ en profondeur ou coller ton adversaire directe pour l’empêcher de se retourner. Le maître mot, c’est d’anticiper. Les attaquantes sont également plus fortes dans la couverture de balle. »

Après avoir pris l’avis d’une défenseuse, prenons celui des éléments offensifs ; l’avant-centre Dona Scannapieco et de la milieu offensive Lola Gstalter (ci-dessus), qui ont pour leur part découvert le rythme de la D1 à plein temps cette saison après avoir participé à quelques entraînements lors du dernier exercice : « En U19, c’est plus facile de faire la différence individuellement, explique Lola. En D1, on sent bien qu’il y a plus de rapidité, plus de puissance au niveau des défenseurs et plus de maturité aussi. Ce qui m’a le plus marquée au début – en plus de l’intensité bien sûr – c’est le gabarit des adversaires. Même si je ne fais pas partie des plus grandes en U19, j’ai vraiment senti de grosses différences physiques où je faisais partie des plus petites et des plus fines aussi. Les contacts sont également plus rudes. Je n’ai pas ‘’volé’’ encore mais il faut être bien gainée » (sourire).

« Les défenseuses ont plus d’expérience, elles savent déjà à peu près où on va se situer donc elles ont plus de facilité à nous contrôler et il faut être solide sur les appuis, ajoute Donna Scannapieco. En U19, un déplacement suffit parfois pour se créer un grand espace autour de soi. En D1, on a constamment quelqu’un derrière nous… De plus, en tant qu’attaquante, tu as moins d’opportunités et la moindre occasion que tu as, il faut la mettre au fond, en appuyant bien ses frappes notamment. »

La faculté de déplacement, voilà sans doute ce qui fait le plus la différence. Capable de jouer sur le côté et de multiplier les courses et les centres ou en position de relayeur, voire de 2ème attaquante ou en n°10, Lola Gstalter (ci-dessus) l’a bien compris : « Le jeu va plus vite, donc la prise d’informations est très importante pour anticiper les déplacements des adversaires et savoir ce que tu comptes faire du ballon, si possible avant même de le recevoir, explique la jeune Montpelliéraine, qui a disputé le Championnat d’Europe avec l’équipe de France U17 cet été. Le maître-mot, c’est d’essayer de ‘’voir avant’’ De ce point de vue-là, m’entraîner avec la D1 m’a permis de développer d’autres déplacements. J’apprends aussi beaucoup tactiquement. »

Pour Lola, la montée en puissance est peut-être encore plus importante. Il y a un peu plus d’un an, elle ne s’entraînait encore que trois fois par semaine avec les garçons de son club de Mougins, avant d’intégrer le sport études au Lycée Mermoz la saison passée et enfin l’école technique du MHSC de cette année « Nous avons un emploi du temps adapté, c’est quelque chose de bien, détaille-t-elle. Nous ne sommes pas beaucoup dans les classes et les professeurs sont à l’écoute. Tout se passe très bien. »

Reste à évoquer le poste spécifique des gardiennes avec la jeune Zoë Steenhuis (ci-dessus), 18 ans, au club depuis 2017 : « Beaucoup de choses changent quand tu t’entraînes avec la D1, reconnait-elle. Il y a plus de puissance et de précision dans les frappes ; on sent que tout est très réfléchi. Il y a aussi pas mal de paramètres à gérer au niveau de la gestion de la défense. Il faut être pointilleuse sur chaque détail, bien communiquer et veiller à chacun des déplacements des attaquantes adverses. Ça nécessite beaucoup de concentration. » Apparue plusieurs fois sur le banc en D1 cette saison, après avoir eu du temps de jeu lors des matchs amicaux à l’intersaison, Zoé apprécie aussi de s’entraîner au quotidien avec les deux gardiennes de l’équipe professionnelle : « Lisa (Schmitz) et Romane (Salvador) ont deux styles très différents : Romy est très tonique, elle est dans le combat, dans les duels, là où Lisa est beaucoup plus calme et dégage énormément de sérénité. Elles me donnent beaucoup de conseils, m’apportent beaucoup sur le plan technique, mais aussi en termes de gestion des émotions. »

Au-delà de l’aspect technique, tactique et donc du rythme de l’intensité, il faut aussi, pour ces jeunes, pouvoir s’intégrer dans un effectif où figurent des joueuses cadres de l’équipe de France comme Marion Torrent ou Charlotte Bilbault, ainsi que plusieurs internationales « Côtoyer des joueuses d’un tel niveau te permet d’être plus mature dans le jeu, Quand on voit leur déplacement notamment, c’est une source d’inspiration », souligne Dona (ci-dessus), « L’intégration s’est bien passée. En plus, nous sommes plusieurs du groupe U19 à s’entraîner avec la D1, donc ça aide… Mais les plus anciennes nous ont beaucoup aidées aussi. »  
« Au début, c’est forcément un peu difficile, il faut s’adapter, ajoute Lola, mais ça fait vraiment plaisir d’évoluer avec des joueuses d’un tel niveau car on apprend énormément à leur contact. Elles nous aident beaucoup pour notre apprentissage… et, quand on voit le CV de certaines, notamment en équipe nationale, ça fait rêver. »

Pour l’aspect intergénérationnel, elles peuvent notamment compter sur Judith et Cyrielle (ci-dessus) qui ont connu le même cursus la saison passée pour les conseiller. « Je ne sais pas si on peut réellement parler ‘’de les conseiller‘’ car très peu d’écart d’âge nous séparent, tempère Cyrielle. On a peut-être un tout petit peu plus d’expérience, que ce soit avec la D1 ou en équipes de France de jeunes, mais je pense que si elles ont des conseils à prendre de quelqu’un, il y a d’autres filles dans l’équipe qui sont plus capées que nous. Après, on se chambre pas mal. Quoi qu’il en soit, ce sont des filles qui ne lâchent rien, qui ont de la qualité et elles le montrent tous les jours aux entraînements. »

S’entraîner avec la D1 t’aide à progresser dans le jeu et te forge aussi mentalement
JUDITH COQUET

« Ce sont des bosseuses, reprend Judith Coquet (ci-dessus). Il faut qu’elles s’améliorent sur beaucoup d’aspects pour continuer à franchir des pallier, mais c’est aussi le cas pour moi. On voit bien qu’elles ont le mental et c’est sans doute le plus important. S’entraîner avec la D1 t’aide à progresser dans le jeu et te forge aussi mentalement parce qu’au départ, ce n’est pas forcément facile d’être avec ’’les grandes’’, mais être dans la difficulté, ça aide pour la suite. »

Autre aspect particulier, celui d’évoluer dans deux championnats en même temps « Ce n’est pas quelque chose qui m’interpelle. Je m’implique à fond, que ce soit avec les U19 ou la D1, assure Lola Gstalter, tandis que Donna Scannapieco explique qu’« évoluer dans deux championnats différents amène un peu plus de peps, en ayant notamment des objectifs sur les deux tableaux »

c’est compliqué de comparer les 2 compétitions car l’intensité et les contacts ne sont pas les mêmes
Cyrielle BLANC

« Ce n’est que du positif », ajoute Maëva Garcia-Augier : « Vu qu’on s’entraîne avec la D1 il faut qu’on fasse nos preuves et qu’on apporte un plus en U19. »

Dans l’autre sens, le championnat étant limité aux joueuses de moins de 19 ans, celles qui sont plus âgées et qui jouent peut-être un peu moins dans l’équipe première ne peuvent plus garder le rythme en jouant à la catégorie en dessous. Un aspect que découvrent Cyrielle et Judith, alors qu’elles pouvaient encore jouer sur les deux tableaux la saison dernière « Je n’ai jamais trouvé ça très particulier, tempère Cyrielle Blanc. Quand j’étais avec la D1, je donnais le maximum pour la D1 et quand j’étais en U19 je donnais le maximum pour les U19. Pour ce qui est du manque de rythme du fait de ne plus pouvoir évoluer en U19, c’est compliqué de comparer les 2 compétitions car l’intensité et les contacts ne sont pas les mêmes » « Le rythme est très différent, c’est vrai, mais d’un autre côté, c’est toujours bien de jouer quand même » ajoute Judith Coquet.

Ça fait partie de mes valeurs et de ma mission de développer ces joueuses
YANNICK CHANDIOUX

De son côté, le coach montpelliérain Yannick Chandioux, évoque cette année de transition avec beaucoup d’espoir mais aussi de lucidité « La formation est importante dans une structure comme le MHSC. Ça fait partie de mes valeurs et de ma mission à travers la volonté du Président, de la direction générale et de Jean-Louis Saez, en tant que responsable sportif, de développer ces joueuses, explique l’entraîneur de l’équipe fanion. En arrivant ici, j’ai tout de suite vu qu’il y avait des bonnes joueuses à faire progresser et à amener au haut niveau. Le club est là pour les accompagner mais cela passe aussi par énormément de travail de leur part. Je suis exigeant avec elles, je leur demande beaucoup, mais ce sont des jeunes joueuses qui sont toutes bien éduquées, qui sont à l’écoute qui veulent progresser, donc, pourquoi ne pas leur donner du temps de jeu ? »

Il poursuit : « Il faut qu’elles se montrent patientes. Malheureusement, je ne peux pas faire jouer tout le monde ; il y a des moments plus propices que d’autres pour donner du temps de jeu à des jeunes joueuses ; il y a des étapes à franchir aussi… Certaines les franchiront et d’autres non, pour différentes raisons, mais notre objectif est d’en amener le plus possible au haut niveau. »

Si elles ne comptent pas encore de minute en D1, Dona, Zoë et Lola ont cependant disputé quelques matchs amicaux « Plusieurs attaquantes se sont blessées durant la préparation estivale, ce qui m’a permis d’avoir pas mal de temps de jeu, dont le tout premier, à Amsterdam, où je me suis vraiment rendue compte de la différence de niveau, se souvient Dona. Le stade du FC Barcelone était plein avant le coup d’envoi, ça fait bizarre de jouer devant tant de monde. »

Ce match amical contre le FC Barcelone reste aussi gravé dans la mémoire de Lola Gstalter, « C’était quelque chose d’incroyable ! », se remémore celle qui a également participé aux oppositions estivales contre Rodez, Nice et le Servette de Genève, avant de faire plusieurs apparitions sur le banc de la D1 ; la première contre Bordeaux en septembre dernier : « Je ne m’y attendais pas et j’ai ressenti une certaine fierté, reconnait-elle au moment d’évoquer cette première apparition sur une feuille de match de l’élite. Même si je n’étais pas entrée en jeu, c’était quand même la D1, le but de ma vie de sportive, donc l’émotion était très importante. »

c’est la joueuse qui va chercher du temps de jeu et non pas l’entraîneur qui lui en donne
YANNICK CHANDIOUX

De son côté, Yannick Chandioux n’exclut pas de donner du temps de jeu à ces jeunes d’ici la fin de la saison « Il y a une question d’opportunité, en fonction des blessures et des suspensions. Parfois, il faut donc un peu de chance aussi, explique le coach. Des scénarios de matchs sont également plus propices que d’autres à donner du temps de jeu aux jeunes joueuses. Après, il faut bien préciser que c’est la joueuse qui va chercher du temps de jeu et non pas l’entraîneur qui lui en donne. J’ai une réelle volonté de faire progresser ces jeunes mais quand je fais rentrer une joueuse en cours de match, jeune ou moins jeune, c’est qu’elle a fait ce qu’il fallait pour qu’elle rentre, ce n’est pas un cadeau. Ça se joue au mérite », explique-t-il avant d’ajouter : « Le club a pour objectif d’aller chercher une bonne place au classement, donc il faut trouver le juste milieu. Le plus important c’est que, quotidiennement, la joueuse en mette plein les yeux à son entraîneur. Dès lors qu’on montre cette détermination et une qualité sportive intéressante, on n’hésite pas à leur donner du temps de jeu ou ‘’des bancs’’ en D1. Je l’ai déjà fait la saison dernière (avec Judith Coquet et Cyrielle Blanc notamment, NDLR) et je compte continuer dans cette voie. » 

Ce sera peut-être cet après-midi contre Le Havre lors de la dernière journée de cette phase aller de D1 Arkema ou un peu plus tard… Qui sait ? : « Je me souviens de ma 1ère apparition en D1, contre Soyaux la saison dernière, comme si c’était hier », conclut Maéva Garcia-Augier. « Quand j’ai entendu le coach alors que j’étais en train de m’échauffer, j’ai vraiment senti beaucoup d’excitation ; le cœur battait très fort. C’était une sensation vraiment sympa et je souhaite à mes coéquipières de pouvoir la vivre. » « Nous savons que cela passe d’abord par le travail », assurent Donna, Lola et Zoë. Ce sera sans doute la clé de la réussite en effet…

Le Havre pour terminer la phase aller

A un horaire assez inhbituel (12h45 ce dimanche), les Féminines du MHSC cloturent leur phase aller avec un déplacement au Havre. Le promu normand (actuel 6ème du classement), réalise un début de saison prometteur durant lequel il a perdu de justesse contre Lyon (1-0) et tenu en échec le PSG (2-2). Face aux Ciels et marines, qui comptent dans leurs rangs deux anciennes montpelliéraines (Kelly Gadéa et Laëtitia Philippe), la mission s'annonce, si elle semble abordable, ne sera pas pour autant facile. Pour cette rencontre, les Pailladines seront privées de Charlotte Bilbault, suspendue. 

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