Nicolas Jover : « Une immense joie collective » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Nicolas Jover : « Une immense joie collective »

Il y a 10 ans, le 17 septembre 2011, le MHSC se déplaçait à Brest dans le cadre de la 6e journée de championnat (2-2). Analyste vidéo du club pailladin durant la saison du titre, l’actuel entraîneur adjoint d’Arsenal revient avec sur cette rencontre et évoque avec émotion cette saison hors du commun

S’il n’est pas le plus célèbre des membres du collectif de l’année du titre, Nicolas Jover n’en est pas pour autant l’un des moins importants. Premier analyste vidéo de l’histoire du MHSC, ce natif de Berlin mais qui a grandi à Agde était arrivé au domaine de Grammont 2 ans plus tôt, en même temps que René Girard : « Le club venait de monter en Ligue 1 et, pour ma part, je rentrais de 2 ans à l’université de Sherbrooke au Canada où j’avais commencé à travailler dans le football au sein d’un club amateur après avoir fait mes études en Staps à Montpellier, explique-t-il. Je suis rentré en France pour travailler dans l’analyse vidéo et, après quelques mois de recherche, par l’intermédiaire de Pascal Baills que j’avais croisé durant le passage de mes diplômes et qui m’a mis en contact avec René Girard, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le MHSC. »    

Deux ans plus tard, à l’heure d’aborder ce déplacement à Brest du 17 septembre 2011 comptant pour la 6e journée de championnat, Nicolas Jover était donc bien installé dans son poste, lui qui reste aujourd’hui le pionnier et le premier analyste vidéo de l’histoire du club   « A l’époque, l’analyse vidéo n’en était qu’à ses débuts et ses balbutiements. C’était moins précis qu’aujourd’hui. On débroussaillait le terrain en quelque sorte, reconnait celui qui, après des passages à Brentford et Manchester City, est aujourd’hui entraîneur adjoint en charge des coups de pied arrêtés à Arsenal, où il a rejoint Mikel Arteta cet été. A l’époque, je m’occupais principalement de la présentation des adversaires. Ce n’est qu’à partir du match à Toulouse quelques mois plus tard que j’ai commencé à m’intéresser aux coups de pied arrêtés par rapport à la qualité de l’équipe d’Alain Casanova dans ce domaine. Le TFC faisait beaucoup de combinaisons et c’est à ce moment-là que j’ai compris l’importance de ces phases de jeu dans le football moderne. »

C’était une formation très équilibrée, où l’on sentait énormément de complicité, d’interactions et de repères entre les joueurs Certains se trouvaient même les yeux fermés

L’ouverture du score d’Olivier Giroud au Stade Francis-Le-Blé est d'ailleurs intervenue sur un coup-franc de Marco Estrada, repoussé par le portier breton Steeve Elana dans les pieds de l’international tricolore, qui avait jailli à point nommé pour ouvrir le score (19e), avant de doubler la mise à la 41e en reprenant victorieusement d’une magnifique tête plongeante un centre de Henri Bedimo.

Il ne va pas mentir, à force de regarder et d’étudier des matchs chaque semaine, Nicolas Jover a « eu besoin de revoir les images pour se rappeler des buts montpelliérain face à Brest ce soir-là », mais il se souvient en revanche parfaitement de ce que dégageait le collectif montpelliérain lors de cette extraordinaire saison du titre : « C’était une formation très équilibrée, où l’on sentait énormément de complicité, se souvient-il. Par complicité, j’entends beaucoup d’interactions entre les joueurs, beaucoup de repères entre eux. Certains se trouvaient même les yeux fermés et on sentait que chacun prenait beaucoup de plaisir. »

j’avais la sensation de vivre des moments uniques

Dix ans plus tard, Nicolas Jover n’a rien oublié de l’émotion qui fut la sienne l’année du titre : « C’était tellement fort comme émotion, que ça ne me paraît pas si lointain. À partir des matchs contre Bordeaux (1-0 le 25 février) et Saint-Étienne (1-0 le 24 mars), j’y croyais dur comme fer même. À la fin, j’étais persuadé que l’équipe allait le faire, que c’était écrit. Au final, on retient une immense joie collective. A titre personnel, car je ne veux pas parler pour les autres, j’avais la sensation de vivre des moments uniques », raconte-t-il avec émotion avant d’ajouter : « J’ai eu la chance la saison passée d’être champion d’Angleterre avec Manchester City. C’était également quelque chose de fantastique mais quelque part nous étions programmées pour ça, c’était l’objectif. La joie est immense parce que c’est justement l’accomplissement d’un objectif, mais ce qui rendait la joie si particulière avec Montpellier, c’est que ce n’était pas du tout programmé, pas du tout prévu ; C’était un réel exploit. Je ne dis pas que c’est mieux ou moins bien, je dis juste que c’est différent. »

Un exploit qui porte aussi le sceau d’un homme, Olivier Giroud, auteur de 21 buts et 10 passes décisives cette saison-là, et sur lequel Nicolas Jover porte un autre regard, lui qui a vu éclore le nouvel attaquant de l’AC Milan en Angleterre, à Arsenal puis à Chelsea. « On s’est affronté à plusieurs reprises mais on ne s’est rencontré qu’une seule fois, lors de mon premier match avec Manchester City (en 2019), puisque nous étions opposés à Chelsea. J’ai pu discuter avec lui à cette occasion en compagnie de Mikel Arteta dont il est proche puisque les deux ont joué ensemble à Arsenal, raconte-t-il. Je ne peux pas dire que je le voyais aller aussi loin mais c’est un joueur talentueux, qui est une bonne personne, qui a un état d’esprit fantastique et qui possède une très bonne mentalité… Quand tu as ces qualités là, tout devient possible. Aujourd’hui, quand on voit son palmarès, son parcours, ses qualités… tout parle pour lui. À chaque fois qu’il est sur le terrain, c’est un danger supplémentaire pour tous ses adversaires. Il fait partie des joueurs de ce calibre-là. »

Je reste toujours très attaché au MHSC. Je n’oublie pas que ce club m’a donné ma première opportunité de travailler dans le foot professionnel

Le parcours personnel de Nicolas Jover, aussi riche qu’extraordinaire depuis ce fameux sacre, a aussi de quoi susciter l’admiration… Mais, fidèle à sa réputation d’homme discret, ne comptez pas sur le technicien de 39 ans pour tirer la couverture à lui et en faire des tonnes : « J’essaie de ne pas trop me poser de questions et de faire ce que je sens être bien ; Ce n’est que du positif pour moi, sourit-il. J’ai parfois pris des risques, mais cette faculté à oser, je la dois aussi à ma femme qui m’a toujours accompagnée et soutenu dans mes projets, quelle que soit leur  difficulté et la part de risques qu’ils comportaient. Sans elle, rien de cela n’aurait été possible parce qu’elle a pris des gros risques pour me soutenir. »

Dans son nouveau bureau de Colney, le centre d’entrainement des Gunners, Nicolas Jover garde toute de même un petit coin teinté d’Orange et Bleu, pour garder en tête son passage au MHSC qui a sans doute changé le cours de sa vie : « J’ai longtemps vécu à Agde où mes parents résident toujours et où je passe encore les vacances, j’ai fait mes études en Staps à Montpellier, donc je reste Héraultais, sourit-il. Le MHSC a toujours été le club phare de ma région. Quand j’étais gamin, jouer contre Montpellier était toujours un événement à part. Je dois d’ailleurs reconnaitre qu’au début, quand je me suis retrouvé à travailler au sein du MHSC, c’était à la fois étrange et une grande fierté d’évoluer dans ce grand club » Une chose est sûre ; même de l’autre côté de La Manche, son lien avec La Paillade demeure toujours aussi fort : « Je reste toujours très attaché au MHSC. C’est un club que je suis toujours avec une grande attention. Je n’oublie pas que c’est le Montpellier Hérault SC qui m’a donné ma première opportunité de travailler dans le foot professionnel, tout ce que ce club m’a apporté et j’en suis reconnaissant envers la famille Nicollin. Ça reste mon club. »

A l’heure de conclure vient le temps de la question piège : Quel est le match qui t’a le plus marqué l’année du titre, Nico ? : « Le nul 2-2 au Parc des Princes (le 19 février 2012 ; 24ème journée) ; parce qu’on avait fait plus que jeu égal avec le PSG, qu’une victoire me semblait méritée et qu’au final nous étions déçus d’avoir fait match nul, conclut-il. Ce match nous avait permis d’afficher nos ambitions et de montrer que nous n’étions pas là par hasard. » Il est vrai que le hasard n’a que très rarement sa place en football… Et c’est en le limitant grâce à des hommes de l’ombre comme Nicolas Jover, que l’on arrive à réaliser de tels exploits, dont évidemment, ce titre inoubliable de 2012.

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