Il y a 10 ans, le MHSC se déplaçait sur la pelouse d'Ajaccio dans le cadre de la 7ème journée de championnat
Programmé en milieu de semaine, ce match au Stade François-Coty d’Ajaccio avait montré que la notion de groupe avait tout son sens lors du titre de Champion de France 2012 du MHSC.
Coincée entre le déplacement à Brest et la réception du PSG (programmées toutes deux le samedi), cette rencontre de la 7e journée sur la pelouse du Stade François-Coty d’Ajaccio avait tout du match piège. Mais s’il y a bien une qualité qu’il faut reconnaître à René Girard, c’est de savoir ne jamais perdre de points contre des équipes présumées plus faibles… Tout en sachant gérer un effectif. Pour preuve, à 3 jours du déplacement au Parc des Princes, le technicien montpelliérain avait choisi de laisser Vitorino Hilton, ainsi que Joris Marveaux et Olivier Giroud, sur le banc au coup-d’envoi. A l’inverse, Rémy Cabella et Abdelhamid El Kaoutari, qui jouaient peu jusqu’ici, étaient titulaires, tandis que John Utaka était aligné dans l’axe.
On pouvait donc s’attendre à quelques moments de réglages avant de prendre le match en mains, mais il n’en fut rien. L’affaire fut réglée en un peu plus d’une demi-heure. Le temps pour Rémy Cabella d’ouvrir le score et d’inscrire son 1er but de la saison sur un service de John Utaka (3e), le temps pour Marco Estrada de doubler la mise sur corner (9e), avant que John Utaka ne donne 3 buts d’avance aux siens à dix minutes de la pause. Ensuite, tout était forcément plus facile et ni la réduction du score de Mehdi Mostefa (1-3, 53e), ni l’expulsion d’Abdelhamid El Kaoutari 10 minutes plus tard, n’ont déstabilisé les Héraultais. Cette rencontre fut en somme le résumé de la saison montpelliéraine : celle d’un groupe dans son ensemble où chacun se complétait et savait prendre le relais de l’autre… et celle aussi d’une équipe capable de tenir un résultat, même en infériorité numérique.
Comme en témoigne ce succès, plusieurs joueurs pailladins étaient capables d’évoluer à plusieurs postes : Ce fut le cas de John Utaka (plus souvent ailier gauche mais aligné en pointe ce soir-là), de Rémy Cabella (aligné dans un couloir sur sa terre natale de la cité de Napoléon mas qui a évolué en position axiale lors des 3 derniers matchs), mais aussi d’Abbelhamid El Kaoutari (tantôt défenseur axial, tantôt latéral gauche), de Cyril Jeunechamp (arrière gauche ou arrière droit), de Benjamin Stambouli (milieu défensif ou arrière droit), ou bien encore de Geoffrey Dernis, capable d’évoluer au milieu de terrain, sur les côtés ou dans l’axe).
Cette victoire à Ajaccio, très importante sur la route du titre, est donc la preuve que le titre de Champion de France du MHSC est avant tout la victoire d’un groupe, et pas seulement d’un onze de départ. S’il aimait avoir de la continuité et de la stabilité dans ses compositions d’équipes, le technicien montpelliérain a tout de même ‘’utilisé’’ 23 joueurs différents en championnat cette saison-là, dont 9 issus du Centre de Formation. Une osmose que l’ancien coach de Strasbourg, Lille, Nantes et des Espoirs tricolores explique de la façon suivante : « Ça a été notre force tout au long de la saison, que ça soit quand on a eu des blessés, au moment de la CAN. Notre force ce n’était pas d’avoir un groupe de 12-15 joueurs mais d’avoir ce groupe de 23. Grâce à nos jeunes joueurs on avait pu « économiser » les anciens sur un certain laps de temps et puis justement intégrer les jeunes et faire jouer jeunes et anciens ensemble ça avait fait une mayonnaise superbe. Ça a été une grande réussite mais pour en revenir au collectif j’avais vraiment des garçons « couillus », on sentait qu’il se dégageait quelque chose de ce groupe même si ce n’est pas toujours facile de faire jouer les uns à la place des autres et d’expliquer que c’est le collectif qui prime à des joueurs qui veulent jouer. Au fil des mois et des matchs se dégageait un petit parfum d’ambition alors qu’au départ on disait « est-ce qu’ils iront au bout ? ». Finalement quand on fait un résumé général de la saison, on s’aperçoit que quand il manquait les uns il y avait les autres et sans que la qualité du jeu s’en ressente ».
Un savant dosage qui montre qu’en plus d’être un grand entraîneur, René Girard est aussi un bon cuisinier !
