Que ce soit à l'époque du MPSC ou du MHSC, le club montpelliérain a toujours entretenu des liens forts avec les joueurs venus des pays du Maghreb, et notamment avec l’Algérie
Tous les amateurs de foot connaissent le chant, « one two three, viva l'Algérie », scandé pour la 1ère fois lors d'un match amical au stade Bouakeul d'Oran, contre le club anglais de Sheffield United, remporté par l'équipe nationale sur le score de 3-1 le 3 mai en 1974. Cette année-là est souvent citée comme le point de départ d'une génération dorée qui participera à la Coupe du Monde 1982 et 1986. Deux compétitions auxquelles participeront Faouzi Mansouri et Karim Maroc, deux joueurs algériens du MPSC. Le premier, latéral droit, portera la tunique héraultaise pendant 2 saisons (81-83), avant de revenir et de retrouver Karim Maroc (une saison au club, 85-86). Faouzi était donc de la première expérience montpelliéraine en première division sous la houlette de Kader Firoud. Une saison douloureuse qui avait vu les hommes du Président Louis Nicollin redescendre au terme de l'exercice. Toutefois, le défenseur algérien était de la première feuille de match du MPSC en D1 puisqu'il avait disputé la rencontre contre l'AJ Auxerre (0-0) devant un public en transe et heureux de découvrir l'élite.
A cette période, dans l'ombre, un monument du football montpelliérain fait ses gammes. Il s'agit, bien entendu, du milieu de terrain aux 349 matchs, Kader Ferhaoui. Repéré du côté de Lunel, lancé dès 1982 (à l'âge de 17 ans) dans le grand bain, finaliste de la coupe Gambardella en 1984 aux côtés de Laurent Blanc ou Pascal Baills (défaite contre Laval aux tirs au but), il s'est peu à peu installé dans l'équipe première héraultaise et a connu les grandes heures du retour en grâce du football montpelliérain. Kader Ferhaoui participe à la remontée du club en première division en 1986 (26 matchs, 5 buts). L'année suivante, il est de ceux qui contribuent activement au premier podium du club en première division (30 matchs, 5 buts) puis sera du premier match de coupe d'Europe du MPSC contre le Benfica. Mais l'image que de nombreux supporters Pailladins ont dans la tête, c'est ce second but en finale de Coupe de France face au Matra Racing. Lancé plein axe par Cantona, numéro 7 sur le dos, Kader Ferhaoui trompe Pascal Olmeta et scelle la victoire des hommes de Louis Nicollin et Michel Mézy. Montpellier soulève son premier trophée d'envergure et colorie de sourires une place de la Comédie en liesse. Kader Ferhaoui et sa bande du centre de formation rentrent dans l'histoire de la Paillade. Après un premier départ à Cannes intervenant quelques mois après une grave blessure en Coupe des coupes, Kader revient jouer deux saisons au MHSC entre 1996 et 1998 avant de filer chez les Verts de Saint-Etienne.
Année 2000, deux autres internationaux algériens se côtoient sous le maillot de la Paillade. Le premier n'est autre qu'Omar Belbey, briscard rodé au combat, qui franchit le Vidourle depuis Nîmes. Le second, Ahmed Madouni, produit du centre de formation du MHSC, s'installe dans le onze de départ de Michel Mézy au poste de défenseur central. Ensemble, ils propulsent le Montpellier-Hérault SC en Ligue 1, un an seulement après sa chute de l'élite. A l'intersaison, Madouni, cède aux sirènes venues d'Allemagne et s'engage avec Dortmund. Belbey, lui, se blesse gravement au cours de la saison suivante avec la sélection algérienne face au Mali et quitte le club en 2002.
Au cœur des cinq années de Ligue 2 du club entre 2004 et 2009, deux autres Algériens enfilent le maillot de l'équipe première du MHSC. Ali Sami Yachir, attaquant formé au club, est de la génération qui a lutté dans l'antichambre de l'élite sans jamais être réellement parvenu à percer. Nasser Ouadah, lui, fait partie de l'équipe créée par Rolland Courbis pour son opération remontée. Souvent gêné par des blessures, le milieu de terrain algérien a malgré tout contribué à la remontée de 2009 avec 30 matchs au compteur. Vous savez, cette fameuse saison, où tout s'est joué sur le dernier match contre Strasbourg avec l'épilogue que l'on connait !
C'est ensuite en 2015 que deux nouveaux joueurs algériens poseront leur valise sur les bords de la Mosson. Ramy Bensebaini, prêté par Paradou et Ryad Boudebouz transfuge de Bastia. Défenseur polyvalent (à gauche ou dans l'axe), parfois milieu défensif axial aussi, Bensebaini ne joue qu'une saison au sein du MHSC mais aura le temps d'inscrire deux buts. Après 3 saisons au Stade Rennais, il évolue aujourd’hui sous le maillot du club allemand du Borussia Mönchengladbach. Pour sa part, Ryad Boudebouz a passé 2 ans dans l'Hérault. Au cours de la 2ème saison, il s'est mué en véritable chef d'orchestre du milieu de terrain montpelliérain. Dribbleur et fin techniquement, il aura permis au club de redresser la tête dans une saison compliquée et offert quelques bijoux au public Montpelliérain avec des buts somptueux.
Tous les joueurs cités ci-dessus ont donc un regard particulier sur Andy Delort, canonnier Pailladin depuis son arrivée à l’été 2018. L'ancien Sétois, s'est rapidement intégré dans le collectif de Michel Der Zakarian avec pour mission de faire vibrer un public toujours fan de joueurs alliant talent et gros caractère. Au terme d'une première saison réussie, l'actuel numéro 9 du club, a découvert la sélection des Fennecs et a participé à la victoire des Algériens lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations. Un grand moment dans l'histoire footballistique de l'Algérie qui, on l'espère, en appelle d'autres sous celui de la Paillade. Pour lui, pour les supporters et pour tous les Algériens qui ont fait partie de l'histoire du Montpellier Hérault Sport Club.
