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Un regard sur l'Euro avec Iva Landeka

Avant le début du Championnat d’Europe des Nations, nous avons invité plusieurs de nos représentants étrangers à évoquer leur sélection nationale. Aujourd’hui, rencontre avec Iva Landeka, qui parle avec passion du football croate et de sa sélection

Iva, tu avais 2 ans, en 1991, lorsque l'équipe nationale de Croatie a disputé le 1er match de son histoire. Quel est ton premier souvenir d'enfant concernant la sélection nationale ?
Je dirai la Coupe du Monde, en France, en 1998. Il y avait Davor Suker, Zvonimir Boban, Robert Prosinecki, Aljoša Asanović (qui a d'ailleurs joué à Montpellier dans les années 1990). Je n'avais que 9 ans mais je me rappelle encore de cette épopée et de la demi-finale perdue contre la France. C'est la première image qui me revient à l'esprit. La plus récente d'entre elles, c'est évidemment la Coupe du monde 2018 où nous avons à nouveau croisé la route de la France, en finale cette fois, en Russie. Avec là aussi une défaite pour nous…

1998 et 2018 sont de mauvais souvenir pour les Croates…
Spécialement pour moi parce que je suis en France, alors fatalement je me fais un peu chambrer parfois (rires) mais je pense et j'espère que nous aurons une autre chance de nous mesurer à la France, que ce soit lors d’un Euro ou d'une Coupe du Monde, histoire que nous ayons une petite revanche. Je pense que tout le monde en Croatie souhaite que l'on se retrouve (sourire).

Qui était ta première idole en équipe nationale ?
C'est compliqué pour moi d'employer ce mot-là car je ne suis pas quelqu'un qui a des idoles… mais j'adorais voir jouer Zvonimir Boban. C'est d'ailleurs pour cette raison que je suivais beaucoup le Milan AC à l'époque. C'était mon joueur favori dans l'équipe. J'aimais son jeu, tout simplement. Je n'irai pas jusqu'à dire que c’était mon idole car, si je devais me rapprocher un peu plus de cet état d'esprit-là ; j’évoquerais plutôt de mes cousins qui ont été des joueurs professionnels et dont j'ai toujours essayé de m’inspirer. Je travaillais pour leur ressembler. En les voyant, je me disais : « S'ils sont arrivés à devenir professionnels, moi aussi je peux y arriver et je vais le faire ». Pour en revenir au jeu, j'aime beaucoup celui de Luka Modric aujourd'hui, ainsi que celui du milieu de terrain de Liverpool, Thiago Alcantara… Mais lui n'est pas Croate (sourire). De manière plus générale, quand tu regardes ce type de joueurs au même titre qu’Iniesta ou Xavi, tu ne peux qu'aimer les regarder jouer au foot.

quand les joueurs sont revenus à Zagreb après la Coupe du Monde 2018, il y avait plus d'un million de personnes pour les accueillir

Le peuple croate a beaucoup souffert, notamment pendant la guerre, même si ça remonte aux années 90 maintenant. Dans ce contexte, quelle est la place du football dans ce pays ?
Le football est le sport n°1 en Croatie. Comme tu l'as dit, les gens ici ont beaucoup souffert, c'est pourquoi ils sont très attachés à leur indépendance, ils sont très conscients de tout cela parce que c’était il n’y a pas si longtemps. Les Croates sont très fiers en voyant les bons résultats de l’équipe nationale car ils se sont beaucoup battus pour notre pays et que beaucoup de gens sont morts. Porter ce maillot de la Croatie représente beaucoup de choses et c'est aussi une des raisons pour lesquelles les gens aiment et supportent beaucoup notre sélection. Après notre très belle Coupe du Monde, en 2018, quand les joueurs sont revenus à Zagreb il y avait plus d'un million de personnes pour les accueillir alors que notre pays ne compte que 4 millions d'habitants. Ça montre que quelque chose de spécial est vraiment arrivé ce jour-là autour de la sélection. L'engouement est très fort et c'est une bonne chose.

La force de la Croatie a toujours été d'avoir des joueurs très techniques, capables de faire basculer un match à tout moment

La Croatie a toujours formé de très grands milieux de terrain comme Prosinecki, Boban, Modric… toi aussi tu es d'ailleurs dans ce registre. Comment expliques-tu cela ?
C'est très gentil mais je ne sais pas si on peut dire ça (sourires). J'essaie d'apprendre de m'inspirer de joueurs d’une telle qualité car j’évolue dans le même secteur de jeu, mais je ne peux pas dire que je suis à leur niveau… Plus globalement, je dirai que le football croate fait partie des plus techniques d'Europe. Certains joueurs de notre pays ont d'ailleurs des côtés un peu ‘’magiques’’ avec le ballon. C'est une très bonne chose mais cela explique aussi peut-être certaines difficultés des clubs croates sur la scène européenne lorsqu'ils croisent des adversaires plus physiques comme les Allemands par exemple. Ces dernières années, il y eu pas mal de discussions pour essayer de mettre en place des entraînements plus physiques pour progresser dans ce domaine. Je pense que nous allons dans le bon sens mais c'est vrai que ça prend toujours un peu de temps pour s'adapter au football européen dans son ensemble, autant dans le football masculin que féminin d'ailleurs. Disons qu’un footballeur se sent mieux avec le ballon (sourires).

Comment décrirais-tu cette sélection nationale croate qui s'apprête à disputer l'Euro ?
L'équipe a quelque peu changé depuis la finale de la Coupe du Monde que nous avons perdue contre la France en 2018 en Russie. Les bases sont là puisque nous avons toujours des joueurs très techniques ; nous avons aussi le même entraîneur, mais ce dernier a choisi d'intégrer plusieurs jeunes joueurs au sein de cette sélection. Ça sera intéressant de voir quelle est la qualité et le potentiel de cette équipe ainsi que sa manière de jouer avec l'intégration de ces nouveaux jeunes joueurs. Sur un plan plus général je dirai que la force de l'équipe de Croatie a toujours été d'avoir des joueurs très techniques qui sont capables de faire basculer un match à tout moment. Je pense que cette génération n'échappera pas à la règle. Certains des cadres de l'équipe jouent aussi des rôles très importants au sein de très bons clubs européens et ils joueront aussi un rôle important dans ce championnat d'Europe. J'espère que l'énergie positive sera la même que celle qui animait ce groupe en 2018.

Tu peux aller sur tous les continents du monde, quand tu parles de la Croatie, la plupart des personnes te répondront : ''Modric''

Un mot sur Luka Modric, la star de cette équipe…
Je ne dirai pas seulement qu’il est le joueur phare de la sélection mais je dirai aussi que c'est quelqu'un de très célèbre dans tout le pays. C'est quelqu'un de humble, de calme, mais qui travaille beaucoup pour pouvoir être au top niveau et montrer ses qualités sur le terrain. Son rôle en équipe nationale est très important, tout comme il l’est encore au Real Madrid malgré ses 35 ans. C'est quelque chose de très fort. En sélection, ce n'est pas seulement quelqu'un d'important sur le terrain mais aussi en dehors. Il fait partie des relais du coach et sa présence rassure ses coéquipiers. Il sait transmettre sa motivation autour de lui. C'est sans doute la personne la plus célèbre de notre pays. Tu peux aller sur tous les continents du monde, quand tu parles de la Croatie, la plupart des personnes te répondront Modric.

Quel est le ressenti du peuple croate par rapport à cette sélection et les attentes qu'elle génère ?
En raison de l'épidémie de Covid 19, les choses sont évidemment un peu différentes par rapport à l'ambiance habituelle autour de la sélection avant une grande compétition comme celle-ci. On ne sent pas autant que d'habitude que l’Euro approche mais je suis persuadée que plus l'on va approcher du premier match, plus les médias et les gens tout simplement vont en parler. Après, ce n'est que mon point de vue et je reste une joueuse qui évolue à l'étranger et qui ne vit pas quotidiennement dans le pays donc mon jugement est peut-être un petit peu faussé. Je m'en rendrai sans doute plus compte quand je serai rentrée au pays pour les vacances. Quoi qu'il en soit, la ferveur est toujours très importante autour de la sélection. Je me souviens par exemple du retour des vice-champions du monde 2018 à Zagreb après la finale : j'étais à l’aéroport à ce moment-là. J'attendais mon avion pour rentrer en Suède où je jouais à l'époque et leur retour avait été très suivi à la télévision. On voyait énormément de supporters pour les accueillir et c'était vraiment quelque chose de fantastique. Je ne pense pas trop m'avancer en disant que c'était sans doute le jour le plus heureux pour les Croates après celui de la fin de la guerre. C'était vraiment un moment énorme pour tout le peuple croate.

L'Allemagne, la France et l'Espagne font partie des équipes favorites, mais si je devais désigner un favori numéro un je dirai l'Angleterre

Un mot sur les adversaires de la Croatie lors de la phase de groupe : l'Angleterre, la République tchèque et l'Écosse…
Tous les pays qui participent à cette compétition ont vraiment de belles équipes. Bien sur, certains diront que la République tchèque et l'Écosse ne sont pas de très grandes nations de football mais je sais que ce sera vraiment des matchs difficiles dans les deux cas. Quant à la confrontation face à l'Angleterre, elle promet beaucoup car ce sont toujours des rencontres passionnantes à suivre entre les deux pays. C'est vraiment un groupe compliqué mais nous devons croire en nous et j'espère que nous ferons le même parcours qu'en 2018 lors de la Coupe du Monde avec, pourquoi pas, une issue complètement heureuse cette fois-ci.

Tu les vois vraiment aller jusqu'en demi-finale ?
Sérieusement, c'est difficile de faire un pronostic dans une compétition aussi relevée et serrée comme s’annonce cet Euro mais après notre très beau parcours lors de la Coupe du Monde, les attentes autour de la sélection sont forcément très élevées. Personnellement, quand je vois la qualité de notre effectif, je me dis pourquoi ne pas atteindre la finale ? Après, tu as besoin de nombreux facteurs pour réussir ; que ce soit la qualité technique, la dynamique de groupe mais aussi un peu de chance. Ce sont ces tas de petites choses qui font que la réussite est au bout mais je crois que nous pouvons atteindre le dernier carré.

Quelles sont les équipes favorites pour toi dans cette compétition ?
Je dirai l'Angleterre d'abord au vu de la qualité de leur effectif et parce que je sais que les Anglais jouent certains matchs à domicile. L'Allemagne et la France font aussi partie des équipes favorites. Je pense aussi à l'Espagne mais si je devais désigner un favori numéro un je dirai l'Angleterre. Je pense qu'ils ont l'effectif pour y arriver et, comme ils n'ont pas gagné de titres continentaux depuis de nombreuses années, ils vont sans doute vouloir tout faire pour y arriver lors de cette édition.

Vu l'histoire récente et cette finale perdue contre la France, on imagine que tu ne voudrais pas trop rencontrer les Bleus ?
On verra bien ce qu’il se passera (rires) ! Il y a bien un moment où nous arriverons à battre la France (rires). Ce jour-là je pourrais un peu chambrer mes coéquipières vu que je joue en France. Il me semble que lors du premier match je serai en équipe nationale féminine mais il est évident qu'ensuite je suivrai et je supporterai la sélection tout au long de son parcours dans cette compétition. Le maillot sur les épaules bien sûr ! (sourire).

Capitaine de l’équipe nationale féminine croate

Pièce maîtresse de l'équipe féminine du MHSC depuis 2 saisons, Iva Landeka est aussi la capitaine de la sélection croate. L’occasion d’évoquer avec elle, la place du foot féminin dans ce pays : « Ça va de mieux en mieux. Cela mettra sans doute un peu de temps avant d'en voir les résultats, mais la stratégie qui a été mise en place il y a quelques années va dans le bon sens. Désormais, un travail plus important est effectué sur les jeunes joueuses ; plusieurs rassemblements de détection et de perfectionnement sont organisés, notamment pour les enfants. Il y a plus d'infrastructures pour les équipes de jeunes aussi. Cela portera ses fruits dans quelques années, j'en suis persuadée. Aujourd'hui certains membres de notre sélection évoluent à l'étranger mais la majorité est quand même au sein du championnat croate. C'est une fierté pour moi d'être capitaine de cette équipe de Croatie. De par le fait que j'ai pas mal évolué à l'étranger, j'essaie d'apporter ce que j'ai appris, de beaucoup discuter avec mes coéquipières aussi, de parler dans mon pays de ce qu'est le football féminin à l'étranger… Parfois, après une défaite, c'est difficile d'encaisser certains de nos résultats mais j'essaie d'expliquer que notre jour viendra, qu'il faut être patientes et continuer de travailler. C'est la seule solution pour le moment en attendant des jours meilleurs en termes de résultats, mais je suis sûre qu'ils viendront. »

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