Pascal Baills : « Toujours un match particulier » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Pascal Baills : « Toujours un match particulier »

Si l'on additionne ses matchs comme joueur puis entraîneur (adjoint ou principal parfois), « Pascalou » a disputé plus de 1000 matchs avec l'écusson du MHSC sur le torse. Véritable garant de l’Esprit Paillade depuis plus de trois décennies, il était l'homme le mieux placé pour décrire l’importance d'un derby contre Nîmes alors que le prochain se profile dès dimanche (13h) aux Costières.

Pascal, quand on évoque les confrontations entre Montpellier et Nîmes, quelle est la première chose à laquelle tu penses ?
Je pense en premier lieu aux matchs à Jean-Bouin (l'ancien stade du Nîmes Olympique avant les Costières). C'était des bons souvenirs, des matchs engagés…

À ton arrivée au club, en provenance de ta ville natale de Perpignan, tu n'avais que 18 ans et demi. À cette époque-là, on te parlait déjà du derby contre Nîmes ?
Pas forcément. Quand j'arrive à Montpellier, Nîmes est en D1 et nous en D2. On les jouait quand même en ‘’juniors’’. Quand j’ai commencé à jouer contre eux, en D2, il y avait beaucoup de derbies à l’époque, contre Nîmes, bien sûr, mais aussi Alès, Béziers, Sète… La rivalité était un petit peu diluée si je peux m'exprimer ainsi.

Si tu devais nous raconter ton premier derby contre Nîmes…
Mon premier souvenir, c'est l'échauffement à Jean-Bouin dans cette petite cour, ces petits vestiaires et ce couloir qui donnait au poteau de corner… Quand tu rentrais, c'était une petite arène… C'était à bloc, très chaud mais ça restait respectueux. Dans ce contexte, on avait fait un bon match et tenu le 0-0 (en D2, saison 1985-1986). L'année suivante on avait fait 1-1 là-bas ; Laurent Blanc avait égalisé sur penalty pour ce qui avait été l'avant-dernier match de la saison. Lors du dernier, nous avions battu Lyon à la maison en (3-1 le 23 mai 1987), ce qui nous avait permis de monter en première division dans une ambiance extraordinaire.

Le MHSC représente 36 ans ou 37 ans de ma vie… donc oui c'est ma vie...

Quel est le derby qui t’a le plus marqué en tant que joueur ?
Paradoxalement, je n’y avais pas participé car j’étais suspendu ce jour-là, mais c'était à La Mosson (saison 1985-1986). Nous étions menés 3-0 et nous avions fait 4-4 au terme d'une course-poursuite extraordinaire.

En tant que joueur, tu as dû aussi marquer des attaquants compliqués à Nîmes…
Ils avaient des bons attaquants comme Claude Goudard, Patrick Cubaynes, mais le plus compliqué à prendre, je pense que c'était Christian Pérez. Il avait cette capacité à dribbler, à éliminer… Mais en tant que défenseur, ces trois-là nous avait vraiment ‘’emmerdés’’(sourires).

Quel est le derby qui t'a fait le plus de peine ?
Obligatoirement, la demi-finale de coupe de France perdue à Nîmes en 1996 (1-0). Ce match-là est indélébile ; c'est une blessure qui restera à jamais en moi. Avec le temps, ça s'estompe, mais elle ne se refermera jamais.

Le club s'est professionnalisé mais sans jamais perdre son âme, en gardant son côté humain et chaleureux ; ça c'est important pour ne pas perdre son identité

As-tu marqué dans un derby ?
Avec Montpellier, non mais j'ai en revanche marqué aux Costières, contre Nîmes avec le Racing Club de Strasbourg où je jouais à l'époque. J'avais récupéré le ballon dans mes 16 mètres et j'avais pratiquement traversé tout le terrain ; personne ne m'avait attaqué et j'avais marqué. On avait gagné 6-2 ce jour-là (le 26 février 1993). C'était forcément un bon souvenir. J'ai aussi joué des derbies contre Metz avec Strasbourg dont une demi-finale de coupe de France que l'on gagne 1-0 (le 12 avril 1995). Nous les avions rejoués quelques jours plus tard en championnat à La Meinau (succès 1-0 le 27 mai 1995) et j’avais inscrit le but de la victoire. Entre Strasbourgeois et Messins, ce sont aussi des derbies très chauds, le public est à bloc et ce sont forcément de bons souvenirs aussi.

Evoquer Pascal Baills, c’est forcément évoquer l’Esprit Paillade dont tu es un ambassadeur et un véritable garant…
Le MHSC représente 36 ans ou 37 ans de ma vie… donc oui c'est ma vie... J’ai vu l'évolution de Grammont, de Montpellier qui se transforme jour après jour, du club qui évolue. L'esprit Paillade, c'est une époque, quelque chose que les jeunes qui sortent du Centre de Formation aujourd'hui ou les gens qui viennent de l'extérieur n'ont pas connu. Pour eux c'est un peu particulier d’entendre parler de ça. Nous, on était une bande de jeunes, encadrés par des grands professionnels comme Jean-Louis Gasset, Bernard Ducuing, Régis Durand, Jean-Pierre Kern, Jean-Marc Valadier, Michel Mézy était directeur sportif… Il y avait aussi Jacques Bonnet, Robert Nouzaret… Ce sont eux qui nous ont pratiquement éduqués. Nous avons baigné dans cet esprit-là. On faisait les sandwichs pour les buvettes, on était « du coin » aussi donc ça nous parlait. Aujourd'hui, les joueurs arrivent de partout donc c'est forcément différent. L’Esprit Paillade reste, mais sous une autre forme. À travers les anciens joueurs qui sont au club et qui sont devenus éducateurs, à travers le Président Laurent Nicollin bien sûr… Le club s'est professionnalisé mais sans jamais perdre son âme, en gardant son côté humain et chaleureux ; ça c'est important pour ne pas perdre son identité. Le club est entre de bonnes mains, donc je suis certain que ça perdurera.

L’équipe fanion actuelle a aussi une forte identité locale…
Oui. Beaucoup de joueurs du groupe pro sont issus de la Région et connaissent forcément l’importance d’un derby. Les éducateurs dont je parlais précédemment transmettent cela dès le Centre de Formation ce qui est très précieux. Je n'oublie pas non plus qu'il y a des gens dans le vestiaire qui ne sont certes pas originaires d'ici mais qui y baignent depuis tant d'années qu'ils savent ce que cela signifie et que c'est un match particulier. Dans le staff aussi, nous avons la chance d'évoluer entre anciens coéquipiers et d’avoir quasiment tous porté le maillot du MHSC en tant que joueur. C'est quelque chose de fort.

Comment prépare-t-on un derby ?
Il faut avoir conscience de ce qu'est ce derby, mais ce n'est pas la peine de se mettre la pression dès le mardi non plus. Généralement, ça monte crescendo au fur et à mesure. Ce ne sont pas les matchs les plus difficiles à préparer dans la mesure où les joueurs sont très concernés, concentrés et sérieux à l'orée de ce rendez-vous.

Nous avons été meurtris et blessés par le résultat du match aller

As-tu digéré la défaite du match aller (0-1 à La Mosson le 4 octobre dernier) ?
Ça nous avait traumatisés. Nous avons été meurtris et blessés par le résultat du match aller. Après, on est bien obligé de le digérer parce qu’il a bien fallu se focaliser sur les rencontres suivantes. On est obligé d’avancer mais ce n'est pas pour autant qu’on oublie. C'était globalement une période très difficile d'ailleurs, qui correspond aussi avec l’accident de ce pauvre Bruno (Martini). Nous avions vécu 15 jours horribles. Sur le match en lui-même, Nîmes avait bien défendu, avait fait un match sérieux et avait marqué sur une opportunité en fin de match. De notre côté, on avait été en dessous de tout, donc on espère que dimanche, ce sera l’inverse et que nous saurons bien utiliser nos forces, comme nous le faisons depuis quelques semaines.

Globalement, quel regard portes-tu sur la saison de l'équipe ?
On peut mieux faire, mais ce n'est pas mal. On a lâché des points, notamment à la maison, nous avons aussi gagné des matchs à l’extérieur, notamment à Lyon, ce qui était une grosse performance. Je dirai que notre place actuelle résume la saison que nous faisons. Je n’oublie pas non plus qu’avec l’absence du public, cette saison est vraiment particulière. Malgré ce, nous ne sommes pas mal placés. Il reste 10 matchs et nous verrons à quelle place nous parviendrons à terminer.

Tout faire pour que tous les Montpelliérains soient contents et fiers de nous

À quel genre de match t’attends-tu ?
Je m'attends à un combat, à un match chaud même sans public. Un derby c'est toujours un match particulier. Je me souviens quand nous étions allés gagner 1-0 aux Costières en coupe de la Ligue sur un but de Pascal Fugier (1-0 le 10 janvier 1997) ou bien encore de notre succès 3-0 en championnat à La Mosson l’année de leur remontée (le 30 septembre 2018) Ce sont des moments magnifiques et nous allons tout donner pour en offrir un autre à nos supporters.

La transition est toute faite. Quel est ton message pour les supporters justement ? 
Dans la semaine je pense que nous aurons une visite de courtoisie (sourires). Je me souviens de l’accueil qui nous avait été réservé à Grammont lors de notre retour en bus après le nul ramené des Costières grâce au but d’Andy Delort à la 74e minute il y a 2 ans (1-1, le 2 février 2019). C'était magnifique ! Les supporters n'attendent que ça, que nous ramenions un bon résultat de ce déplacement et c'est à nous de leur procurer cette joie-là, et de tout faire pour que tous les Montpelliérains soient contents et fiers de nous. Le Président Louis Nicollin aurait sans doute apprécié notre succès à Lyon cette année, lui le Lyonnais, et nous allons essayer de faire de même à Nîmes pour qu'il soit fier de son équipe, tout comme Laurent, Olivier, la famille Nicollin, et l'ensemble du club. Pour conclure, je dirai simplement qu’être  passionné, enragé de son équipe, c'est positif, il faut des supporters comme ça, mais ça ne doit pas être le prétexte à n'importe quoi. Il faut de la ferveur, de la passion, oui, mais pas de débordement ni de violence. Il ne faut pas que ça vire à de la « connerie ». Ça reste du foot.

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