« Héroiques ! », les Pailladins mettent en boite les Red Devils | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

« Héroiques ! », les Pailladins mettent en boite les Red Devils

Le 6 mars 1991, le Montpellier Hérault Sport Club écrit une des plus belles pages de son histoire. C’est à Old Trafford, sur la pelouse du mythique Manchester United d’Alex Fergusson, Bryan Robson et Mark Hughes lors d’un match aller de légende en Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe (1-1).

« Dis Loulou, c’est loin l’Angleterre ? » En ce début mars de 1991, le MHSC de Louis Nicollin sort d’une défaite 2-0 au stade du Ray face à l’OGC Nice et Midi Libre, le quotidien régional, pose la question. Il reste 5 jours à l’équipe coachée par l’entraîneur polonais Henryk Kasperczak pour préparer le déplacement à Manchester et ce match aller de quart de finale de Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe et éviter que la visite d’Old Trafford ne tourne au voyage au bout de l’enfer face aux Red Devils d’un Alex Fergusson, pas encore « Sir ».

bon vieux stade , brume, inconfort, bière, compétence, fair-play, une équipe au jeu si classique enrichi d'un zeste de latinité... la culture de ce cher football britannique 

Malgré les exploits aux tours précédents face aux PSV Eindhoven et au Steaua Bucarest, un géant d’Europe se dresse à nouveau face aux Pailladins sur la scène européenne, et la défaite de Nice quelques jours plus tôt n’est pas de ces rencontres gonflant la confiance avant une telle échéance. Loin de là… « Oui c’est inquiétant, confirmait Kasperczak, on a commis des erreurs et ensuite on n’a pas su s’organiser. » Propos de circonstance ou conviction profonde que le MHSC a réellement fait l’impasse en championnat de Division 1 avant de s’envoler en Angleterre ? Face à la bande à Loulou, une légende se dresse, celle de Man United, un club qui a toujours une dette envers sa légende, celle des Busby Babes ou de la Coupe d’Europe des Clubs champions remportée en 1968 sous la sainte Trinité Georges Best, Denis Law et Bobby Charlton. Au club depuis 1985, Alex Fergusson tente de faire revivre la flamme d’un passé glorieux, celle d’un club courant après un titre de champion qui le fuit depuis 24 ans. Avant sa victoire en FA Cup de 1990, l’entraîneur écossais est encore loin de devenir la légende qu’il deviendra par la suite. Fergusson a plusieurs fois été à deux doigts de se faire virer. Avec le retour des Anglais sur la scène européenne après le drame du Heysel de 1985, celui des Red Devils au premier plan passe tout d’abord par les Coupes et cette double confrontation face au MHSC. Bryan Robson, « Captain Marvel », et les siens peuvent faire un pas de plus vers la finale en battant Montpellier sur les deux manches à venir. Avec son bon vieux stade, Old Trafford, si typiquement anglais (avec les étages en moins comparé à l’actuel Théâtre des Rêves d’aujourd’hui) – brume, inconfort, bière, compétence, fair-play – son équipe au jeu si classique qui fait le bonheur des téléspectateurs des premières années de L’Équipe du dimanche, enrichi d’un zeste de latinité, Manchester incarne le style, l’atmosphère, la culture de ce cher football britannique.

on lève la tête vers l'horloge du stade qui indique 2 minutes de jeu et, là, on pense qu'on va en prendre comme aux boules !

Cependant, Alex Fergusson ne nage pas en pleine confiance comme en témoigne ses propos en conférence de presse d’avant-match : « J’ai peur que le football anglais mette du temps à redevenir une puissance de premier plan au niveau européen. » Les Britishs ne seront pas un mystère pour les Héraultais : Henryk Kasperczak les a observés six fois, flanqué de quelques-uns de ses joueurs et de Philippe Sers pour enregistrer l’ambiance des stades outre-manche afin de la faire résonner à la Mosson et de préparer au mieux ses ouilles lors des derniers entraînements avant le défi d’Old Trafford. Kasperczak sait tout de l’adversaire, de son style, de ses points forts et de ses faiblesses. Et pourtant, bien qu’ils soient prévenus, les Montpelliérains seront certainement surpris par la densité de l’épreuve physique qui les attends. « J’en ai froid dans le dos », commente Loulou à la veille de cette rencontre…

Surpris, les Pailladins le sont d’entrée de match ! Au coup d’envoi de 21h de ce mercredi 6 mars 1991, tout commence par un éclair de feu que l’on croit annonciateur d’un déluge de larmes. Après deux minutes de jeu, le Montpellier-Hérault a déjà échoué là où quatre rencontres, face à Eindhoven puis Bucarest, n’avaient suffi à le voir concéder un but. Débordement de l’ailier Lee Sharpe sur l’aile gauche, centre parfait pour l’avant-centre écossais Brian McClair qui, au point de penalty, « exécute » Barrabé. Le MHSC est pris à la gorge. « Là, on lève la tête vers l’horloge indiquant le temps de jeu en haut de la tribune et on se dit qu’on va en prendre comme aux boules », se souvient Pascal Baills. Mais c’était sans compter sans l’incomparable capacité de sublimation de onze pailladins en colère. On ne sait sur quelle bonne fée s’est penchée sur le berceau de Montpellier, mais l’Europe a le don de transcender la bande à Laurent Blanc. Inexistants face à Nice, quelques jours plus tôt, les Montpelliérains vont rééditer le « coup » d’Eindhoven. Comme aux Pays-bas, six mois plus tôt, ils ont su puiser au fond d’eux-mêmes des forces dignes d’un Hercule converti au football pour relever le défi physique de Manchester United.

Le mhsc manque le ko à la 90ème sur une action de xuereb qui aurait dû donner plus de 50% de chance aux pailladins de se qualifier au match retour

Même l’expulsion de Pascal Baills à la 48ème  (voulant venger une faute sur un coéquipier, il règle son compte à Mark Hughes) se voulut la copie conforme de celle de Guérin au Philips Stadion. Comme si le destin avait tenu à bafouiller pour être sûr de se répéter. Coupe de théâtre à la 9ème minute de jeu : Garcia récupère le ballon pour Ziober qui déborde, centre à ras de terre. L’arrière de MU, Martin, veut dégager en corner et expédie de ballon au fond des filets de Sealy, médusé. Une égalisation éclair pour le MHSC ! Le parfum de la Coupe d’Europe a décidemment des vertus enivrantes et euphorisantes pour l’équipe de Louis Nicollin. La saison précédente, c’est la Coupe de France qui avait sauvé de la banqueroute sportive un club relégué au rang de faire-valoir (pour avoir vu trop grand ?). En 1990/91, c’est la Coupe d’Europe qui projette le commando de Kasperczak sur le devant de la curiosité et lui permet de défrayer assidûment la chronique mondaine. Le MHSC surprend Manchester par son audace. Après un centre en retrait de Garcia mal exploité, c’est Baills qui s’envole, stoppé sévèrement par Robson qui écope d’un carton jaune. MU doute, le MHSC pousse. Mais où les Montpelliérains vont-ils donc chercher tout ce courage, cette abnégation, cette volonté et cet esprit de corps ? La fureur de vivre et de ne pas perdre du MHSC déconcerte Manchester United au point d’insinuer le doute dans les esprit anglais au fil des minutes de jeu. La pression monte pourtant en seconde période. Sharpe déborde, centre. Barrabé, magnifique, dégage du poing et dans le cafouillage qui suit devant les buts, Blacklmore tire à côté. Ça tient toujours. Cassant astucieusement le rythme, pressant son adversaire comme un citron peint en rouge et ne perdant pas la maîtrise des airs, l’équipe de Kasperczak ne va jamais céder. Les ligaments croisés du genou de Michel Der Zakarian, eux, n’ont pas tenu le choc … mais le stoppeur pailladin finira la rencontre face à la domination constante de MU. Ne trouvant plus de solution, les Anglais tirent de loin. Ince essaye, Barrabé capte. Et en fin de rencontre, ce sont les Montpelliérains qui sont tout prêts de décrocher la lune : 90ème et contre de Ziober. Centre sur Xuereb qui reprend devant le gardien. Le ballon, freiné, roule tranquillement vers le but mais Blackmore sauve les Red Devils ! Le MHSC vient de rater le KO et laisse passer plus de 50% de chances de se qualifier au match retour. Les hommes de Kasperczak ont tout de même été « Héroïques ! » comme titre Midi Libre le lendemain de la rencontre, supportant avec une magnifique assurance un état de siège en règle. C’est la première fois qu’un club français ramène un match nul d’une pelouse d’Angleterre. Il était un peu plus de vingt-trois heures en ce mercredi 6 mars 1991 à Old Trafford et, dans un stade muet et dépité, on entendait raisonner des « Montpellier, Montpellier ! ». Pincez-nous, on rêve….

Feuile de match

Manchester United 1-1 Montpellier HSC Mercredi 6 mars 1991 Stade : Old Trafford à Manchester Spectateurs : 47 000  Arbitre : M. Pairetto (Italie) Buts : McClair 2', Martin 8' (csc) Avertissement à Manchester : Robson 32'; à Montpellier : Garcia 52', Guérin 70' Expulsion à Montpellier : Baills 48'

MU : Sealey, Blackmore, Donaghy, Pallister, Martin (Wallace 60'), Phelan, Robson (cap), Ince, McClair, Hughes, Sharpe Entraîneur : Alex Fergusson

MHSC : Barrabé, Baills, Der Zakarian, L. Blanc (cap), Lucchesi, Lemoult, Suvrijn (Brouard 89'), Guérin, Colleter, Garcia (Xuereb 85'), Ziober Entraîneur : Henryk Kasperczak

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