À trois jours de la reprise du championnat, mhscfoot.com fait le point avec Pascal Baills, l'entraîneur adjoint de Rolland Courbis et du MHSC.
INTERVIEW - L1
Pascal, la première rencontre de championnat est en ligne de mire..
Voilà, la pré-saison touche à sa fin. Lundi, on a attaqué la 6ème et dernière semaine de notre préparation estivale. Comme toute la saison on est habitués à la compétition, on est désormais impatients que cela démarre à nouveau.
Est-ce également important pour le staff de couper avant de se relancer dans l'optique d'une préparation d'un nouvel exercice ? On imagine que cela doit être davantage compliqué pour vous de le faire puisque vous devez garder un œil sur les transferts par exemple.
Si on n'arrive pas à couper, on ne peut pas tenir. Les vacances, c'est fait pour penser à autre chose, même si tous les jours on pense obligatoirement au football effectivement. Le fait de ne pas venir au Centre d'entraînement tous les jours, le fait de ne pas avoir de match le week-end, ça nous permet quand même d'avoir des loisirs. Au départ, on essaye donc de s'octroyer 10-15 jours durant lesquels on coupe complètement et après on reprend contact, bien sûr. On se tient au courant de l'évolution du groupe.
Vous vous connaissez bien avec les autres membres du staff technique depuis le premier passage de Rolland au club en L2. Est-ce qu'au niveau de votre travail vous évoluez un peu, ne serait-ce que d'une saison sur l'autre, ou vous appliquez les vielles recettes qui ont fait leurs preuves avec quelques saupoudrages de nouveautés ?
On se connait tous de mieux en mieux, avec les joueurs également, et c'est vrai que par rapport à la préparation de l'an dernier on a essayé d'axer le travail sur plus de dynamisme et moins de puissance. La saison passée, on était parti sur davantage de puissance par rapport aux qualités du groupe qu'on avait. Et puis ce groupe a bien bossé toute la saison, il a gagné en puissance. Donc, là, on est partie sur plus d'intensité. Par contre, le gros problème qu'on a eu, c'est au niveau de la chaleur. Pour récupérer, pour répéter les efforts, les garçons ont vraiment souffert. On a été obligés, à un moment donné, d'en tenir compte. Autrement, la préparation s'est bien passée.
« On n'a pas envie de rééditer le même genre de performance que lors de la 1ère journée de la saison passée »
Pour les non initiés, plus d'intensité et moins de puissance cela se traduit comment sur le terrain et en terme d'effet recherché ?
Plus d'intensité, disons que les courses sont moins longues et il y a plus de vitesse. Avec la puissance, c'est l'inverse. Les courses sont plus longues, il y a moins de vitesse. Au niveau des jeux c'est pareil. Après, l'objectif sur le terrain, c'est déjà que les joueurs soient aptes à répéter les efforts, même si on sait que lors des premiers matchs c'est difficile. Par rapport à la chaleur, au fait qu'on joue à nouveau en compétition officielle après plus de deux mois de coupure à ce niveau-là. Au niveau athlétique, avec deux ou trois rencontres dans les jambes, on sera bien. Ces quelques premiers matchs sont assez disparates par rapport au niveau physique de certains joueurs. Il y en a qui arrivent à être bien tout de suite alors qu'il faut un peu plus de temps pour d'autres.
Quand on regarde le mois d'août du MHSC, on se dit qu'il serait bien d'engranger des points avant la 3ème journée, non ?
Oui, ou même qu'il serait bien d'en engranger à la 3ème journée (rires) ! Ce n'est pas parce qu'on reçoit Angers à la 1ère journée qu'on a 3 points d'assurés et ce n'est pas parce qu'on joue Paris lors de la 3ème journée qu'ils ont 3 points de sûr pour eux non plus. Il faut essayer de prendre des points à tous les matchs, en sachant très bien qu'on n'a pas envie de rééditer la même performance que celle de la saison passée lors de la 1ère journée.
La réflexion autour des 6 semaines de préparation estivales, et du travail qui se fera tout au long de la saison, prend elle en compte le fait qu'un bon parcours dans une des deux Coupes est l'objectif déclaré du Président et même de Rolland ? Déjà, vous ne pouvez pas faire pire que la saison passée !
La Coupe, c'est aléatoire. C'est vrai que l'an dernier face à l'ACA en Coupe de la Ligue, sans chercher d'excuses, on perd pitoyablement. Mais après, en Coupe de France, c'est Paris Saint-Germain. Et pendant 1h ou un peu plus on est à 0-0 avant de perdre 3-0, mais le 3ème but arrive à la 92ème, le 2ème à la 88ème. Donc, voilà... On est quand même tombé sur une grosse équipe de Paris qui a gagné les quatre compétitions nationales par la suite. On va essayer de faire mieux cette saison sachant aussi qu'il y a toujours un tirage au sort où il faut de la réussite. Enfin, on dit ça et l'an passé on a tiré l'AC Ajaccio et on a quand même perdu.
« Tout ce qu'il faut à disposition pour être performants »
Dans tous les cas, ce n'est pas quelque-chose qui vous trotte dans l'esprit dès la préparation estivale ou que vous prenez en compte dans la façon dont vous gérez cette dernière ?
Ce qui est important à travers notre préparation, c'est de pouvoir bien reprendre le championnat. La Coupe de la Ligue, ça n'arrive qu'au mois d'octobre et la Coupe de France, en janvier. On a donc le temps. La priorité, je le répète, c'est le championnat. On axe tout la-dessus et après on verra où on se situe quand arrivera le premier tour de Coupe de la Ligue.
Cela fait plus d'un an et demi que vous avez aménagé dans ce nouveau bâtiment du Centre d'entraînement Bernard-Gasset. À l'usage, qu'en penses-tu ?
C'est magnifique et c'est un vrai plus, surtout au niveau de la qualité des soins, de la récupération ou de la musculation. Il y a tout ce qu'il faut à ce niveau-là. Franchement, c'est un bâtiment qui est hyper fonctionnel et, à partir de là, les joueurs ont tout ce qu'il faut à leur disposition pour arriver à être performants.
La saison passée, le groupe avait eu à gérer les départs de Rémy Cabella et de Benjamin Stambouli. Là, il y a une ossature au sein de laquelle on sent que quelque-chose est en train de prendre depuis les bons résultats de la saison passée. Ce qui semble aussi faciliter l'intégration des nouveaux.
Oui, le groupe n'a pas trop évolué. Mis à part quatre nouveaux joueurs qui sont arrivés, c'est quasiment le même groupe de joueurs qui a travaillé ensemble toute la saison dernière. Ce groupe évolue dans le bon sens et, je dirais, que c'est un groupe qui vit bien ensemble, voilà. On a des joueurs qui sont au club depuis 8-9 ans, ça ce sont les cadres du vestiaire, et après on a une ossature de la saison dernière. Comme les nouveaux s'intègrent très bien, il n'y a pas de souci.
Peux-tu commenter le départ d'Abdé El Kaoutari qui était un « petit » du club ?
Je ne lui souhaite que du bon. C'est la première fois qu'il part de Montpellier, il va découvrir autre chose, à commencer par un nouveau championnat, et obligatoirement ça va lui faire du bien. Ça le fera grandir. On sait qu'on est un club amené à former des joueurs et qu'au bout d'un moment c'est tout à fait normal et logique qu'ils veuillent aller voir ailleurs, surtout s'ils en ont l'opportunité. Un joueur comme Abdé, il était arrivé au MHSC à l'âge de 13 ans...
« Compliqué de faire mieux que la saison passée ? Oui et non »
C'est la logique du MHSC de mettre en avant de jeunes joueurs qui à leur tour essayeront de se mettre en valeur par la suite ? Que ce soit des joueurs issus du Centre de formation ou de jeunes éléments recrutés pour la L1 comme Morgan Sanson.
Oui tout à fait. Et on est d'autant plus contents quand ce sont des joueurs issus du centre de formation qui partent pour des clubs à l'étranger. Ça fait plaisir et c'est tout le travail d'un club qui est récompensé.
Pour en revenir au départ d'Abdé, avez-vous les idées claires quant à votre nouvelle charnière centrale ? On imagine que vous avez même plusieurs options en tête.
L'an passé, la charnière Vito-Abdé a fait 37 matches de L1 sur 38 possibles. Là, on va redémarrer sans aucun des deux joueurs puisque Vito est suspendu contre Angers. C'est à nous de trouver la meilleure association possible avec les joueurs qui étaient déjà présents la saison passée et aussi avec Ramy Bensebaini et William Rémy qui nous ont rejoint durant l'intersaison. Ce sont des jeunes joueurs qui ne demandent qu'à progresser et qui, je pense, vont faire la maille en Ligue 1.
Que peut-on souhaiter au Montpellier Hérault cette saison ?
Qu'on fasse une saison aussi belle que la dernière en espérant même qu'elle soit plus belle. Mais si on arrive déjà à répéter ce qu'on a fait lors de la saison passée, cela sera vraiment bien.
Quand on interroge les joueurs, certains espèrent faire un peu mieux que lors de l'exercice précédent et que la 7ème place que vous avez obtenue. Un peu mieux, les calculs sont vite faits, ça ne serait pas loin d'une place européenne. D'autres pensent que cela risque quand même d'être un peu compliqué de voir plus haut ...
Un peu compliqué... oui et non, j'ai envie de dire. Quand on voit ce qu'il nous manque, c'est à dire pas grand chose, pour faire mieux sur la saison dernière ... Il faudra tâcher de mieux négocier certains matchs du type de ceux qu'on avait perdus à l'extérieur chez Evian, Toulouse ou Saint-Etienne. Sur 9 points possibles, on en avait pris 0 lors de cette série. Ça serait ça, faire mieux. Et si on arrive à le faire sur des matchs comme ça, cela peut être réalisable.
Pour conclure, toujours autant de plaisir d'être au cœur du jeu durant les entraînements et au plus proche de la compétition sur le banc de touche lors des matchs avec Rolland ?
Oui, bien sûr. Cela se passe très bien avec Rolland, avec Steph, il n'y a pas de souci. Au niveau du boulot, on prend du plaisir. On continue à essayer d'amener de l'énergie et notre passion pour essayer de faire progresser les gars. Ils sont à l'écoute et c'est vraiment agréable de travailler avec un groupe comme ça.
