Espoir Orange et Rêve Bleu dédie le mois de décembre à la lutte contre le SIDA. Dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre le VIH le 1er décembre, le fonds de dotation du MHSC se joint aux associations montpelliéraines AIDES, LGP Montpellier LR et Envie pour sensibiliser le public aux enjeux liés à cette maladie. Coordinateur de ces associations, Vincent Autin nous éclaire sur les évènements organisés autour de cette journée mondiale
On entend un peu moins parler de la lutte contre le SIDA, comment l’expliquez vous ?
Oui c’est un vrai problème auquel nous sommes confrontés. Il y’a de moins en moins de moyens pour en parler et lutter contre une pathologie qui est toujours une réalité dans le pays avec près de 50 000 personnes qui ignorent leur sérologie. On constate aussi que les personnes sont de moins en moins enclintes à se protéger. Notre défi est de faire plus avec moins de moyens pour faire en sorte qu’on n’oublie pas le VIH, qui reste responsable de 7000 contaminations par an en France.
Quelles opérations sont prévues pour sensibiliser le public dans le cadre de cette journée ?
Il y’aura d’abord des actions de visibilité pour interpeller le public dans son ensemble et lui rappeler que le VIH n’est pas l’affaire du passé. Une soirée sera aussi organisée en commémoration des personnes disparues des suites du VIH. Nous prévoyons ensuite le déploiement d’un immense ruban rouge, certainement sur la Place de la Comédie ou sur l’esplanade et une distribution gratuite de préservatif au Stade de la Mosson pour la réception de l’AS Saint-Etienne le mercredi 3 décembre. En marge de tout cela nous allons organiser sur dix jours, avant et après la journée mondiale, une campagne de dépistage rapide pour aller à la rencontre des Montpelliérains et les inciter à se dépister. Le dépistage est fondamental puisque plus une personne est détectée tôt comme porteur du virus, plus vite elle est mise sous traitement et sa capacité de contagion peut par exemple être endiguée.
Quels sont les avantages de ce dépistage rapide ?
On prend une goutte de sang sur le doigt avec une petite aiguille, que l’on analyse ensuite. En vingt minutes nous sommes en mesure de dire si la personne est séronégative. Si ce n’est pas le cas nous effectuons une prise de sang pour confirmer ou infirmer la séropositivité de la personne. C’est une méthode très efficace.
Quelles opérations menez vous en dehors de cette journée mondiale ?
Tout au long de l’année nous sommes plusieurs acteurs associatifs à déployer des efforts considérables pour lutter contre le VIH. Nous sommes d’abord dans un dispositif de prévention avec la distribution de kits, préservatifs gratuitement dans nos locaux ou auprès de AIDES. Ensuite nous mettons en place des opérations de dépistage avec nos partenaires associatifs toute l’année. On l’intensifie pendant la journée mondiale mais chaque jour, chacun peut venir nous voir et se faire dépister gratuitement. Enfin nous accompagnons aussi les personnes touchées par le VIH et les hépatites.
Les sollicitations sont nombreuses ?
Nous sommes continuellement sollicités mais c’est plutôt positif que les personnes poussent la porte de nos locaux pour se faire dépister, ou pour récupérer des préservatifs et demander des précisions. Cela veut dire qu’elles ont entendu le message.
Le regard du public évolue-t-il sur ce sujet ?
On peut avoir l’impression que le regard sur ce thème évolue mais pas forcément dans le bon sens. Des questions qui n’existaient plus depuis une dizaine d’année nous sont aujourd’hui posées sur le VIH. L’information a beaucoup de mal à passer du fait du manque de moyens et en conséquence de nombreuses personnes s’imaginent de nouveau qu’on peut attraper le virus par la salive ou par le biais d’un moustique…Le manque d’information est flagrant et du coup les fausses idées tendent à réapparaitre, cet enjeu là est considérable.
Quels conseils donnez-vous, en terme de prévention aux jeunes et aux moins jeunes ?
Il faut porter le préservatif autant que possible, cela reste le moyen le plus sûr de se protéger du VIH mais aussi des autres infections sexuellement transmissibles. Il faut aussi avoir le réflexe de se faire dépister régulièrement. L’OMS vient d’établir que si l’humanité entière faisait au moins un test de dépistage rapide, le VIH pourrait être éradiqué dès 2025 ! C’est dire les enjeux du dépistage.
Cela fait maintenant de nombreuses années que le MHSC et Espoir Orange et Rêve Bleu s’investissent à vos côtés, que signifie cet engagement pour vous ?
Je crois que le club vit avec sa société et a un regard objectif. Il a bien compris que la question du VIH reste extrêmement importante et qu’il ne fallait pas se démobiliser. Depuis plusieurs années le MHSC marque sa volonté de rester présent sur ce thème. Au delà de l’aspect financier, le sport véhicule souvent des valeurs de solidarité qui sont déterminantes dans la lutte contre le SIDA. Le soutien du MHSC est absolument déterminant, c’est un complément financier non négligeable. Les Présidents Louis et Laurent Nicollin ainsi que tous les acteurs du club marquent leur volonté de participer à cet effort puisque la lutte n’est pas terminée.
Comment seront utilisés les 3000 euros offerts par Espoir Orange et Rêve Bleu ?
Ces fonds vont directement dans la lutte contre le VIH, sur l’achat des kits de dépistage, des kits de préservatifs, sur l’information que nous sommes amenés à publier et qu’on distribue à l’ensemble des publics. Une partie va aussi à une association qui accompagne les personnes touchées par le virus.
Si vous aviez un dernier message à transmettre ?
Dépistez vous et protégez vous ! Et pour ceux qui en ont la possibilité, les associations de lutte contre le SIDA vivent des dons et manquent cruellement de moyens. Le moindre euro donné sera un euro pour la vie.
Vincent Autin ainsi que de nombreux bénévoles seront présents dans les tribunes de l'Altrad Stadium mercredi 3 décembre pour distribuer des préservatifs aux couleurs d'Espoir Orange et Rêve Bleu.
