S'il n'a que 23 ans, Karim Aït-Fana a déjà disputé 151 matchs sous le maillot du MHSC. Une longue expérience qui lui permet aujourd'hui d'évoquer avec beaucoup de recul sa situation personnelle et celle de son club avant le déplacement à Dijon ce samedi (19h)
Karim, en premier lieu, avec le recul, comment analyses-tu la victoire face à Bordeaux samedi dernier (1-0) ?
Ça a été compliqué pour nous face à une bonne défense bordelaise qui était très regroupée. Cela dit, nous avons su gagner ce genre de match même si notre adversaire a eu beaucoup d'occasions. Ils auraient d'ailleurs pu marquer au moins un but mais nous avons su rester solides défensivement avant d'inscrire ce but de la victoire à 10 minutes de la fin. Souvent, dans ce genre de rencontre, la situation se débloque sur un coup de pied arrêté et c'est ce qui s'est passé. Tant mieux pour nous. De mon côté, j'avais vraiment envie de jouer cette rencontre. Là, dès que je suis rentré, je me suis dit que j'allais jouer mon jeu, et finalement nous avons réussi à marquer ce but. Tant mieux pour l'équipe.
Sur un plan personnel, tu es resté durant une très longue période sans jouer en raison de nombreuses blessures. Comment as-tu vécu cette période ?
Ça a été difficile. Au mois de mars 2011, j'ai été victime d'une blessure au pied à l'entraînement qui a duré quatre à cinq mois, et ensuite j'ai enchaîné plusieurs blessures musculaires qui m'ont pénalisé en tout durant une période de 10 mois. Ça a été une période très compliquée à gérer. J'étais très déçu mais pas abattu non plus car je savais qu'en travaillant dur j'allais forcément arriver à revenir et c'est ce que j'ai fait. À mon retour, je n'étais pas tout de suite à 100 % de mes moyens mais je sens que petit à petit je monte en puissance. J'ai eu beaucoup de temps de jeu au mois de janvier, un peu moins ces derniers temps, l'objectif c'est d’en retrouver le plus possible d'ici la fin de la saison. Quand on est blessé une longue période comme cela a été mon cas, on mesure la chance que l'on a de faire ce métier. Du coup, depuis mon retour, je profite à fond chaque jour.
Quel regard portes-tu sur la performance globale de l'équipe depuis le début de la saison ?
Je trouve que c'est très bien au niveau du jeu que l'on déploie cette saison, du spectacle que l'on propose et des résultats bien sûr. C'est très bien pour la ville de Montpellier, même si je pense que l'on mériterait d'être un peu plus soutenu avec un peu plus de public. Je pense que cela viendra avec les résultats et c'est ce que nous sommes en train de prouver.
Jusqu'où l'équipe peut-elle aller selon toi ?
Aujourd'hui nous sommes bien placés, il reste 13 matchs, alors je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir des ambitions. On est en haut du tableau, l'objectif c'est d’y rester jusqu'à la fin de la saison. Je pense que l'on peut viser au moins les trois premières places.
En juin dernier, tu as entamé ta sixième saison avec l'équipe pro. Que de chemin parcouru depuis…
Quand j'y repense, ça fait vraiment bizarre. Il y a quelques saisons de ça, on jouait un match capital contre Grenoble pour ne pas descendre en national, deux ans plus tard on jouait un match spécial face à Strasbourg avec un Stade de La Mosson plein à craquer et on réussit à monter parmi l’élite et aujourd'hui nous sommes très bien placés en Ligue 1. Dans ces conditions, on se dit que le foot ça va très vite à une vitesse que l'on ne peut parfois pas imaginer. Le tout c'est d'en profiter, de ne pas avoir de regrets.
Il y a aussi la coupe de France qui fait partie des objectifs du club…
Oui bien sûr. On va jouer contre le Gazélec Ajaccio, qui a priori est un adversaire à notre portée, mais on sait que ce sera très compliqué face à cette équipe corse qui réalise un bon parcours en National et qui, en plus, évoluera à domicile. Maintenant, à partir du moment où on est engagé à ce stade de la compétition, on va tout faire pour aller au bout et pourquoi pas retourner au Stade de France.
Quels sont tes objectifs personnels d'ici la fin de la saison ?
Mon objectif, c'est d'avoir du temps de jeu, tout simplement. Après avoir vécu une longue période sans jouer, je n’ai qu’une envie, c'est de pouvoir retrouver le terrain et de jouer pour aider mes coéquipiers à atteindre les objectifs que l'on s'est fixés.
Ce samedi, Montpellier se déplace à Dijon. Que penses-tu de cette équipe bourguignonne ?
Pour moi, Dijon est une bonne équipe du championnat avec de très bons joueurs qui se sont révélés cette saison comme Corgnet, Jovial, Sankharé ou Souprayen. J'ai d'ailleurs évolué en équipe de France Espoirs avec les deux derniers donc je connais bien leurs qualités. Ensuite, l'arrivée d’un joueur comme Kakuta (Chelsea) lors du mercato d'hiver est une bonne chose pour eux car c'est vraiment un grand talent. Ça va sans doute être match compliqué samedi mais on va essayer de ramener quelque chose de ce déplacement.
