Pour sa 4e année à la tête de la section féminine, Sarah M’Barek nous dévoile ses ambitions pour cette saison qui débute ce dimanche à 15h face au PSG (Terrain de Grammont N°7, entrée gratuite)
Sarah. Quel bilan tirez-vous de la saison dernière pour la section féminine du MHSC ?
Le bilan est plutôt mitigé. Nous n’avons pas réussi à accrocher de titre, c’est donc forcément une saison blanche. Notre défaite en finale du Challenge de France face au PSG (5-0) avec un choix de date difficile pour nous, des joueuses retenues en sélection et des blessées me reste en travers de la gorge. Au final, on échoue au pied du podium (4e). C’est dur mais je pense que nous avons payé notre beau parcours en Ligue des Champions (1/4 de finaliste) qui n’était pas du tout prévu au départ. Le positif c’est bien sûr ce beau parcours européen car nous avions un effectif de qualité mais très jeune et pas suffisant en terme de quantité pour pouvoir tenir une saison entière et jouer sur tous les tableaux. Je tiens aussi à souligner le peu d’aide de la part de la Fédération. On dit souvent que le calendrier doit être aménagé pour aider les équipes qualifiées pour l’Europe… Là ça n’a pas du tout été le cas. Etre obligé de jouer 5 matchs en 15 jours, ce n’est pas normal. Les joueuses ont saturé et cet enchaînement de matchs nous a couté la grave blessure d’Elodie Ramos (rupture des ligaments croisés) qui n’est toujours pas revenue aujourd’hui. En championnat on a aussi payé notre manque d’expérience. Sur les gros matchs, nous avons quasiment toujours été là. Par contre, nous avons perdu des points face à des adversaires à notre portée comme Hénin, Soyaux ou Nord-Allier. Cette année, on doit progresser là-dessus et vouloir gagner tous nos matchs.
L’équipe a-t-elle eu du mal à digérer son élimination européenne concédée dans les dernières secondes face à Umea ?
C’est à partir de là que la saison s’est compliquée. Ensuite, il a fallu gérer les méformes, les blessures, les petits soucis qu’il peut y avoir dans un groupe. La déception est tellement importante que le moindre souci est amplifié. Même pour moi, cela a été difficile de relever la tête. Je pense avoir donné le bon exemple au groupe en ne voulant rien lâcher jusqu’au bout, mais on ne peut pas demander des choses impossibles à des joueuses qui ont enchainé deux saisons puisque nous n’avons eu que 4 jours de vacances entre la saison 2008-2009 et le tour préliminaire de la Ligue des Champions l’été dernier. La coupe d’Europe a permis de juger nos limites, de nous surpasser, de donner une bonne image. J’en garde de bons souvenirs.
L’effectif a beaucoup évolué durant l’intersaison. Est-ce un choix de votre part ?
Oui. Nous avons renouvelé l’effectif car j’estime que nous avions besoin de tourner une page. J’ai voulu savoir ce qui n’allait pas. Je me suis remise en question. Le fait d’avoir renouvelé l’effectif permet de partir sur de nouvelles bases. Même à mon niveau le fonctionnement sera différent. J’ai muri. Après l’échec de la saison passée, tou
t le monde avait besoin de se remettre en question. Nous l’avons fait et j’espère que cela portera ses fruits. Je veux offrir des titres au Président, progresser, faire avancer les choses et cela passait par cette remise en cause et ce nouveau départ au niveau personnel. Cela ne veut pas dire que j’ai fait table rase de ce que nous avons vécu l’an passé. Je garde de très bons souvenirs du groupe et de ce que nous avons vécu.
Quel a été votre axe de recrutement ?
J’avais besoin de recruter des filles que j’avais choisies et que j’estimais capables de relever des défis ; des filles qui avaient faim, qui savent d’où elles viennent et qui ont des ambitions. Le club m’a donné les moyens de constituer un bon groupe et je suis satisfaite de ce que j’ai vu lors des matchs de préparation. J’aborde cette saison sereinement avec l’objectif de nous concentrer sur le championnat et la volonté de tout gagner et de, pourquoi pas, viser le titre.
Vous avez aussi recruté une Japonaise, la 1ère joueuse étrangère de l’histoire du club en la personne de Rumi Utsugi…
Je voulais une gauchère capable d’équilibrer notre milieu de terrain car notre jeu penchait à droite. Rumi est à la hauteur de ce que j’attends c’est une bonne recrue. Le Japon est reconnu pour sa discipline et Rumi nous en apporte beaucoup dans le vestiaire et sur le terrain. Elle nous emmène un élan supplémentaire, une culture différente. Cela nous permet aussi d’être pris plus au sérieux par nos adversaires. Avoir une étrangère dans son effectif, ce n’est pas n’importe quoi ! Par son expérience elle nous aide à avancer. Sportivement et humainement c’est positif.
Globalement, quel regard portez-vous sur votre effectif ?
La colonne vertébrale de l’équipe est solide et expérimentée. Autour, nous avons des jeunes joueuses de qualité. Il y a tout pour réussir. Maintenant, on doit retrouver le plaisir de jouer, chose que nous avions un peu perdu l’an passé, et l’envie d’aller vers l’avant. La Ligue des Champions nous a imposé une culture du résultat qui nous a parfois fait oublier de jouer. Nous avons un collectif, quelques individualités de talent et une grosse envie de travailler et de progresser. L’état d’esprit sera très important cette année.
Un mot sur vos adversaires dans ce championnat ?
On reste sur le quatuor Juvisy, PSG, Lyon, Montpellier. Paris s’est bien renforcé. Il leur manquait une buteuse et le recrutement de Katia (ex Lyon) va leur faire du bien. Lyon possède un effectif de rêve et est à prendre très au sérieux. Juvisy n’a quasiment pas recruté mais a gardé un effectif de très grande qualité. Pour notre part, nous allons aborder chaque match avec l’objectif de gagner. On verra bien ce que cela donnera.
Comment abordez-vous le 1er match face à Paris ?
Nous avons une revanche à prendre par rapport à notre défaite contre elles en finale du Challenge de Franche la saison passée. Ce match est la première finale que nous avons à disputer cette saison.
