Les deux sont défenseurs, ont été formés à l’OM et ont participé à la remontée du MHSC en L1 en 2009. Le 23 avril prochain, Garry Bocaly et Jean-Philippe Sabo seront adversaires lors de la finale de la Coupe de la Ligue.
Regards croisés…
Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez pris connaissance du nom de votre adversaire lors de cette finale ?
Garry Bocaly : Ça fait toujours plaisir de rencontrer son club formateur, qui plus est lors d’une finale comme cela au Stade de France. Ce sont beaucoup de souvenirs qui me reviennent en mémoire comme les belles années passées au centre de formation de l’OM. Je n’ai encore jamais joué au Stade de France, c’est comme un rêve qui se réalise. En plus, je suis content que ce soit sous le maillot de Montpellier. C’est magique.
Jean-Philippe Sabo : Ça m’a fait très plaisir pour le MHSC, car cela fait très longtemps que le club n’a pas disputé une finale. S’il y avait une équipe que j’aurais aimé rencontrer en finale, c’est bien Montpellier. Le MHSC reste particulier pour moi car c’est un club qui m’a accueilli alors que je n’avais rien prouvé et qui m’a donné ma chance. C’est un club que j’ai toujours dans le coeur.
Un mot sur votre saison personnelle et celle de votre club ?
G.B. : Cette année, nous étions beaucoup plus attendus suite à la très bonne saison que nous avions réalisée l’an passé, mais on s’en est quand même bien sortis. L’objectif était d’abord le maintien et nous y sommes presque.
À titre personnel, ça fait énormément plaisir de pouvoir jouer et enchaîner les matchs. Je me régale ici à Montpellier.
J-P.S. : Ma saison personnelle est très difficile puisque je n’ai pas de temps de jeu. Certes je fais partie du groupe, j’ai pu voir ce qu’était l’ambiance, la concentration avant un match de Ligue des champions. J’ai pu voir des stades que je n’aurais peut-être pas pu voir si j’étais ailleurs, mais c’est un peu difficile de ne pas jouer. Sur le plan collectif, nous sommes toujours dans la course pour le titre et cette finale de Coupe de la Ligue reste aussi un objectif.
Un mot sur la saison de votre adversaire
G.B. : Les Marseillais ont eu un petit peu de mal en début de saison avec notamment des départs importants comme celui de Niang, mais aujourd’hui, ils sont toujours dans la course. Beaucoup de personnes ne les voient pas gagner le titre cette saison parce qu’ils ont perdu contre Lille, mais il reste tout de même neuf matchs et je pense qu’ils ne seront pas très loin de la plus haute marche à la fin.
J-P.S. : Montpellier réalise une belle saison. Etre 6e de L1, avoir le maintien en poche et jouer libéré les deux mois qui restent, c’est quelque chose de très bien, d’autant que le club avait enregistré des départs importants en début de saison avec les transferts de Victor Montaño et Tino Costa.
Vous avez tous les deux étés formés à l’OM. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?
G.B. : Nous avons un an d’écart, mais comme j’étais surclassé, je faisais partie de la même génération que lui (celle des joueurs nés en 1987 NDLR). Nous étions dans la même école à Daumier et nous avons fait pratiquement toutes nos classes ensemble en travaillant beaucoup, mais en rigolant bien aussi. Je n’en garde que de bons souvenirs.
J-P.S. : Aujourd’hui le centre de formation est à la Commanderie. Lorsque nous y étions, il se situait encore à la Bastide. On rigolait bien c’était une ambiance conviviale. Je n’en garde que de bons souvenirs. Garry est arrivé un an après moi. Au départ, il était un petit peu timide, surtout qu’il arrivait de Martinique ce qui représentait un gros changement. Après c’est quelqu’un qui avait toujours le sourire, c’était un bon bosseur et il possédait vraiment les qualités pour devenir professionnel. Il avait aussi l’âme de leader puisqu’il a souvent été capitaine dans les équipes de jeunes. Ce n’est pas rien…
Quels souvenirs gardez-vous de votre saison commune au MHSC (2008-09) ?
G.B. : En premier lieu, on garde évidemment en mémoire cette montée en Ligue 1 qui était quelque chose de magnifique. Avec Jean Philippe et Thomas (Deruda), nous étions trois joueurs de l’OM au MHSC cette année-là. Comme nous avions été formés ensemble, il y avait forcément beaucoup de liens qui s’étaient créés entre nous, et le fait d’avoir pu vivre ensemble cette montée en Ligue 1 avec Montpellier était quelque chose de magnifique. Jusqu’à maintenant c’est mon meilleur souvenir. Il est toujours gravé dans ma mémoire et je pense que personne ne pourra la retirer
J-P.S. : Le fait d’arriver en même temps avec Garry et Thomas nous a beaucoup aidés pour se parler, pour se serrer les coudes dans les bons et dans les mauvais moments. On se voyait beaucoup en dehors de l’entraînement et des matchs. À titre personnel j’aurais aimé continuer une saison supplémentaire avec Montpellier, mais ça n’a pas pu se faire. Il y avait une super ambiance dans le groupe. Je vivais ma première année complète chez les professionnels aussi. Ça reste un grand souvenir et ça le restera toujours.
Comment jugez-vous le parcours de Montpellier cette saison en Coupe de la Ligue ?
G.B. : Il est très positif. On sent un réel engouement. J’espère que ce sera le cas. Le parcours n’a pas été facile puisque nous avons dû battre Lille et Paris qui sont deux ténors du championnat. Cela prouve que le groupe est de qualité et que l’on peut pourquoi pas prétendre quelque chose dans cette finale.
J-P.S. : J’ai eu la chance de voir leurs matchs face à Lille et Paris. Ils n’ont pas eu un parcours facile pour arriver jusque-là. Ça nous promet une belle finale, très ouverte. J’espère qu’il y aura une belle ambiance
Et celui de l’OM ?
G.B. : J’ai regardé la demi-finale puisqu’elle se déroulait le lendemain de la nôtre. Marseille possède une très belle équipe, ils sont tenant du titre et je pense qu’ils voudront ramener à nouveau cette coupe sur le Vieux-Port.
J-P.S. : Nous avons eu du mal à nous qualifier à Guingamp. Le match de Monaco à la maison a également été accroché. Globalement le parcours a été difficile, mais nous avons réussi à faire le match qu’il fallait à chaque fois et a marqué ce but de plus qui a fait la différence. L’OM a l’expérience des grands moments et j’espère que ce petit plus va nous aider lors de la finale face à Montpellier… Mais sur un match tout est possible.
On imagine que cette rencontre sera forcément particulière pour vous...
G.B. : Forcément. J’ai tout de même passé six ans à l’OM. Je n’oublie pas non plus que Marseille a été la première ville qui m’a accueilli quand je suis parti de ma petite île de la Martinique. Des souvenirs vont remonter à la surface, mais une fois sur le terrain, il faudra tout donner pour ramener cette Coupe à Montpellier.
J-P.S. : Je retourne souvent à Montpellier puisque mon frère y habite toujours Ça me fera plaisir de revoir beaucoup de personnes du club. Ce sera particulier c’est sûr, mais aujourd’hui je suis un joueur de l’OM.
Quelles sont pour vous les clés de cette finale ?
G.B. : Jouer notre jeu et garder cette solidarité qui fait notre force. On sait que l’OM est une grosse équipe et part largement favorite vu la qualité de son effectif mais sur un match tout peut arriver.
J-P.S. : Il ne faudra pas trop se mettre de pression. Je pense que si une équipe marque rapidement, cela mettra le doute dans l’équipe adverse. Maintenant, une finale de coupe se joue sur un match donc, il faudra rester vigilant jusqu’au bout. La concentration est un facteur vraiment important.
