Avant la dernière sortie de son équipe à domicile, ce dimanche à Grammont (12h30, 21ème journée de D1 Arkema), la défenseuse montpelliéraine tire un premier bilan et évoque une saison riche en progression, autant sur le plan personnel que collectif.
On imagine que la belle victoire à Fleury il y a 15 jours (1-2) a fait du bien…
Oui… On était dans une période un peu difficile, dans le sens où nous n’arrivions pas à gagner face à des adversaires directs, mais on sentait à l’entraînement qu’on avait le potentiel pour y parvenir… Nous étions déterminées et ça a fini par porter ses fruits.
C’est la première fois depuis deux ans que vous battez un adversaire qui vous devançait au classement justement. Cela peut-il servir de déclic ?
Nous avions déjà obtenu des matchs nuls contre le PSG, mais nous avions toujours ce plafond de verre contre des équipes à la lutte avec nous au classement que nous n’arrivions pas à battre lors des confrontations directes. Remporter enfin ce type de match tenait à coeur au coach. Il nous disait que c’était important d’enfin y parvenir et nous l’avons fait. Personne ne nous attendait, nous n’avions aucune pression et je nous ai vite senties dans le coup. On était venue pour gagner et nous sommes fières de ce résultat à Fleury. Un déclic ? Je ne sais pas. Je nous ai senties plus à l’aise dans le jeu, plus déterminées aussi et avec ce petit brin de confiance supplémentaire qui a fait basculer le destin du bon côté. J’espère que cette victoire va nous aider… à bien finir la saison d’abord et à obtenir des résultats encore meilleurs la saison prochaine.
Avec ce succès, le MHSC se retrouve à 2 points de la 3ème place à 2 journées de la fin. C’est très positif mais cela ne ravive-t-il pas les regrets d’avoir perdu des points sur certains matchs ?
Bien sûr que si… Les points perdus à domicile contre Soyaux (2-2) et Guingamp (0-1) pèsent lourd aujourd’hui. Nous en avons toutes conscience mais les regrets, on les a déjà eus si je puis dire… On a bien réfléchi par rapport à ça, on a regretté, digéré, et travaillé pour améliorer ce qui n’avait pas été bien fait. On a réussi à passer à autre chose mais c’est vrai que ça a prouvé qu’on aurait dû gagner ces matchs-là, et que, si ça avait été le cas, on serait sans doute 3ème aujourd’hui… Ça nous prouve qu’il n’y a pas de petits matchs. Aujourd’hui, nous n’avons plus notre destin entre nos pieds pour atteindre cette 3ème place, on dépend des résultats des autres mais on va jouer notre carte à fond jusqu’au bout. Nous sommes le MHSC, nous avons de grandes ambitions et nous nous devons en être à la hauteur. C’est bien d’avoir gagné contre Fleury mais, désormais, il faut enchaîner dès dimanche contre Le Havre. On veut bien terminer devant notre public et montrer qu’on sera là jusqu’au bout.
Quel regard portes-tu sur cette équipe du Havre justement ?
Nous nous étions imposées sur la plus petite des marges à l’aller (0-1), à l’issue d’un match difficile. Le Havre est une équipe accrocheuse, mais pas seulement. Elles ont aussi de la qualité et se sont maintenues assez aisément, ce qui est rare pour un promu. Les Havraises vont sans doute venir avec ambition et sans pression et nous ne devrons pas prendre cette rencontre à la légère. C’est notre dernier match à domicile et nous devons gagner pour remercier notre public et lui donner envie de revenir nous soutenir la saison prochaine. J’ai le sentiment qu’il y avait plus de monde présent à nos matchs que les années précédentes et il faut que ça continue…
Avec la fin de saison qui approche vient aussi l’heure des bilans. Comment analyses-tu la saison de l’équipe ?
Mitigée parce qu’on s’était fixé comme objectif d’être 3ème et de nous qualifier pour la prochaine Ligue des championnes. On a fait de bons matchs contre de grosses équipes, même contre Lyon malgré nos deux défaites face à cet adversaire, mais nous avons manqué de régularité. On aurait pu faire mieux sur des matchs qui étaient accessibles.
Tu sens qu’il y a une progression ?
Oui, c’est certain. Après, chaque année il y a de nouvelles joueuses qui arrivent et il faut toujours un temps d’adaptation. C’est logique mais, du coup, c’est souvent à mi-saison qu’on retrouve de vrais automatismes et que l’on sait jouer avec les qualités et les défauts de nos coéquipières. L’objectif sera de limiter ce temps d’adaptation l’année prochaine et garder en tête les erreurs faites cette année et les défaites concédées pour ne pas les reproduire.
Comment évalues-tu ta saison personnelle ?
Je dirai difficile au début parce que je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, mais j’ai réussi à regagner ma place au fil des matchs. C’était ma 4ème saison pro, la 5ème au MHSC… Je me sens bien ici mais je pense que j’aurai pu faire mieux sur certains matchs. C’est difficile de situer parce qu’on s’en remet toujours au collectif, mais j’estime que je n’ai pas fait ma meilleure saison. Cela dit, j’essaie tous les jours de progresser, de travailler sur mes défauts et d’améliorer mes qualités.
Tu es régulièrement appelée en sélection en U23... les A c’est dans un coin de ta tête ?
Bien sûr ! J’enchaîne les matchs en D1 Arkema et tout se passe très bien avec les U23 alors, les A ça reste toujours dans mon esprit. On travaille toutes pour ça. Pour une joueuse, c’est le graal d’être appelé en A dans son pays. Ce serait une fierté… mais je continue à travailler et on verra bien ce qu’il se passera.
