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« Travail et feeling »

Depuis le début de la saison, le MHSC est l’équipe qui a stoppé le plus de penalties dans les 5 grands championnats européens. Zoom et décryptage avec les principaux acteurs de cette statistique inédite.

Malgré la défaite, l’image de Benjamin Lecomte arrêtant 2 penalties consécutifs de Kylian Mbappé contre le PSG (le premier ayant été donné à retirer), restera comme l’une des images fortes de la saison à La Mosson, encore plus quand on sait que le gardien montpelliérain en avait arrêté un autre, 3 jours plus tôt à Auxerre : « C’est difficile à expliquer. Autant, contre Auxerre, je ne peux pas dire que j’avais la certitude que l’attaquant bourguignon allait tirer là, mais je le sentais. Contre Paris en revanche, tu te retrouves face à un des meilleurs joueurs du monde qui peut mettre le ballon où il veut. J’ai tenté, ça m’a réussi mais ça aurait été encore mieux si on avait ramené ne serait-ce qu’un point. Ça aurait sans doute donné un peu plus de valeur à ce double arrêt, explique l’ancien Lorientais et Monégasque. Après, que ce soit Kyllian Mbappé ou un autre, arrêter plusieurs penalties d’affilée, c’est quelque chose de rare et de gratifiant ».

 

Il y a une part d'instinct et de feeling

Quand on regarde de plus près, le MHSC est l’équipe qui arrêté le plus de penalties cette saison en Europe (4), juste devant Toulouse, Bochum (ALL), Salernitana (ITA) et un trio de clubs espagnols composé de la Réal Sociedad , le Réal Valladolid et Getafe  / 3 chacun. Il y a eu Jonas Omlin face (encore) à Kylian Mbappé au Parc des Princes, Bingourou Kamara à Clermont et donc Benjamin Lecomte contre Auxerre et le PSG. Ce chiffre aurait même pu monter à 6 si l’on compte le 1er penalty stoppé par Benjamin contre les Parisiens mais donné à retirer et qui n’est donc pas pris en compte, et le second penalty à Clermont où Bingourou Kamara, de par son envergure notamment, avait poussé le tireur clermontois à frapper sur la barre transversale. Une statistique assez inédite qui méritait franchement que l’on s’y attarde.
L’entraîneur des gardiens montpelliérains, Jean-Yves Hours, aurait-il un secret en la matière ? : « Je n’ai pas la prétention d’avoir de secret et quand bien même j’en aurai un, je ne vous le dirai pas, sourit-il. Plus sérieusement, il y a de la réflexion, du travail, notamment à la vidéo, mais aussi une part d’instinct et de feeling. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’on travaille sur de la vidéo, que ce soit sur les penalties ou sur des coups de pied arrêtés, et même sur certaines phrases de jeu. C’est devenu quelque chose de très commun, y compris pour les entraîneurs des gardiens…. mais pour moi ce n’est pas le plus important ».

Je n’en voudrai jamais un gardien qui plonge à l’inverse de ce qu’on a vu à la vidéo lors d’un penalty. C’est lui qui joue, donc il décide en fonction de sa réflexion, de son intuition, et de ses sensations,

 

Ancien gardien pro avant de devenir formateur au poste au MHSC puis entraîneur des portiers de Sedan, Evian et Strasbourg (entre autres), le technicien de 58 ans tient à insister sur cette part d’instinct : « Je n’en voudrai jamais un gardien qui plonge à l’inverse de ce qu’on a vu à la vidéo lors d’un penalty. C’est lui qui est sur le terrain, lui qui joue, donc il décide en fonction de sa réflexion, de son intuition, et de ses sensations, avant et pendant le moment précis du penalty. C’est lui qui va sentir la chose et je ne lui en voudrai jamais s’il se trompe, explique-t-il. On peut donner les indications que l’on veut, on peut avoir des discussions avant le match sur certains points, dont les penalties, mais ce sont les garçons qui jouent. Ils ont leur libre arbitre et heureusement. Si un gardien a la sensation que ça peut se jouer de l’autre côté, il doit le tenter ».

Il n'y a pas forcement de secret

S’il dit ne pas avoir de secret, tout porte pourtant à croire que Jean-Yves Hours en a un. En effet, c’est lui qui entraînait Bingourou Kamara lors de l’épopée victorieuse des Strasbourgeois durant la Coupe de la Ligue 2019. Cette année-là, ‘’Bing’’ avait été déterminant face à Marseille en 8ème de finale où il avait sorti un penalty de Dimitri Payet durant la rencontre avant de le mettre à nouveau en échec durant la séance de tirs au but et de pousser Adil Rami à frapper au-dessus : « Je ne sais pas si on peut parler de secret, mais Jean-Yves est quelqu’un de très rigoureux, qui analyse beaucoup de choses car il sait que certaines situations peuvent nous rapporter des points et les penalties en font partie », explique Bingourou, qui a retrouvé son mentor cet été à Montpellier : « Dans ce genre d’exercice, il n’y a pas forcément de secret. C’est d’abord beaucoup de préparation à travers de la vidéo mais aussi de bons ressentis et sur le moment. Je pense aussi qu’il y a des jours où ça nous sourit et d’autres pas ». L’ex-portier alsacien raconte en tout cas avec émotion cette épopée strasbourgeoise, sous la direction d’un certain Thierry Laurey, où il avait aussi été décisif en finale. Ce soir-là, il avait en effet poussé le Guingampais Alexandre Mendy à frapper au-dessus avant d’offrir la victoire et la Coupe de la Ligue à son équipe en détournant la tentative de Ronny Rodelin : « Avec Strasbourg, je ne dirai pas que je me sentais invincible dans ce secteur là, ce serait prétentieux, mais en ce qui concerne Payet en 8ème de finale contre Marseille, il est certain que comme j’avais arrêté son penalty dans le temps réglementaire, même si c’est un grand joueur, j’avais sans doute un petit ascendant psychologique lors de la séance de tirs au but et ça avait joué en notre faveur. En finale aussi, ça m’avait pas mal réussi ».

Lorsqu’on demande à Jean-Yves Hours s’il ressent une certaine fierté de voir le MHSC être l’équipe qui a arrêté le plus de penalties cette saison (et le premier par 3 gardiens différents, un record depuis la saison 2006-2007, NDLR), l’entraîneur des gardiens montpelliérain mélange comme à son habitude, analyse subtile et sens de l’humour : « Ça me fait sourire, mais après il y a deux manières de voir la chose : la première, c’est qu’on a utilisé trois gardiens (et même 4 puisque Matis Carvalho a aussi joué 2 matchs) , ce qui veut dire qu’il y a eu des événements avec des blessures, des suspensions, un gardien qui est parti, un autre qui est arrivé… La deuxième chose qui me chagrine un peu plus, c’est que cela veut dire que l’on concède pas mal de penalties ».

Leur réussite ne tient qu'à eux

Cet article est également l’occasion de décortiquer avec l’entraîneur des gardiens montpelliérains, les différences entre Jonas Omlin, Bigourou Kamara et Benjamin Lecomte, en matière de penalties mais pas seulement : « La première des choses, c’est que leur réussite ne tient qu’à eux, affirme d’entrée JYH. Ce sont des garçons qui sont capables d’être bons sur ces phases de jeu. Après, ils ont chacun un profil différent : De par son gabarit, Bingourou tient beaucoup de place dans la cage. Il a la qualité de ses défauts et les défauts de ses qualités : c’est un garçon qui est beaucoup moins explosif que les autres, mais qui a une énorme envergure. Jonas est un petit peu moins grand mais il a une position et une façon de se situer dans le but qui est très intéressante car il est souvent très bien placé. Il est très difficile à battre parce qu’il est en attente de l’action et est capable de réagir très vite, détaille-t-il. Concernant, Benjamin, j’apprends encore à le connaître, même si je l’avais vu jouer auparavant. C’est un gardien qui est très offensif, qui ne subit pas – même si les deux gardiens cités précédemment ne subissent pas non plus, je précise. – Benjamin s’engage d’une manière beaucoup plus incisive. Il est très véloce et est très acteur dans son but ».

ce sont des garçons qui, humainement, réfléchissent, analysent et veulent savoir le pourquoi du comment.

Concernant leurs points communs, Jean-Yves en voit un bien précis en particulier « Ce qui m’intéresse chez eux, comme chez Matis Carvalho d’ailleurs, c’est que ce sont des garçons qui, humainement, réfléchissent, analysent et veulent savoir le pourquoi du comment, où on peut aller et comment on va y aller. Il y a une part d’instinct parce qu’on prend des décisions en une fraction de seconde, mais avant tout ça, il y a une réflexion, savoir si on peut, si on ne peut pas et pourquoi on ne peut pas. On sent qu’ils ont une grosse faculté d’analyse et c’est ce qui me plait le plus. Je ne vais pas leur apprendre à plonger, par contre on essaie tous les jours d’améliorer des petites choses ».

chaque mouvement de l'attaquante adversaire a son importance

Chez les gardiennes montpelliéraines, l’exercice des penalties est aussi plutôt bien maîtrisé cette saison. Lisa Schmitz en a arrêté un dès la première journée de championnat contre Dijon : « J’ai stoppé pas mal de penalties dans ma carrière, je suis assez bien avec ça, explique la gardienne allemande. Notre entraîneur spécifique (Brian Cottet) me donne une feuille avec les tireuses qui ont frappé les derniers penalties et les corners. Après, je me laisse le choix selon mon ressenti du moment. Si j’ai un secret ? Il reste avec moi (rire), mais chaque mouvement de l’attaquante adverse a son importance ».

arrêter un penalty, ça reste toujours un exploit

De son côté, sa consœur, Romy Salvador, en avait stoppé 2 durant les matchs de préparation d’avant saison, contre Rodez et le FC Barcelone. Formée à l’OL, passée par le PSG et les Etats-Unis avant d’arriver au MHSC cet été, cette dernière en a d’ailleurs stoppé près d’une quinzaine au cours de sa jeune carrière. Une vraie spécialité ? « Je ne sais pas si on peut dire ça, mais j’aime beaucoup les penalties. J’essaie toujours de lire les mouvements de l’adversaire pour anticiper et imaginer où elle va placer le ballon et cela m’a plutôt bien réussi jusqu’ici… Mais ce qui est sûr, c’est qu’on a plus de chance de ne pas stopper un penalty que de l’arrêter, alors, quand on y parvient, cela donne beaucoup de confiance. C’est un sentiment de satisfaction car ça reste toujours un exploit ».

une grosse décharge d'adrénaline

La transition est toute trouvée pour évoquer ce qu’un gardien ressent lorsqu’il arrête un penalty : « En tant que gardien, nous n’avons jamais l’occasion de marquer un but, donc je ne sais pas forcément ce que ça fait de marquer mais j’imagine que la sensation doit être comparable à celle d’arrêter un penalty. En tout cas, c’est un moment où on est très content, sourit Bingourou Kamara. Cela dit, à la différence d’un joueur de champ qui vient de marquer, on a peu de temps pour savourer car derrière, la joie est de courte durée. Quand on repousse le ballon, il faut souvent se relever pour éviter une reprise et quand on le détourne en corner, la re-concentration doit être immédiate ».

Depuis son banc, Jean-Yves Hours avoue apprécier particulièrement ce moment, même en tant que spectateur : « Il y a une grosse décharge d’adrénaline et beaucoup de satisfaction pour les garçons. Si les gardiens observent les vidéos des attaquants, nos adversaires le font aussi, donc c’est de plus en plus compliqué d’arrêter un penalty. Par conséquent, cela reste un exploit et quand ça arrive, c’est forcément une satisfaction. De toute façon, que ce soit sur un penalty ou lors d’un bel arrêt dans une phase de jeu plus classique, c’est bon pour le gardien mais aussi pour la confiance de l’ensemble de l’équipe », explique l’entraîneur des gardiens montpelliérains, avant de conclure : « C’est bien pour la confiance d’un gardien d’être mis en valeur, mais ça prouve aussi qu’il a beaucoup de boulot donc c’est à double tranchant. Si un gardien ne me fait que trois arrêts dans le match, ça me va très bien aussi (sourire). Si on gagne tous les matchs 1-0 c’est parfait » (rire). On signe aussi cher Jean-Yves !

 

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