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Stephy Mavididi : "une fierté"

Entré en jeu ce dimanche à lille, l'attaquant de 25 ans a disputé le 108ème match de sa carrière en ligue 1, devenant ainsi le joueur anglais le plus capé de notre championnat d'après-guerre. L'occasion d'un petit-entretien avec l'intéressé pour évoquer dans la langue de shakespeare ses souvenirs au pays de molière.

Quel effet cela te fait-il d'être devenu le week-end dernier contre Lille le joueur anglais qui a disputé le plus de matchs dans l'histoire de la Ligue 1 ?
C'est un bon sentiment. Tout le monde m'a vu débuter en Angleterre et je cherchais à réaliser quelque chose de positif lorsque j'ai démarré mon aventure en France. Je suis heureux d'avoir pu emmagasiner du temps de jeu et montrer mes qualités ici en France. C'est ce que je recherchais lorsque j'ai débuté mon aventure dans l'Hexagone (à Dijon lors de la saison 2019-2020 NDLR). De grands joueurs ont évolué et évoluent ici en France, qu'il soient Anglais ou non d'ailleurs et je suis fier de détenir ce record désormais, à la fois pour moi et ma famille. Je vais garder ce sentiment de fierté pour le reste de ma carrière.

Signer en France était  une bonne opportunité de montrer ce que je valais

Ce n’est pas toujours facile pour un Anglais de venir jouer en France.  Ils sont d’ailleurs relativement peu nombreux à s’être exportés ici. Qu’est-ce qui t’avais poussé à relever ce défi, à Dijon d’abord puis à Montpellier ? Le fait que ton idole de jeunesse soit Thierry Henry ?
Non, je ne suis pas venu par rapport à lui (sourire). Signer en France était simplement une bonne opportunité de montrer ce que je valais dans un bon championnat. J’aime les défis, sortir de ma zone de confort et voir jusqu’où je peux aller… et ça m’a plutôt bien réussi jusqu’à présent.

Te rappelles-tu de ton 1er match en Ligue 1 ? 
C’était avec Dijon, à Angers, le 31 août 2019. On avait perdu 2-0. Si je me souviens bien, j’avais signé un ou deux jours avant et je ne savais pas si j’allais jouer. C’était un peu précipité mais je me rappelle bien de ce premier match en France.

J’ai tout de suite trouvé la Ligue 1 très physique. Ce championnat te demande de réaliser beaucoup de courses

Quel avait été ton premier ressenti quand tu es arrivé en France ? 
J’ai tout de suite trouvé la Ligue 1 très physique. Ce championnat te demande de réaliser beaucoup de courses. Au début, j’avais presque l’impression de jouer au basketball. C’était attaque-défense, attaque-défense, attaque-défense… le tout, sans discontinuer. C’est ce qui m’a le plus surpris 

Les divisions inférieures anglaises que tu avais côtoyées avec Preston North End et Charlton sont pourtant très intenses non ?
Cela n’a pas constitué la plus longue période de ma carrière et ça commence à dater un peu (2017), donc je ne saurais pas trop vous dire. Le plus frappant en Championship (D2 anglaise) ou en League One (D3), c’est que tu joues tous les 3 jours. Ici, tu as plus de temps pour t’entraîner mais quand tu joues, tu ressens tout de suite beaucoup d’intensité. La Ligue 1 demande beaucoup d’énergie, que ce soit sur le plan physique mais aussi sur l’aspect mental. Je n’ai pas joué assez longtemps en Angleterre (en dehors de l’académie d’Arsenal ou j’ai été formé, bien-sûr) pour pouvoir différencier ces championnats de manière plus approfondie.

Raconte-nous ton 1er but en France…
C’était à domicile avec Dijon contre Strasbourg (le 5 octobre 2019). Sur un centre, un de mes coéquipiers réalise une belle tête, le gardien repousse le ballon et j’arrive à réagir assez vite pour le reprendre et le pousser au fond des filets. J’étais vraiment soulagé, autant collectivement, car l’équipe traversait une période difficile en termes de résultats, qu’au niveau individuel car ce but m’a permis de gagner en confiance.

Après un an en Bourgogne, tu as rejoint le MHSC durant l’été 2020. Pourquoi ce choix ? 
Le Président et le Directeur Sportif ont joué ont eu un impact majeur dans ma volonté de venir ici. Ils m’ont montré beaucoup d’intérêt dès les premiers contacts et, lorsqu’un joueur ressent autant d’intérêt de la part d’un club, ça te donne vraiment envie de venir…. Et c’est la raison principale pour laquelle je suis venu à Montpellier. Je me sens bien ici.

Ton premier but avec nous a été inscrit à Monaco, peux-tu nous le décrire ainsi que ton ressenti ? 
Je m’étais blessé durant la préparation et j’avais fait 4 entrées en jeu contre Nice, Lyon, Angers, Dijon et Nîmes avant ce fameux match à Monaco (1-1, le 16 octobre 2020).  Ce jour-là, à Monaco, on se retrouve à 10 contre 11 et j’entre à la mi-temps. Je savais ce que je devais faire, c’était un très bon point pour nous et cela m’a donné beaucoup de confiance en moi et pour l’équipe. Je pense que j’étais déjà heureux avant ce but parce que j’avais manqué le début de saison et c’était un très bon moment pour moi d’avoir marqué ce but.


Quel est ton but inscrit préféré ? 
J’en ai deux. Le premier, c’était contre Bordeaux à La Mosson (le 21 mars 2021) lors de ma première saison ici. J’avais dribblé deux joueurs et nous avions gagné 3-1. Le second, c’était contre Monaco en janvier 2022. On mène 2-0 avant de se faire remonter à 2-2 et je marque le but de la victoire sur une frappe à l’entrée de la surface, à la dernière minute du temps additionnel. C’était une sensation magnifique.  

Qi je devais changer un score ? Celui de notre demi-finale de Coupe de France contre le PSG en 2021

Quel match avec Montpellier aimerais-tu revivre par plaisir et quel est celui dont tu changerais le score ?
Je pense que celui que je changerai serait notre demi-finale de Coupe de France contre le PSG en 2021. Je pense que nous aurions pu gagner ce match et que nous n’avons pas été chanceux. C’est le match que je regrette le plus. Du côté de mes matchs préférés, j’ai eu 3 ou 4, dont un, je ne sais pas pourquoi, mais c’est notre victoire à Nice en fin d’année civile 2021 (1-0). On avait beaucoup et très bien défendu ce jour-là, à tel point que même s’il nous avait fallu défendre pendant 3 heures, nous n’aurions quand même as encaissé de but. Collectivement, nous avions fait un grand match et je pense aussi avoir réalisé une belle prestation ce jour-là. L’autre rencontre que j’aimerais revivre, c’est notre fameuse victoire contre Monaco la saison passée (3-2), dont je vous ai parlé précédemment. C’était vraiment un match rempli d’émotions. Le dernier qui me revient à l’esprit, c’est un match contre Rennes, lors de ma première saison où j’avais inscrit un doublé (le 21 février 2021)

Je ne pense pas avoir fait une très bonne saison, j’ai été malchanceux, notamment en termes de blessure et je sais très bien que je n’ai pas joué au niveau que je suis capable d’atteindre.

Tu as marqué 24 buts en Ligue 1 et le record en Ligue 1 pour un joueur anglais est de 27, est-ce que c’est un objectif pour toi d’atteindre ce chiffre ? 
Ce n’est pas vraiment un objectif pour moi mais si je peux devenir le joueur anglais qui a marqué le plus de buts en Ligue 1, pourquoi pas ? (sourire). C’est un objectif, mais ce n’est pas quelque chose auquel je pense tous les matins car ça pourrait devenir contreproductif. Mon 1er objectif est simplement d’aider l’équipe au maximum. 

Qu’est-ce que tu penses de ta saison personnelle 
Je ne pense pas avoir fait une très bonne saison, j’ai été malchanceux, notamment en termes de blessure et je sais très bien que je n’ai pas joué au niveau que je suis capable d’atteindre. Le Président, le coach et les supporters le savent aussi je pense… Mais je continue de travailler pour m’améliorer et retrouver mon meilleur niveau justement.

Le coach a insufflé de nouvelles idées, un nouvel élan. on gagne des matchs et on doit continuer comme ça jusqu’à la fin de la saison

La saison a aussi été difficile avec 3 coachs différents, des résultats difficiles…
C’est vrai mais ce ne sont pas des excuses pour autant. Ça fait partie du football : parfois tu as des bons moments et parfois des mauvais moments. Dans les mauvais moments tu dois travailler dur et tu travailles pour vivre des bons moments justement. Il y a le travail qui est la part principale de la réussite, mais tu as parfois aussi besoin de chance, de ce petit brin de réussite qui fait basculer les choses. Depuis 5/6 matchs on a ce petit brin de réussite supplémentaire mais on le provoque en travaillant très dur. Le coach a insufflé de nouvelles idées, un nouvel élan on gagne des matchs et on doit continuer comme ça jusqu’à la fin de la saison.

Ton but contre Auxerre t’as rendu heureux.  Était-ce une délivrance ?
C’était bien ! Je venais de manquer 3 matchs en raison d’une blessure et, que ce soit sur la frappe lors du 1er but ou sur mon ballon piqué lors du second, j’ai joué à l’instinct. Il y a des jours où tu sens les choses et où ça passe. C’était le cas ce jour-là et j’en était très heureux. 

As-tu perdu confiance à un moment donné ? 
Non, jamais ! Je connais mes qualités. Je savais que c’était une question de temps et de travail mais aussi de réussite pour que je retrouve le chemin des filets. J’ai tout donné pour faire basculer la réussite du bon côté et, désormais, je dois enchaîner les bonnes performances.

Quelques petits mots par rapport à la saison de l’équipe, comment l’analyses-tu ? 
C’était compliqué au début, mais maintenant on a trouvé notre rythme, on doit juste continuer à travailler dur pour enchaîner les bons résultats car cette équipe a vraiment un bon potentiel. 

aider l’équipe au maximum

Tu as retrouvé un coach que tu connaissais bien, avec le retour de Michel Der Zakarian…
Oui. Je e connais bien et il me connait bien aussi (sourire). Je l’ai déjà dit mais c’est un très bon coach, il apporte beaucoup de discipline, il est très clair au sujet de ce qu’il souhaite nous voir faire au niveau du jeu et chacun de nous sait ce qu’il à faire… Et s’il ne le fait pas, il ne joue pas.   

Quels sont tes objectifs pour la fin de saison ?
Sur le plan personnel, mon objectif est rester en forme, en bonne santé et d’aider l’équipe au maximum pour lui permettre de gagner des matchs, que ce soit en marquant des buts et / ou en délivrant des passes décisives. 

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