Le bond en avant de Benoît Andrieu | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Le bond en avant de Benoît Andrieu

Après 10 saisons passées à la formation, le préparateur physique de 35 ans a découvert l’encadrement d’une équipe professionnelle cette année. Itinéraire d’un self-made man, passionné jusqu’au bout des ongles.  

Il fut assez difficile de lui faire parler de lui. Question de timidité, de pudeur aussi. Mais une chose est certaine, son visage inspire sympathie et bienveillance autant que son parcours suscite le respect. Un parcours qui a pris une nouvelle tournure l’été dernier, lorsqu’il a intégré le staff de l’équipe première après avoir passé 10 ans au Centre de Formation du MHSC. 

Depuis mon plus âge j'ai été bercé par le sport de haut niveau

Né dans le 13ème arrondissement de Paris, Benoît Andrieu a passé 7 ans dans la capitale, avant de s’installer avec sa famille du côté de Rennes. Il n’a que 10 ans lorsque la France de Zidane remporte la Coupe du Monde 1998. « Mon 1er moment fort de sport avec famille et amis » se souvient-il. Le sport en général et le ballon rond en particulier sont alors pour lui synonymes d’insouciance, avant de devenir des exutoires lorsqu’il doit affronter la mort de son père, à seulement 12 ans. C’est alors qu’il bascule, sans le savoir vraiment, dans son futur métier de préparateur physique : « Depuis mon plus jeune âge, j’ai été bercé par le sport de haut niveau, à regarder beaucoup de vidéos sur de nombreux sports, se souvient Benoît Andrieu. Je regardais énormément de reportages sur les sports et les sportifs, et plus spécifiquement les mouvements du corps humain et les déplacements des joueurs sur le terrain ». Sa vocation venait de naître. Dans son lycée rennais, Benoît aligne 12 heures de sport par semaine, plus les compétitions associées aux disciplines pratiquées. À la fac, il joue aussi au foot, principalement au poste de latéral droit, mais comprend vite que son avenir ne sera pas celui de Lilian Thuram… Il choisit alors les études pour atteindre, côté staff, le niveau auquel il ne pouvait pas prétendre balle au pied. « J’ai passé et obtenu une double licence éducation motricité et entraînement sportif spécialité foot, ainsi qu’un master en préparation athlétique », explique-t-il. Viendront s’ajouter, entre autres, un diplôme européen de préparation physique, ainsi que celui de l’INSEP. 

j'ai eu la chance de travailler avec une dizaine d'entraîneurs différents et j'ai appris de chacun d'eux

Reste à éclaircir un élément : comment a-t-il atterri à Montpellier ? : « Je suis parti de chez moi à 17 ans. J’avais dû tout assumer seul, trouver de l’argent pour payer mes études, le permis, et, à un moment donné, j’avais besoin de voir autre chose, raconte Benoît Andrieu. Alors, en Licence 2, je suis parti en Espagne pour y finir mes études. Arrivé au bout de ce cursus, je me suis posé la question de faire un master. J’avais le choix entre Lyon, Toulouse et Montpellier et j’ai choisi cette ville car j’avais un ami ici ». Une fois inscrit au master, Benoît fait ses premiers pas au MHSC en tant que stagiaire en 2009 avec l’école de foot puis la pré-formation aux côtés de Gilles Beaumian et Frédéric Garny. Le début d’une belle histoire qui le verra exercer dans toutes les catégories jusqu’à superviser l’ensemble de l’aspect athlétique de la formation palladine à partir de 2012. Onze ans d’ascension et d’apprentissage dont il garde de très bons souvenirs. « J’ai eu la chance de travailler avec une dizaine d’entraîneurs différents et j’ai appris de chacun d’eux. Ça m’a permis de me forger une vision assez large du métier et de créer ma propre philosophie de préparation physique, issues des diverses méthodologies de travail que j’ai pu voir mises en place ».

j'ai vécu de belles émotions che zles jeunes, mais forcément, à un moment donné, tu as envie de passer le cap

Et puis vient la proposition du club d’intégrer le staff professionnel durant l’été 2022. « J’ai vécu de belles émotions chez les jeunes, notamment avec la coupe Gambardella, le titre de champion de France U19, la Youth League, mais forcément, à un moment donné, tu as envie de passer le cap, souligne Benoît. Passer chez les pros était un super challenge et je remercie les dirigeants du MHSC de m’avoir offert cette opportunité ».

Une promotion qui s’est vite transformée en apprentissage accéléré. D’abord venu collaborer avec Benjamin Guy, il est passé préparateur physique principal en octobre dernier lors du départ de celui-ci, dans le sillage d’Olivier Dall’Oglio, et a donc hérité de la gestion de l’inédite trêve de novembre, liée à la Coupe du Monde. « Tout est allé très vite, j’ai eu très peu de temps pour savoir comment agencer cette préparation hivernale et je dois avouer qu’il y a eu pas mal de nuits où je n’ai pas trop dormi parce qu’il ne fallait pas se tromper, vu que cela conditionnait le reste de ta saison, raconte Benoît. On savait qu’on avait un déficit de courses, qu’on couvrait peu de distance et il fallait rectifier ça. On a beaucoup réfléchi avec Romain Pitau à l’époque, et Michel Der Zakarian et son staff ont amené leur vision ensuite… Et tout s’est bien déroulé ».

Il a fallu s’adapter, comprendre très rapidement les façons de fonctionner des différents staffs, comment ils souhaitent que le groupe joue et quelles sont les composantes athlétiques sur lesquelles tu dois appuyer…

Une période forcément particulière où il a fallu garder le cap malgré les turbulences : « Trois coachs différents dans une même saison, il me semble que c’était une première pour le club. C’est délicat parce que j’accorde beaucoup d’importance à l’être humain et les hommes qui sont partis sont des personnes que j’apprécie, mais, en football, tout peut aller très vite », explique Benoît. « Il a fallu s’adapter, comprendre très rapidement les façons de fonctionner des différents staffs, comment ils souhaitent que le groupe joue et quelles sont les composantes athlétiques sur lesquelles tu dois appuyer… c’était très énergivore mais passionnant ».

La transition est toute trouvée pour évoquer sa vision du métier, ainsi que ses relations avec les joueurs et le staff : « Tu gères des hommes et l’être humain est imprévisible. Il faut donc savoir ce qu’ils demandent et ce qu’ils veulent, détaille Benoît. Ça nécessite d’avoir une certaine proximité avec le joueur pour bien le connaître, mais il faut trouver la bonne distance. Pour ce qui est de l’aspect athlétique pur, le préparateur physique doit être en adéquation avec son époque : la distance couverte dans un match entre les année 1990 et 2020 n’a que très peu changé (4 à 5% de distance en plus), alors qu’en termes d’explosivité et de sprints et haute intensité, on a quasiment 60% de plus par rapport aux années 2000. Le fait d’avoir 5 changements possible permet aussi d’avoir des profils différents avec des joueurs qui peuvent être remplacés au bout de 60 minutes par un coéquipier au profil similaire. Ça change forcément pas mal de choses car tu n’as plus forcément besoin d’avoir des joueurs qui tiennent 90 minutes ».

permettre aux joueurs d’être capables d’évoluer à haute intensité le plus de temps possible

Il poursuit avec passion : « Toutes ces évolutions font que le préparateur physique doit tout le temps se renouveler, se tenir au courant de ce qu’il se fait, à travers des revues scientifiques ou autres. Quelque part, nous sommes des chercheurs. Notre idée directrice, c’est de permettre aux joueurs d’être capables d’évoluer à haute intensité le plus de temps possible ». Quant à sa relation avec le staff actuel, Benoît Andrieu assure s’y épanouir : « C’est un staff très professionnel et pointilleux. Chacun est à sa place, tout est cadré et timé. Même si tu dois être proche des joueurs et garder certaines choses pour toi, j’essaie d’être le plus transparent possible avec le staff et de donner mon point de vue quand je pense que c’est nécessaire. Cet échange est très positif ». 

ma deuxième famille

Passer des jeunes aux pros, c’est aussi changer de monde, mais pour Benoît Andrieu, le plus gros changement se situe au niveau « du management », même si de nombreuses similitudes demeurent : « Tu te retrouves face à des hommes qui ont plus d’expérience, un vécu, qui ont côtoyé plusieurs préparateurs physiques dans leur carrière et qui connaissent leur corps, donc il faut arriver à trouver des exercices qui leur correspondent, tout en étant attractifs, ludiques, diversifiés et bien sûr efficaces. La gestion des égos est aussi différente, avoue-t-il. Pour ce qui est des similitudes, même si on est en pros, on a des générations qui sont en demande de reconnaissance, avec de bonnes personnes et qui marchent à l’affect. Le but, c’est trouver le bon management avec chaque joueur pour en tirer le maximum... Mais la rigueur et le travail restent, quoi qu’il arrive, 2 éléments de base ».

LA ligue 1, c'est une machine à laver, ça te prend, ça te retourne, c'est beaucoup de stress mais surtout tellement d'émotions

Amateur de padel dans le civil, adepte de passer du temps au calme dans la montagne ou entouré de quelques amis proches, Benoît Andrieu passe la majeure partie de son peu de temps loin des terrains à partager du temps avec sa fille… Et lui communique son plaisir de défendre les couleurs du MHSC, véritable fil conducteur de cet entretien. « C’est une fierté d’occuper ce poste aujourd’hui. Je suis content que les dirigeants m’aient fait confiance. Je me mets à leur place aussi car ça ne doit pas être évident de faire monter quelqu’un du Centre de Formation, vu que ce sont deux mondes complètement différents. La Ligue 1, c’est une machine à laver, ça te prend, ça te retourne, c’est beaucoup de stress mais aussi et surtout tellement d’émotions… Je ne pensais pas autant d’émotions d’ailleurs et c’est magnifique à vivre. Je suis fier que nous ayons pu obtenir ensemble ce maintien après une saison difficile ». 

Quand je fais les choses je les fais à 200%

Et Benoît Andrieu conclut : « J’ai la pression de vouloir bien faire car ici, c’est mon club, ma deuxième famille. Ce n’est pas toujours facile d’allier vie professionnelle et privée mais j’aime mes joueurs, mon staff et mon club. Je me sens bien ici et quand tu te sens bien dans ta famille tu as envie d’y rester. Les hommes qui sont là depuis longtemps c’est un atout pour le club, donc je fais tout pour garder cette joie d’entraîner, de vivre pour continuer à être performant. Quand je fais les choses je les fais à 200% ». Beau parcours et vrai soldat.

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