Une fabuleuse épopée en préambule... (première partie) | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Une fabuleuse épopée en préambule... (première partie)

Il y a 10 ans, le 23 avril 2011, le MHSC échouait en finale de la Coupe de la Ligue face à l’OM de Didier Deschamps. Récit d’un parcours aussi passionnant que déroutant, sorte de prélude au titre de Champion de France, un an plus tard. En première partie, revivez cette aventure jusqu'au soir de la demie-finale face au PSG

C'était il y a tout juste 10 ans. Après avoir déjoué tous les pronostics durant la saison précédente en terminant 5ème du championnat – une superbe performance pour un promu – les Montpelliérains avaient attaqué leur deuxième saison consécutive dans l'élite sur le même tempo. Si l'on excepte le couac de l'élimination au tour préliminaire de l'Europa League par les Hongrois de Györ (victoire 1-0 en Hongrie, défaite retour à La Mosson sur le même score avant une élimination aux tirs au but), les Montpelliérains sont sur la même lancée. 11èmes du championnat début octobre, les hommes de René Girard font, durant cette même période, leur entrée en lice en Coupe de la Ligue. Européens, donc exemptés du premier tour, ils entrent directement en huitième de finale et ne sont donc qu'à trois matchs d'une hypothétique finale au Stade de France. « On attendait le début avec une certaine impatience car cette compétition te permettait de sortir du quotidien du championnat même si, pour notre 2ème année depuis le retour du club à ce niveau, on était encore en redécouverte de la Ligue 1, et on ne pouvait pas dire que le quotidien du championnat était pesant; c’était loin d’être le cas, se remémore Laurent Pionnier. La coupe, c'est une parenthèse avec une pression autre, même si, quand tu la commences, tu ne penses pas tout de suite à aller au bout. C'est aussi l'occasion pour certains qui jouaient moins en championnat de pouvoir se montrer. »

Une pression forcément encore plus forte pour le gardien montpelliérain, qui n’avait, à quelques rares exceptions près, que les matchs de Coupe pour s’exprimer : « Il est certain qu’un joueur de champ a toujours plus d’opportunités de se montrer au cours d'une saison qu'un gardien et qu’en en cas d’élimination, il n'y avait quasiment plus rien derrière. J'avais énormément de pression mais cet aspect couperet me plaisait. », dit-il.

KABZE, SERIAL BUTEUR

Pour leur entrée en lice, en huitième de finale, c'est l’AC Ajaccio qui se présente au Stade de La Mosson. Peu adepte du turnover en championnat autant que des larges revues d'effectif en coupe comme il l'avait fait la saison précédente, le technicien montpelliérain avait concocté une équipe mixte pour cette première rencontre avec notamment les titularisations de Pionnier, El Kaoutari, Dernis, Aït-Fana ou Kabze, tous plus ou moins en manque de temps de jeu depuis le début de la saison « C'était un groupe qui avait envie de bien faire, se souvient Geoffrey Dernis. Même si certains d'entre nous jouaient moins, quand on nous mettait sur ces matchs là, c'était une chance pour nous de se montrer et on ne se posait pas de question. On voulait simplement gagner. Il y avait une très belle mentalité dans ce groupe où chacun était très professionnel. »

Un slalom de Kabze peu après la demi-heure de jeu permettait aux Pailladins d'ouvrir la marque (1-0, 32e). Face à une équipe corse vaillante mais qui avait elle aussi décidé de mettre plusieurs de ses éléments au repos en vue d'un match de championnat prévu 3 jours plus tard à Grenoble, les Pailladins durent cependant lutter jusqu'au bout. La délivrance n'intervint en effet qu’à une minute du coup de sifflet final lorsque Fodé Koita envoyait une frappe magnifique qui trompait Debès (2-0, 89e). « Je m’en souviens comme si c'était hier. Il faisait un froid de canard et le terrain était gelé, raconte Laurent Pionnier. On était passé de justesse dans un vrai match de Coupe. Il y avait eu le résultat, un peu moins la manière mais l’essentiel c’est d’être passé. » Une rencontre forcément particulière pour Xavier Collin, qui, après 6 saisons à l’AC Ajaccio, avait rejoint le MHSC un peu plus de 2 ans plus tôt, durant l’été 2008. « J’avais la possibilité de finir ma carrière là-bas et quitter Ajaccio avait été difficile ;mais je pense avoir fait le bon choix car derrière il n'y a eu que des bonnes saisons pour moi à Montpellier avec cette montée en L1 en 2009, l’Europa  League durant l’été 2010 et bien sûr cette aventure en Coupe de la Ligue, raconte l’actuel entraîneur d’Epinal. Le MHSC méritait de retrouver la lumière et la ligue 1 et c'est ce que nous avions réussi à faire tous ensemble. A mon arrivée, j’avais découvert un club familial mais meurtri après avoir évité de justesse la descente en National. Une dynamique s’est enclenchée avec une super ambiance l’année de la montée et, ensuite, nous avons vécu des moments magnifiques. Que ce soit le staff, les joueurs, les dirigeants ou le personnel administratif, on a vraiment senti un club uni qui ne faisait qu'un. »

LE FUTUR CHAMPION TOMBE à LA MOSSON

Deux semaines plus tard, le 10 novembre 2010, si les Montpelliérains ont à nouveau le privilège de recevoir, le tirage au sort est beaucoup moins clément puisqu'il réserve le Losc –  leader du championnat et qui fera d'ailleurs le doublé en fin de saison – comme adversaire dans ces quarts de finale de la Coupe de la Ligue. « Eliminer l’AC Ajaccio avait une certaine part de logique parce qu'il y avait une hiérarchie à respecter, mais Lille c'était vraiment le match test, se souvient l’ancien Dogue Geoffrey Dernis. On avait une équipe remaniée mais on avait fait le job, en étant sérieux. On avait mérité notre victoire. » Contre toute attente en effet, René Girard avait alors choisi d'opérer une très large revue d'effectif. Pionnier mais aussi Collin, Pitau, Jeunechamp, Stambouli, Dernis, Aït-Fana et Kabze étaient titulaires. Une composition osée qui, au vu de celle des Lillois et de leur entraîneur Rudi Garcia – qui, lui, n'avait pas choisi de faire tourner et avait aligné quasiment son 11 type – laissait présager d'une partie déséquilibrée et d’une probable qualification nordiste. Que nenni ! Ce jour-là, les ‘’doublures’’ montpelliéraines ont prouvé qu’elles étaient bien plus que cela.

Sous l’impulsion notamment du trio Collin, Dernis Kabze, le MHSC faisait plier l’ogre nordiste grâce à un doublé de son attaquant turc (28e, 52e). La réduction du score de Hazard (68e) ne changeait rien. Impeccables d'envie, de volonté et de solidarité, les Pailladins parvenaient à déjouer les pronostics et arrachaient une qualification amplement méritée. « On avait fait un match intéressant avec du contenu », se souvient Xavier Collin, repris en écho par Laurent Pionnier : « Cela confirmait la confiance que le coach mettait en nous, y compris en ceux qui ne jouaient pas beaucoup en championnat, souligne le gardien montpelliérain, auteur lui aussi d’une très belle prestation. Il nous laissait l'opportunité de jouer et de montrer ce qu'on valait, y compris en nous alignant plusieurs en même temps ce qui augmentait le risque en termes de rythme et d’automatismes notamment… Mais dans les matchs de Coupe, l'état d'esprit conquérant prime, et comme tous les membres de ce groupe avaient de la qualité… Je ne savais pas si on allait perdre gagner mais je savais qu'on donnerait le maximum car c'est ce qui faisait la force de ce groupe. Quand tu vois les noms qu'il y avait sur le papier à Lille, on avait intérêt de faire une bonne prestation pour nous qualifier… et nous l’avons faite ! »

GIROUD ET DERNIS FONT TOMBER PARIS AU FINISH

Un peu plus de deux mois s'écoulent et le tirage au sort de la demi-finale offre une affiche de rêve avec la venue du Paris-Saint-Germain à La Mosson. Pour le club de la capitale, alors 2ème du championnat, cette Coupe de la Ligue est l'occasion de glaner un titre et c'est donc avec son armada de l'époque que le PSG se présentait à La Mosson. En face, René Girard aligne une équipe mixte avec le retour de certains titulaires parmi lesquels Joris Marveaux, Younes Belhanda, Souleymane Camara et Olivier Giroud. « Ce soir-là, c'était extraordinaire tout simplement, sourit Laurent Pionnier. Paradoxalement, ce match était le plus facile à préparer psychologiquement pour moi. Il y a des équipes comme ça contre lesquelles tu as un sentiment particulier. A l'époque, je n'avais jamais perdu contre le PSG en étant sur le terrain et j'avais notamment participé à ce fameux match lors de la saison 2002-2003 où nous avions gagné 3-1 au Parc alors que nous étions derniers au classement et menés au bout de 3 minutes. Ce succès-là m’avait marqué car il avait préfiguré de notre maintien miraculeux et du fameux voyage à Lourdes à Vélo de Gérard Bernardet. Du coup, avant cette demi-finale de Coupe de la Ligue, je m'étais efforcé de faire passer ce message dans le vestiaire disant que contre Paris on ne pouvait pas perdre et qu'on n’allait pas perdre ! Même en Ligue 2 on les avait battus en coupe (de la Ligue en 2004 NDLR), alors, pourquoi pas cette fois ? »

Dès le coup d’envoi, ce fut un match d’hommes, un vrai. Un combat durant lequel les deux équipes ont donné leur maximum, techniquement, tactiquement et physiquement. Après une entame de match entièrement parisienne, les Pailladins réussissaient à redresser la barre pour finalement s'imposer dans la prolongation. Sur un centre millimétré signé Geoffrey Dernis, Olivier Giroud parvenait à s’extirper du marquage et à placer une tête salvatrice qui catapultait le ballon au fond des filets. Passeur décisif, Geoffrey raconte : « J'avais joué tous les matchs de Coupe de la Ligue avant celui-ci et le coach avait choisi de me mettre sur le banc. Je dois reconnaître que je l'ai très mal vécu et, intérieurement, je m'étais dit que, si je rentrais, je serai décisif, se souvient-il. Concernant le but en lui-même, je suis dans le couloir droit et, à force de répéter aux entraînements et de discuter avec lui, je sais très bien l'appel que va faire Olivier. Il savait que j’aimais rentrer sur mon pied gauche et centrer très fort en essayant de cadrer parce que je pars du principe que si ce n'est pas touché par un coéquipier, ça peut tout de même être dangereux et parce que je sais qu'Olivier va faire un appel au premier poteau. C'est ce qu'il a fait, il dévie à peine le ballon et ça finit petit filet. Un moment magique… »

« Le but d'Olivier, fait partie des raisons pour lesquelles on fait ce métier, ajoute Laurent Pionnier avec une certaine émotion. Tu es submergé par une pression que tu passes ton temps à essayer de gérer pour ne pas faire de conneries et rester focalisé sur ce que tu dois faire ; et, finalement, ce but te libère d'un énorme poids et te procure une sensation extraordinaire. À cet instant, on savait qu'on avait fait le plus dur et on a tenu jusqu'au bout pour arriver à laisser ouvertes les portes du stade de France. »  Le portier montpelliérain se souvient cependant d’une dernière frayeur : « Dans les dernières secondes, Ludovic Giuly arrive à glisser un ballon entre Cyril (Jeunechamp) et moi, et je vois encore le cuir rouler puis taper le poteau. A cet instant, on s’est dit tous les deux qu’il était  obligatoire qu'on gagne. Il ne pouvait pas en être autrement. » Cette fois, c`est fait ! Le MHSC tient sa 3ème finale nationale, la 1ère  depuis 17 ans, la première au Stade de France. Le public de La Mosson pouvait exulter dans une scène de liesse d’une rare d'intensité. « Notre parcours n'était pas usurpé car même si on pouvait dire que, parfois, nos adversaires faisaient tourner leur effectif, il y avait quand même beaucoup de qualités en face. Il fallait remporter les matchs et nous l'avons fait, souligne Xavier Collin. On avait aussi eu la chance de recevoir et l'aide du public est toujours importante. Il y avait une équipe de titulaires mais aussi des garçons qui étaient sur le banc et qui donnaient tout quand ils avaient l'occasion de jouer. C'était ça aussi la clé de notre réussite. »

Demain, vendredi 23 avril, retrouvez-nous pour la seconde partie de ce dossier consacré à notre épopée lors de la Coupe de la Ligue 2010-2011,  10 ans jour pour jour après la finale contre l'OM

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