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Les souvenirs de dernier carré de Philippe Sers

Avant la demi-finale de Coupe de France face au Paris-Saint-Germain ce mercredi (21h à La Mosson), le commentateur du MHSC ouvre son album souvenirs, lui qui a vécu, dans différents rôles, les cinq premières demi-finales de Coupe de France de l'histoire du club

1980 : LES SOUVENIRS MONÉGASQUES DE SERSOU, L’ÉTUDIANT

« A l'époque, j'allais avoir 19 ans et j'étais en terminale. Même si j'en avais déjà vécu d'autres avant, la demi-finale retour de la Coupe de France 1980 face à l’AS Monaco, fait partie des quelques matchs que j'avais eu la chance de voir dans le stade. A l'époque, j’étais déjà un mordu de La Paillade, mais je les supportais depuis l’avenue Heidelberg si je puis dire. Avec une cinquantaine de copains de mon âge, on se garait tous sur le trottoir, et on matait le match par-dessus le mur en étant debout, sur les selles de nos mobylettes. Ce match face à Monaco, je l’ai donc exceptionnellement vécu dans le stade. Avec le recul, il y a eu de nombreuses belles ambiances dans l'histoire du club, mais lors de cette fameuse demi-finale de 1980, l’ambiance était survoltée et l'effervescence assez incroyable. Montpellier était encore en D2 et nous avions ce regard admiratif face aux équipes de l'élite. L’équipe avait fait un excellent résultat au match aller (défaite 2-1 au stade Louis II) et tout le monde était persuadé que nous allions nous qualifier. Le stade était plein à 15h30. L'ambiance était folle, nous étions serrés comme des sardines à la butte, le stade était blindé de partout. En plus d'être festif de par l'ambiance qui avait été mise par les supporters, le club avait organisé des festivités avec des fanfares... C'était la première fois que je voyais une ambiance pareille. Nous avions bien démarré en ouvrant le score et puis il y a eu ce fameux but refusé à Jacky Vergnes pour un hors-jeu inexistant… Paradoxalement, même si ça râlait un peu, ça n'a pas crié bien longtemps car en tribunes, il était difficile de voir si Jacky était hors-jeu ou pas. Les Monégasques égalisent par Didier Christophe, puis Régis Durand marque et les 2 équipes se retrouvent à égalité sur l’ensemble des deux matchs. Cela dit, autant j'avais senti beaucoup d'enthousiasme au moment de l'ouverture du score montpelliéraine, autant j'avais perçu beaucoup de doutes au moment du deuxième but héraultais parce qu'on se disait qu'en prolongation il serait difficile de tenir face à Monaco qui avait un super effectif avec Milla, Jean Petit, Onnis, Ettori et Courbis notamment Finalement, c'est ce qui est arrivé. On perd 4-2, il y avait beaucoup de déception mais la satisfaction d'avoir fait un grand match. »

1990 : La Coupe chérie de Louis Nicollin

« Cette saison 1989-1990 a sans doute été l'une des plus paradoxales de l'histoire du club. Nous étions partis pour jouer l'Europe et nous nous sommes retrouvés avant-derniers, notamment après cette défaite à Lyon en février, qui avait abouti à l'éviction d’Aimé Jacquet de son poste d’entraîneur. Le lendemain, Michel Mézy reprenait les rennes de l'équipe et, cinq jours après, démarrait cette fabuleuse épopée en Coupe de France avec une victoire de justesse, dans les derniers instants, face à Istres grâce à ce but de Kader Ferhaoui qui sera d'ailleurs le premier et le dernier buteur de cette campagne de coupe de France 1990. Ensuite, nous battons Louhans Cuiseaux (5-1, triplé de Cantona, buts de Xuereb et Blanc), puis Nantes (2-0)  et on se retrouve en quart de finale face à Avignon. C'est à ce moment-là qu'on se dit qu'il y a peut-être un coup à faire parce qu'on avait tellement souffert dans la saison qu'on n’aurait jamais pensé se retrouver-là.
De mon côté, j'avais intégré Radio France quelques années plus tôt et je m'apprêtais à commenter mon premier quart de finale dans un contexte qui était forcément très enthousiasmant. C'est à ce moment-là d'ailleurs que me vient aux oreilles la rumeur selon laquelle Éric Cantona aurait assuré au Président que nous allions gagner la Coupe. Cette promesse apparaissait d'autant plus osée que la ‘’remontada’’ en championnat ne faisait que commencer et qu'il fallait encore assurer son maintien en D1. Arrive donc ce fameux match à Avignon en quart de finale. Pour l’anecdote, on se retrouve face à Patrick Cubaynes, qui avait une crêperie à Avignon et qui finissait sa carrière comme capitaine à la pointe de l'attaque du club local. C'était vraiment un match très dur, assez violent. Le stade était blindé et on se qualifie grâce à un but inscrit en fin de match par Vincent Guérin (1-0).

Ensuite arrive la demi-finale à Saint-Étienne qui est un authentique exploit car les conditions étaient dantesques : Carlos Valderrama était en déplacement pour un match avec la sélection colombienne en Pologne et on ne savait pas à quelle heure il allait arriver ni même où il était. Son périple avait été incroyable puisqu'il avait fait Varsovie-Rome, puis Rome-Lyon avant de prendre une voiture pour rejoindre l'équipe ‘’à l’arrache’’ en plein après-midi… Et en plus il avait réalisé une partie exceptionnelle malgré ce contexte, même si malheureusement il se fait expulser et se retrouve privé de finale. Je vois encore la prestation extraordinaire d’Albert Rust – qui nous avait sauvés à maintes reprises ce soir-là – et bien sûr le débordement de Daniel Xuereb, cette reprise d'Éric Cantona et surtout le silence qui s'en est suivi. Le stade était figé. Je n'ai jamais vu un stade aussi abattu que Geoffroy Guichard quand nous nous sommes qualifiés ce soir-là. C’était d’autant plus incroyable que, 2 mois avant cette qualification, nous étions 19èmes en championnat. On se retrouve en finale de la coupe de France en n’étant même pas certain de finir européen, car, le lendemain, tout le monde était persuadé que Marseille allait s'imposer face au Racing club de Paris, qui, lui, sera relégué en fin de saison… et finalement, ce sont les Parisiens qui se retrouvent en finale.

Le jour J, je ne sais pas pourquoi mais nous n’étions pas placés dans la tribune de du Parc des Princes mais dans de vieilles cabines vitrées, à tel point que je voyais des Playmobils en bas, et surtout que je n’entendais quasiment rien de l'ambiance, car il n'y avait pas d'ouverture ni de fenêtres. Tout le monde s’accorde à dire que ce n’était pas la plus belle finale de Coupe de France de l’histoire. C’était très fermé. Après, tout bascule en prolongation avec ce fabuleux coup-franc de Laurent Blanc puis le but de Kader Ferhaoui, servi par Vincent Guérin. Ce but là ressemble d’ailleurs dans sa configuration à celui de Karim Aït-Fana contre Lille en 2012 à l’issue du rush d’Olivier Giroud. Dans la foulée David Ginola réduit le score, il reste alors 11 minutes à jouer et, heureusement, nous avons tenu. Je pense que ça a été une des plus grandes joies du président Louis Nicollin, mais ça a surtout été sa joie la plus communicative. On sentait que c'était vraiment le « joujou » qu'il attendait sous le sapin de Noël. Cette coupe, il l’a tenue, il l’a portée… il communiquait et partageait vraiment sa joie. Je me souviens encore qu'après le match, il y avait eu un très grand buffet et un repas organisé à l'hôtel Pullman à Paris. Louis Nicollin passait de table en table et prenait des photos avec chacune des tablées avec lui et la coupe de France.»

1994 : Du Vélodrome au Maroc

Cette année-là, l'équipe qui termine 7ème en championnat. C'était une équipe que j'aimais beaucoup avec Sanchez, Bonnissel, Serge Blanc, Alicarte, Lefèvre... On démarre doucement avec des matchs contre Saint-Malo, Beauvais et Laval. On se retrouve ensuite avec un quart de finale à disputer au Stade Vélodrome de Marseille et, de mon côté, je me retrouve face à un dilemme. À l'époque, j'étais papa depuis deux ans et mon père a commencé à être un peu malade. Là, germe l'idée dans la famille qu'on va tous partir au Maroc au mois de juin. Mes deux frères partent au Maroc, c'est le dernier voyage de mon père avec ses fils et je leur dis que je viendrai. Quand je vois le quart de finale à Marseille, tout amoureux du club que je suis, je me dis qu'il n'y a que très peu de chances que nous passions face à une équipe qui compte dans ses rangs Völler, Boli, Di Méco, Deschamps… Finalement on fait 0-0 et on passe aux tirs au but. Ensuite on va gagner à Lens en demi (2-0, buts de Carotti et Sanchez)… et au coup de sifflet final, j'étais profondément heureux pour le club mais aussi tiraillé parce que je savais que, si je partais au Maroc, je ne verrai pas la finale. J'étais déchiré intérieurement… Et finalement j'ai pris la décision de partir en famille et je n'ai pas commenté cette fameuse finale de Coupe de France 1994 au Parc des Princes contre Auxerre (défaite 3-0). En revanche, je l'ai écoutée, le cul sur un capot de 4x4, sur une dune au Maroc avec Radio France international »

1996 : « Sersou, viens te consoler avec nous ! »

« C'était terrible. L'équipe de Nîmes était transcendée ce soir-là. On prend ce but ‘’à la con’’ très tôt par Ramdane qui nous met dans la difficulté… Et nous n'avions pas été assez bons pour revenir (défaite 1-0). Je me souviens qu'en rentrant à Montpellier, je vais à la Radio, rue de la République. En face, il y avait une brasserie. Sur les barrières, le long de l’avenue, les supporters avaient déroulé une banderole en papier où était écrit au feutre : « Sersou, viens te consoler avec nous ». C'était bien le seul petit coin de sourire de cette demi-finale difficile. J'étais effondré. »

1997 : Prolongation fatale à Guingamp

« Je suis arrivé la veille car nous avions décidé de faire une émission en direct le matin du match en direct d'un bar qui avait eu l'amabilité de nous recevoir. Nous avions fait une émission de deux heures en recevant notamment Sylvain (de La Butte), Bouba… Pour ce qui est du match en lui-même, on se souvient en priorité des deux magnifiques duels qui avaient opposé nos deux attaquants Ibrahima Bakayoko et Christophe Sanchez aux deux défenseurs centraux bretons,  le Polonais Marek Jozwiak et le Roumain Geoghe Mihali. Nous n'étions pas favoris, c’était du 50 50 mais le temps n'a pas joué pour nous et les prolongations nous ont été fatales (0-0 à la fin du temps réglementaire 2-0 après prolongation). La frustration aussi c'est que c'était une nouvelle demi-finale à l'extérieur. Je ne suis pas sûr que l'issue aurait été la même si nous avions joué à la maison. On sentait que le premier qui marquerait gagnerait et c’est ce qu’il s’est passé. Je me souviens de l'image d’Ibrahima Bakayoko, effondré dans les bras de Louis Nicollin. Un moment triste mais très fort… »

Demain, Philippe Sers nous dévoilera son regard la demi-finale de mercredi à La Mosson entre le MHSC et le PSG 

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