Quand le MHSC était passé à l’heure hongroise | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Quand le MHSC était passé à l’heure hongroise

Eté 1982, après un passage éclair en Division 1, le MHSC de Louis Nicollin doit reconstruire sur les ruines d’une première saison parmi l’élite du football français. Une saison totalement ratée, pour ne pas dire catastrophique. Les finances ne sont pas au mieux, mais la Paillade peut compter sur son tout jeune centre de formation ainsi que sur un, puis deux , puis finalement trois joueurs hongrois qui vont mettre la main à la pâte jusqu’à la saison de la remontée en 1986/87. Avec plus ou moins de succès et d’importance en ce qui concernent nos amis Magyars.

Pour encadrer les jeunes pousses sur lesquelles le MPSC est obligé de se baser pour remodeler les fondations de sa jeune histoire, « Loulou » va continuer de dénicher certains de ses « meilleurs vieux » dont il a le secret. Le tout récent centre de formation pailladin (officiellement agréé un an plus tôt) commence à porter ses fruits et le club se penche vers la Hongrie et un certain Sándor Zombori pour encadrer tout cela sur le terrain. Ce vieux briscard à moustache, buteur avec son pays face à la France lors du Mundial 1978, doit apporter la touche d’expérience nécessaire aux Laurent Blanc, Franck et Gérald Passi, Kader Ferhaoui ou autre Pascal Baills. De cette première classe biberon, ils sont tous sensés éclore dans les semaines, mois ou années à venir.

 A l’époque il fallait avoir 30 ans, un certain nombre de sélections et l’accord de la fédération pour pouvoir aller jouer à l'étranger

Au sortir d’un Mundial 1982 en Espagne pour lequel il n’a pas été sélectionné en raison d’une mauvaise entente avec le sélectionneur hongrois de l’époque, Zombori est proposé à Michel Mézy par un agent. « C’était un milieu relayeur, fin technicien et qui faisait partie d’une liste de joueurs qui pouvait nous apporter ce qui manquait alors à l’effectif », se souvient celui qui était en 1982 le tout nouveau directeur sportif pailladin. Dans son pays, Zombori avait été sélectionné 27 fois en équipe nationale, dont une dizaine de fois en tant que capitaine. Il marqua même ce but mémorable (pour lui !) contre la France en 1978. « C’est peut-être grâce à lui que j’ai atterri en France et à Montpellier », explique celui qu’on appellera très vite Alex (traduction de Sándor) du côté de l’Hérault. Evoluant exclusivement en Division 1 du championnat hongrois depuis l’âge de 17 ans, Zombori avait joué quelque 450 matchs face aux meilleures équipes de son pays natal ainsi qu’en Coupe d’Europe. Imaginez la surprise du capitaine du Vasas (son club de Budapest) en découvrant au dernier moment – juste avant de signer son contrat – que Montpellier La Paillade, venait de redescendre en Division 2 ! Nous étions encore très loin de l’ère internet et du « tout football » à la télévision… « Cela m’a un peu choqué au début, mais je n’en ai pas voulu pour autant aux dirigeants », explique un Zombori également convoité à l’époque par des formations belges ou le Panatinaïkos et l’Olympiakos en Grèce. Alors quand le moment de sortir de Hongrie se présente - « A l’époque il fallait avoir 30 ans, un certain nombre de sélections et l’accord de la fédération », explique l’intéressé, le milieu de terrain magyar choisi malgré tout de franchir la frontière française. « J’avais toujours désiré jouer en France plutôt que dans tout autre pays. Je trouvais le style de jeu des Français très proche de celui des Hongrois. » Après deux premières saisons mi-figue mi-raisin avec une équipe de La Paillade qui loupe chaque fois les barrages d’accession à la D1, Alex est promu capitaine et meneur de jeu pour l’exercice 1984-85. Cette saison-là sera sa dernière en tant que joueur. L’entraîneur Robert Nouzaret se souvient : « Nous avions tous discuté ensemble et tout le monde était tombé d’accord sur son nom pour qu’il soit le capitaine. Si un seul joueur avait dit non il aurait refusé. C’était un mec bien, sur le terrain comme en dehors, sans histoire et très pro. » Malgré une saison réussie et un dernier match de classe au stade de La Mosson face à Saint-Etienne, Zombori et Montpellier n’arrivent toujours pas à accrocher les barrages d’accession à la D1. Alex raccroche les crampons à presque 34 ans.

Törőcsik se fait expulser au bout de 5 minutes et Louis nicollin dit "On le prend !"

« J’en ai marre de vivoter ! » Voilà l’état d’esprit affiché dans les médias et qui anime le président Louis Nicollin à l’intersaison suivante. Oublié le temps du spleen, de cette année ratée en Division 1 et de la chute dans la douleur. Montpellier a retrouvé l’ambition à l’aube de l’exercice 1985-86 et son président aussi. La classe biberon explose « mais je ne pense pas qu’on puisse monter avec une équipe de jeunes uniquement », avouait alors le boss pailladin. L’expérience de Zombori, elle, est passée du rectangle vert vers le banc de touche et les bureaux du staff. Le tout jeune retraité des terrains glisse alors deux noms à l’oreille de Michel Mézy, le nouvel entraîneur pailladin :  celui de László Kiss, l’attaquant de son ancien club du Vasas à Budapest, ainsi que celui d’András Törőcsik, « le Platini hongrois de l’époque ! » se souvient Philippe Peybernes, le directeur administratif du MHSC. Ce dernier a seulement pris ses fonctions quelques mois plus tôt dans les locaux du club à La Mosson mais il fait partie du voyage à Budapest au moment d’aller négocier la venue de ces deux joueurs. Törőcsik est La star de Ujpest, un des trois gros clubs hongrois de l’époque, et une des stars de l’équipe de Hongrie lors des Mundials 1978 et 1982. « Nous sommes reçus dans ce grand club omnisports de Budapest autour d’une grande table », se souvient Philippe Peybernes. Devant chaque dirigeant pailladin, trois verres ont été disposés : « Un de bière, un de vodka et l’autre de je ne sais plus quoi… A 9h du matin, presque à jeun, autant vous dire que la matinée fut rude ! » L’après-midi, le directeur administratif pailladin, Louis Nicollin et Michel Mézy s’en vont voir jouer Törőcsik au Nepstadion, le stade national hongrois où se disputent les grosses rencontres de championnat. « Il se fait expulser au bout de 5 minutes de jeu !, se souvient Michel Mézy. Je dis au président qu’on ne peut pas prendre un joueur qu’on n’a pas vu jouer mais, lui, insiste : ‘On le prend ! Tu te rends compte, il se fait expulser et il est ovationné par 80 000 personnes… On le prend !’ » Le N°10 hongrois arrive donc en star du côté de la Mosson, convaincu de rejoindre la D2 française par son compatriote Alex Zombori et dans le but de pour prouver qu’il est toujours le grand joueur dont la Hongrie a besoin pour aller au Mundial Mexicain à la fin de la saison 1985/86. Le MPSC doit débourser 1,5 million de franc pour les deux joueurs, un investissement pratiquement remboursé par le départ de Gérald Passi au TFC. Le retour sur investissement ne sera pas à la hauteur, surtout concernant Törőcsik. « C’était en effet un très grand technicien, un joueur de grande classe et il avait notamment fait un match mémorable face au PSG en Coupe de France, se souvient toujours un Michel Mézy avouant dans la foulée: Mais il n’a pas rendu les services que nous attendions de lui. Il a eu du mal à fournir tous les efforts nécessaires au quotidien. » Törőcsik rentrera finalement chez lui au bout d’une seule petite saison passée dans l’Hérault et sans connaître l’été mexicain avec la sélection magyare. László Kiss, lui, était arrivé à la Mosson davantage dans la discrétion. « Un attaquant à la Hrubesch, en moins bon quand même », explique Michel Mézy. Le technicien se souvient aussi que ce joueur avait inscrit le hat-trick plus rapide de l’histoire de la Coupe du Monde, c'était en 1982 avec la Hongrie face au Salvador !

kiss était très gentil, trop peut-être, mais il a répondu présent quand il le fallait

Passé du Vasas à la Paillade fort de ses 33 sélections avec l'équipe hongroise et 11 buts entre 1980 et 1983, Kiss restera une saison de plus que Törőcsik au club. La bonne pour le MPSC ! « C’était un joueur très docile, gentil, trop peut-être, explique son coach de l’époque. Mais il a répondu présent quand il le fallait. » Kiss apporte en effet largement sa pierre à l’édifice lors de la saison de la remontée aux côtés de Roger Milla en attaque et notamment lors de la dernière journée de championnat face à Lyon en mai 1987. Titulaire sur son aile gauche, il reçoit une pluie de projectiles des supporters visiteurs à chaque corner qu’il va tirer du côté Mosson. Le MHSC l’emporte finalement 3-1 lors de ce match décisif et le club de Louis Nicollin retrouve l’élite. Une grande joie pour tout le club et particulièrement pour un homme : Alex Zombori. « Il a été mon adjoint, un homme d’une honnêteté remarquable, d’une compétence et d’une fidélité absolue ! », appuie un Michel Mézy très reconnaissant. Ni lui, ni Zombori ne connaîtront pourtant les joies du banc en Division 1. Pierre Mosca viendra en effet occuper le poste de coach alors que Mézy enfilera à nouveau le costume de directeur sportif. Quant à Alex, une carrière de commentateur sportif l’attendait chez lui, en Hongrie. Depuis, le MHSC n’a plus jamais parlé hongrois de son histoire, hormis dans ses souvenirs, ceux d’une époque épique, d’une équipe qui pousse, puis qui tousse, avant de finalement remettre le club sur de bons rails. Jobbulást !

 

 

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