Ils ont porté le brassard de capitaine du club. Ils font partie de la belle histoire de la Paillade...
Aujourd'hui nous sommes allés à la rencontre de Michel Mézy, capitaine de la 1ère équipe du club promue dans l’élite et mythique entraîneur du MHSC
Michel, votre période au MHSC en tant que joueur du MHSC (MPSC à l’époque) est intimement liée au brassard de capitaine puisque vous l’avez porté durant l’intégralité de de votre passage au club en tant que joueur. Qu’est-ce que cela représentait pour vous ?
D'abord, c'était un honneur d'être capitaine. Le fait d'avoir fait le pari de venir à Montpellier pour monter en première division était quelque chose de fort. Il y avait surtout une soif de réussir, une volonté d'amener tout le monde avec toi, surtout vu la relation que j'ai immédiatement eue mais avec le Président Louis Nicollin. Porter ce brassard était aussi quelque chose de lourd parce qu'il y avait beaucoup d'attente. La première saison avait été difficile parce que nous étions beaucoup de joueurs qui arrivions de première division ; il a fallu un temps d'adaptation. Heureusement que nous avons réalisé un parcours en Coupe de France qui a été remarquable et remarqué et qui avait sauvé notre saison puisque nous avions réussi à éliminer le grand Saint-Étienne avant de perdre en demi-finale contre Monaco sur des coups de dés. Par contre, la saison suivante nous avions assimilé ce qu'était la deuxième division et nous avons survolé les débats. Je me rappelle bien que nous avions la 3ème attaque (54 buts marqués) et la meilleure défense avec seulement 17 buts encaissés dans la saison. Cette montée contre Avignon était une grande fierté et une grande récompense ; celle d'avoir réussi, avec le Président, les joueurs et le staff à faire monter Montpellier en D1.
Vous avez été le capitaine de la 1ère équipe du MHSC qui a accédé à la 1ère division. On imagine que c’est une fierté ?
Oui. Cela dit, je considérais toujours qu'il fallait être leader, bien entendu, mais que tout le monde amenait sa pierre à l'édifice. Le rôle d’un capitaine, c’est de cimenter et de faire en sorte que tout le monde vive bien ensemble : les joueurs, l’entraîneur, les dirigeants et bien sûr le Président. Je crois qu'il y avait cette relation de confiance qui était énorme mais en même temps, elle était pesante car il fallait à tout prix réussir. Cette montée était pour moi un aboutissement. Ce n'est jamais facile…
Avez-vous gardé le contact avec certains de vos coéquipiers de l’époque ?
Oui. À peu près tous. On n'a pas toujours le temps de se voir mais quand il y a eu les 40 ans ou bien encore le millième match de l'histoire du club, cela a vraiment été des moments remarquables. Ça a permis de revivre de très bonnes choses, d'autant qu'avec le temps, on garde souvent les très bonnes choses et on élimine les mauvaises. À ce niveau-là, le temps doit apporter du bonheur, pas du malheur.
Pour vous, qu’est-ce que c’est être capitaine de La Paillade ?
Ça veut dire beaucoup de choses parce que tu es quand même une figure qui représente le club. Il y a ce sentiment de dépassement, de vouloir à tout prix y arriver et il faut être costaud pour l'assumer. Ce n'est pas facile mais c'est quelque chose de très valorisant. C'est difficile de l'exprimer correctement. Être capitaine, c'est un honneur et un bonheur, à condition de l'appréhender et de le faire comme il faut. Dans ce rôle, tu donnes beaucoup avant de recevoir. C'était le deal avec le Président et les autres joueurs ainsi que l'entraîneur, que ce soit Robert Nouzaret la première année (1979-1980) puis ensuite Kader Firoud (1980-81) de redonner à la ville de Montpellier une place en première division.
En tant qu’entraîneur, plus tard, quel est le capitaine qui vous a le plus marqué ?
C’est compliqué de citer un de mes anciens capitaines plus qu’un autre. Je choisissais un capitaine si j'estimais qu'il était représentatif de ce que je pensais. En tant qu'entraîneur, j'ai quand même été champion de France de D2 en 1987 avant de connaître une autre montée en 2001. Lors du titre de champion de France de D2 j'avais choisi Laurent Blanc comme capitaine qui était très jeune, donc qui représentait l'avenir et le talent. Il y avait des gens beaucoup plus âgés qui avaient beaucoup de talent aussi mais comme j'avais été, dans ma vie de joueur, très jeune capitaine, je pensais que Laurent Blanc en avait l'étoffe. En plus, il était représentatif de cette génération que j'ai beaucoup aimée : celle des Blanc, Baills, Ferhaoui, Scala… qui était la première génération formée au club qui a permis au Montpellier Hérault SC de retrouver l'élite et de s'y installer durablement. Lors de la deuxième montée en 2001, c'est toujours très difficile quand tu viens de descendre de remonter tout de suite et nous y étions parvenus. Franck Silvestre (capitaine cette année-là) avait l'expérience et le désir de rebondir car ce n'était pas facile pour lui de rester là après la saison qu'on avait vécue. Ça avait été une grande joie de faire remonter le MHSC. Globalement, tu t'aperçois qu'en football tu n'y arrives que quand l'état d'esprit et la connivence entre les joueurs est palpable et enrichissante.
