Dominique Deplagne, gardien des derniers remparts | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Dominique Deplagne, gardien des derniers remparts

L’ancien joueur et entraîneur des gardiens du MHSC veille depuis 2015 à la progression des gardiennes de l’équipe féminine. Portrait d’un personnage emblématique du club à l’heure de recevoir le FC Metz ce samedi en Coupe de France (15h à Grammont)

Il fait partie de ces hommes de l’ombre qui font l’identité d’un club et qui la transmette au quotidien. Rendez-vous compte. Lorsqu’il est revenu au MHSC en tant qu’entraîneur des gardiens du Centre de Formation, durant l’été 1995, seulement 7 des 22 joueuses qui composent l’effectif de l’équipe féminine actuelle avaient vu le jour. Depuis, Dominique Deplagne (61 ans) a vu passer des dizaines de gardiens et de gardiennes, de Rudy Riou à Cindy Perrault en passant par Rémy Vercoutre, Jody Viviani, Laurent Pionnier ou Geoffrey Jourdren.  Entraîneur des gardiens du MHSC champion de France en 2012, il coachait déjà les portiers de l’équipe pro lorsque le coach de l’équipe féminine, Frédéric Mendy, était encore un joueur pailladin (2004-2007). Avant cela, ‘’Domi’’ avait également lui-même gardé les buts de l’équipe fanion montpelliéraine à 124 reprises entre 1979 et 1985. Voilà un CV qui vous pose un homme. Mais ne comptez pas sur ce personnage discret pour employer le mot fierté au moment d’évoquer un parcours qui impose pourtant franchement le respect. « Je n’aime pas trop ce mot-là, tempère-t-il. Je savoure juste la chance qui est la mienne car faire de sa passion son métier est un privilège. À 17 ans, j’étais au fin fond de ma Creuse natale, j’avais peu de chance de devenir professionnel et j’y suis parvenu. Ensuite, je me suis dit ‘’Si tu joues jusqu’à 30 ans ce sera bien’’ et, finalement, j’ai joué un peu plus ; puis j’ai voulu devenir entraîneur des gardiens parce que, même quand je jouais, j’ai toujours aimé entraîner les petits et tout s’est enchaîné. Encore aujourd’hui, aller sur le terrain tous les matins pour travailler avec les gardiennes est un réel plaisir. »

La profession de foi est aussi belle que sincère, à l’image de l’homme qu’est Dominique Deplagne : Travailleur, honnête, droit et sincère, mais aussi rigolard, tant il n’est pas rare de prendre un fou rire en discutant avec lui. C’est sans doute cette faculté à allier rigueur et aspect humain qui fait de lui un personnage à part et qui lui a permis de traverser les générations. Depuis son passage à plein temps au sein du staff de l’équipe de D1 féminine, durant l’été 2015, ‘’Domi’’ a découvert le monde du foot féminin. « Techniquement, il n’y a pas de problème, explique-t-il. Les différences sont avant tout physiques, en termes de puissance et de détente notamment. Pour le reste, les exercices sont identiques, en faisant tout de même attention à l’intensité. » Et quand on évoque avec lui, le fait que le poste de gardienne soit souvent critiqué par les observateurs en France, son argumentation est claire et limpide. « Si tu regardes bien, l’histoire est la même que chez les garçons. Au départ, celui qui jouait gardien c’était le moins doué. En plus, il y avait très peu d’encadrement et d’entraînements spécifiques. Ça s’est structuré, tout le monde a progressé et on suit le même cheminement chez les filles. On sent une progression au fil du temps et, peu à peu, on va arriver à des standards de joueuses similaires, plus grandes, plus élancées… Il faut juste prendre le temps. » Pour étayer son argumentaire sur la progression des gardiennes, l’ancien joueur du MPSC, de l’INF Vichy et du FC Sète poursuit : « Le meilleur exemple c’est la coupe du monde l’été dernier. Avant cette compétition, beaucoup de choses ont été dites sur les gardiennes et on a vu qu’il y en avait des très douées. Peu d’entre-elles se sont ‘’trouées’’ Ça prouve simplement qu’en ayant un bon potentiel de départ et en travaillant bien au quotidien, tu peux avoir un bon niveau. »

De toute façon, gardien ou gardienne, le poste de dernier rempart reste à part « Entre les gardien(ne)s et leur entraîneur, la relation est forcément particulière, explique Dominique Deplagne. On s’entraîne souvent entre nous lors des spécifiques, même si on fait pleinement partie du groupe… et puis, ce poste a tant de spécificités… C’est un poste à responsabilités. Quand tu es gardien, tu sais qu’à un moment ou un autre, si tu fais une erreur tu vas payer. Même quand tu es bien et que tout se passe bien, tu sais que tu es toujours à la limite. Il faut vivre avec ça et c’est ce qui rend ce poste si particulier. Tu es toujours sur le fil du rasoir. C’est pour cela qu’il faut à la fois être sûr techniquement et avoir un mental assez fort. Que ce soit pour les garçons ou pour les filles, c’est pareil. De toute façon, les filles ont la même attitude et savent très bien les enjeux de ce poste-là ; y compris le fait que, quoi qu’il arrive, une seule pourra jouer le week-end. À partir de là, tu sais l’exigence que tu dois avoir au quotidien à l’entraînement pour te préparer au match. »

La description est aussi précise que passionnée, et ne comptez pas sur la barrière de la langue pour l’éloigner de ses gardiennes, lui qui se fait pourtant parfois gentiment chambrer sur sa maîtrise de la langue de Shakespeare : « C’est un problème d’accent, rigole-t-il. Je me souviens qu’avec Casey Murphy (l’Américaine, partie l’été dernier et qui est aujourd’hui une des meilleures portières de son pays NDLR), la première fois qu’elle m’a répondu, j’ai eu du mal à comprendre. Avec Lisa (Schmitz, la gardienne allemande, arrivée cet été NDLR), j’ai fait allemand au lycée, j’aimais bien ça d’ailleurs mais ça remonte à loin. Heureusement, entre gardiens on se comprend très bien…  et puis Lisa a vraiment très vite assimilé le français » (rires).

Au moment de décrire Lisa Schmitz et Cindy Perrault, Dominique Deplagne ne tarit pas d’éloges sur les deux gardiennes de l’équipe première : « On a vraiment de la chance d’avoir deux gardiennes de cette mentalité-là. Travailler avec elles est un plaisir, avoue-t-il d’emblée. Lisa a beaucoup de qualités, c’est une très grosse travailleuse, trop parfois et il faut même la freiner car elle ne voudrait jamais s’arrêter. De plus, quand on voit à quelle vitesse elle a appris le français, ça montre son implication. Il faut le saluer.» Concernant Cindy Perrault, là aussi, le regard est très positif. « Je pense qu’elle est appréciée de tout le monde déjà… Elle est toujours en train d’encourager ses coéquipières.  Sportivement, elle est arrivée en ayant conscience qu’elle pouvait peut-être ne disputer aucun match cette saison (puisqu’elle partait n°2 dans la hiérarchie, NDLR), elle a accepté le défi en montrant toujours une mentalité exemplaire et aujourd’hui elle est récompensée indirectement de son attitude puisque, malheureusement, Lisa est blessée. Quand je vois comment elle travaille, je ne suis pas surpris de sa bonne tenue dans les buts. »

Ce samedi (15h à Grammont), ce sera dans le cadre des huitièmes de finale de la Coupe de France face à Metz. « Ce sont toujours des matchs particuliers, notamment parce qu’ils sont à élimination directe, ça met un peu de piment, explique-t-il. A nous de tout donner pour nous qualifier car, même si Metz est en difficulté en D1, le niveau monte d’année en année et il faut faire attention. Avant, tu avais des matchs où tu pouvais penser avant le coup d’envoi que, normalement, c’était joué. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. »

Du haut de ses 61 ans, avec ses cheveux grisonnants et ses deux hanches neuves, c’est avec cette exigence que Dominique Deplagne  continue donc de travailler au quotidien pour faire progresser ses gardiennes. Cette philosophie de vie qui allie rigueur et bonne humeur, le pousse à leur délivrer le message suivant : « Je dirai simplement aux jeunes de prendre conscience que si elles aspirent à jouer un jour au haut niveau, il faut vraiment être exigeante au quotidien à l’entraînement ; car le haut niveau c’est 8 ou 9 ballons bien négociés sur 10, pas 4 ou 5/10 et 8/10 de temps en temps. L’important, c’est la régularité dans l’excellence. » Comptez bien sur ‘’Domi’’ pour continuer à les aider à y parvenir… avec toujours cette même rigueur et cet attachement indéfectible au MHSC dont il défend les couleurs avec passion depuis tant d’années.

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