Elu joueur de l’année par les supporters du MHSC la saison passée, le latéral droit montpelliérain se livre dans une interview à son image : honnête, sincère et sans faux-semblant.
Ruben, dans quel état d’esprit es-tu avant la venue de l’OM dimanche soir à La Mosson ?
Je me sens bien, très bien même. Il y a une très bonne ambiance dans le groupe, collectivement ça se passe super bien et le match de ce soir est un top-match à jouer. On va se confronter à un adversaire qui a pour objectif de finir dans les trois premiers, donc, on va voir ce qu’on vaut réellement aussi et si on peut prétendre à jouer quelque chose d’intéressant dans ce championnat. C’est passionnant de jouer l’OM à ce moment de la saison.
Comment décrirais-tu cette équipe phocéenne ?
C’est une équipe qui a un très fort caractère. Ils l’ont montré la saison dernière en réalisant de très belles choses notamment sur la scène européenne ; après, ils n’ont pas réussi à enchaîner des très belles performances face a des concurrents directs en championnat, mais ils ont montré tout au long de la saison qu’ils avaient les capacités pour revenir dans un match, même à des moments où ils n’étaient pas super bien. C’est en cela que je dis que c’est une équipe de caractère. Cela dit, je pense qu’il faudra avant tout penser à nous, s’appuyer sur ce qu’on sait faire.
Dimanche, tu pourrais aussi retrouver une vieille connaissance, Florian Thauvin…
Oui. On s’est connu au Centre de Formation à Grenoble. Pour ma part je suis rentré au centre la même année que lui mais j’étais déjà au GF38 alors que ‘’Flo’’ arrivait du pôle espoir de Châteauroux il me semble. On a fait toutes nos classes ensemble, de 14 à 18 ans, jusqu’au dépôt de bilan du club grenoblois. A l’époque, on sentait qu’il savait ce qu’il voulait et qu’il allait sûrement y arriver. Il avait du talent mais il a surtout beaucoup travaillé. À l’entraînement il tentait beaucoup. Parfois il réussissait, parfois non mais il recommençait quand même, toujours avec l’objectif d’y arriver. On sentait vraiment qu’il y avait quelque chose mais de là à dire qu’il serait Champion du monde… Je suis simplement très content pour lui et je serai très heureux de le croiser.
Côté montpelliérain, après un début de saison délicat à la maison, on imagine que le fait de gagner à nouveau à domicile est un soulagement…
Oui, soulagement, c’est le mot car on voulait vraiment gagner plus de matchs à la maison cette année vu que c’est clairement ce qui nous a manqué la saison dernière. J’ai vécu un début de saison compliqué sur le plan personnel, il l’a été collectivement aussi d’ailleurs, mais, peu à peu, on a repris de belles couleurs, on se trouve bien sur le terrain… Il fallait aussi laisser le temps aux automatismes de se créer, notamment avec les nouvelles recrues, ça ne se fait pas comme ça. On travaille tous les jours à l’entraînement pour que ça se passe bien et pour l’instant ça va. Pourvu que ça dure !
Parfois cataloguée comme une équipe défensive, le MHSC est finalement plus joueur que ce qu’on dit…
L’année dernière on nous a catalogué comme ça car on ne prenait pas beaucoup de buts et comme on n’en marquait pas énormément plus… mais de là à dire qu’on ne produisait pas du jeu, là, je ne suis pas forcément d’accord. Disons qu’on avait nos forces, on ne peut pas tout faire (sourire). Cette année on marque plus, c’est vrai : les recrues ont apporté un plus et il y a tout pour faire une belle saison. Notre début de championnat est très bon, c’est bien d’être en confiance mais il ne faut pas être en sur-confiance non plus… Il faut garder la tête froide et travailler tous les jours, se remettre en question… On a fait des top matchs mais on a aussi connu des périodes moins bonnes à l’intérieur d’une rencontre. C’est la preuve qu’il faut continuer à travailler. Le groupe vit très bien, c’est toujours mieux quand tu enchaînes les bonnes performances et j’espère que ça va continuer comme ça.
Et le MHSC traverse aussi une belle période en déplacement…
À l’extérieur c’est toujours aussi solide, c’est vrai. On prend peu de buts (même si nous en avons encaissé 2 à Caen et un à Guingamp). Ce match en Bretagne me laisse d’ailleurs un petit regret car j’aurais pu ouvrir mon compteur but ce jour là et ça nous aurait permis de prendre les trois points.
Jusqu’où pouvez-vous aller ?
Ça on le verra à la fin de la saison. Ça ne sert à rien de se projeter trop vite ou de dire qu’on va viser telle ou telle place. L’idée c’est de prendre le plus de points possible le plus vite possible pour avoir l’esprit tranquille. Notre capital points et bon mais il ne faut surtout pas se relâcher, penser d’abord au match suivant, voir ce qu’on a fait de bien et de moins bien, tout donner pour s’améliorer, et on verra jusqu’où ça nous mènera
Quelle est la force de cette équipe ?
Le coach essaie de tirer le meilleur de chaque joueur. Il est exigeant sur le terrain, à chaque entraînement, mais cette rigueur rejaillit sur le terrain lors des matchs. Chacun d’entre nous est rigoureux que ce soit celui qui joue ou celui qui ne joue pas et il se tient prêt au cas où on fera appel à lui. Tout le monde est impliqué et ça c’est top !
À titre personnel on te sent de mieux en mieux…
J’ai eu un début de saison compliqué, je ne m’en cache pas. Il faut savoir reconnaître quand on est moins bon pour savoir se remettre en question et voir ce qui ne va pas. Aujourd’hui, je me sens de mieux en mieux, je commence à revenir vers le meilleur de ma forme et je vais continuer à travailler pour m’améliorer encore. Ma volonté est d’enchaîner les bonnes performances et d’être présent individuellement mais surtout pour le collectif. J’espère simplement amener le meilleur de moi-même à chaque match et, en fonction de ça, ça ira forcément individuellement.
Tu es vite devenu un des chouchous des supporters montpelliérains car tu représentes à merveille cet esprit Paillade du joueur qui ne lâche rien...
On va dire que ce sont mes atouts principaux (sourire). J’ai ça depuis tout petit, ça fait partie de moi de ne rien lâcher et de tout donner sur le terrain À ce titre, je tiens à remercier les supporters qui m’ont décerné le titre de joueur de l’année la saison passée. Ça m’a franchement touché et je tiens à le souligner. Ce que les supporters font pour nous est remarquable. On sent à chaque match qu’ils sont derrière nous et je pense que cet esprit-là se retrouve dans notre collectif.
On dit souvent que la seconde année est celle de la confirmation, donc la plus dure. Comment le vis-tu ?
Je sens que les attentes ne sont pas les mêmes. L’année dernière on me découvrait. Quand tu débutes, on est forcément plus indulgent, cette année, j’ai moins de jokers on va dire… Ça, ça fait partie du jeu. J’espère simplement réaliser une bonne saison pour confirmer que l’année dernière ce n’était pas du vent. Ce qui est certain c’est que je suis très heureux ici. Je m’épanouis pleinement que ce soit sur le terrain ou dans la vie de tous les jours.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
De la réussite collective.
