Raymond Bec : « Les filles sont des battantes ! » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Raymond Bec : « Les filles sont des battantes ! »

Raymond Bec est « la bible du football féminin à Montpellier » selon certains.  A bientôt 91 ans, « Ninou » est toujours de la partie avec le staff des U19 féminines du MHSC… Retour sur l’histoire d’un pionnier du football féminin local.

Raymond, quand est-ce que votre aventure footballistique a débuté ?

J’ai 79 ans de terrain ! J’ai commencé en 1940, j’étais à Don Bosco en pension sur Montpellier. J’ai ensuite joué à Castelnau et avec l’armée. En équipe militaire, on était allé en Autriche jouer face à la Prusse autrichienne, puis face aux anglais, c’était en 1947-48. Après, j’ai tout le temps été joueur à Castelnau où je suis revenu après l’armée. J’y ai commencé sur le terrain, puis j’ai été entraîneur, joueur-entraîneur, dirigeant et j’ai fini soigneur de l’équipe de DH qui était allée en 16ème de finale de Coupe de France en 1986. Je m’occupais également des filles.

Joueur, entrâineur-joueur, coach, dirigeant et j'ai fini masseur. Puis je m'occupais aussi des filles

Comment vous étiez-vous lancé dans le football féminin ?

J’ai lancé le football féminin sur Montpellier en 1966/67. Ça m’est venu d’un coup, comme ça ! Je me suis dit « Merde, elles jouent au tennis, au basket alors pourquoi pas le foot ? ». Je suis passé pour un couillon, on me prenait pour un abruti ! Les gens se demandaient ce qu’allaient faire les filles dans le ballon. Au début, c’est vrai qu’une sur trois savait courir, elles n’avaient jamais tapé dans un ballon. Alors il m’a fallu tout leur apprendre. Je faisais des marques sur le ballon pour leur montrer où le taper et comment le prendre.  Je mettais les ballons sur les cônes en plastique pour les volées, tout un tas de petits trucs pour tout leur apprendre. J’ai pris des filles du village puis il s’est aussi monté une équipe à Pignan. On s’était entendu entre les deux clubs pour monter les équipes en même temps. Puis d’autres se sont joints à nous. Ca jouait au ralenti au début ! J’étais entraîneur et c’est une aventure qui a duré … longtemps !

A partir de quand le foot féminin a t-il commencé à bien se développer ?

Dans les années 1970-1975 la fédération a commencé à davantage s’y intéresser. Sur le terrain, les filles couraient mieux et elles se disputaient bien le ballon. Mais ce n’est que dans les années 1980 que cela s’est davantage structuré. Des équipes se sont montées à Sète, Pézenas, Agde, Montagnac puis Castries  ou encore Lunel et avec l’organisation de championnats. Les choses allaient mieux. Nous, on a gagné plusieurs titres de Coupe de la Ligue avec mes filles et depuis ce jour-là, cela a commencé à bien marcher et à évoluer de plus en plus. On s’entraînait deux fois par semaine. Les matchs avaient lieu le dimanche, même si à Castelnau le président ne voulait rien entendre ! C’est moi qui fournissais les maillots, shorts, chaussettes, les filles n’achetaient que leurs chaussures. Comme j’ai déménagé au Crès, j’ai fait suivre mes filles là-bas.

Comment s’est fait le rapprochement du Crès avec le MHSC pour créer la section féminine ?

Avec le Crès, on a d’abord joué en Nationale B puis en Nationale 1, la D1 d’aujourd’hui, à partir de 1995. Nous étions la meilleure équipe du coin avec Sète qui n’était pas mauvais et le Racing Club de La Paillade qui s’était aussi monté.  Mais on ne pouvait plus trop suivre le rythme des choses, les déplacements etc…  Jusqu’à ce que le rapprochement avec le MHSC se fasse. On savait que les clubs professionnels allaient devoir se doter d’une équipe féminine et Loulou, pas plus con qu’un autre, a accepté de suite quand je me suis présenté à lui. Rentrer dans un club professionnel, cela a été le plus beau cadeau footballistique que j’ai eu ! Mon rêve et la plus grosse récompense que j’ai pu avoir.

Comment se sont passés les débuts de la section féminine du MHSC ?

Loulou a accepté de suite le rapprochement du crès avec le mhsc quand je me suis présenté à lui 

On pouvait compter sur l’équipe que j’avais amenée du Crès. On n’était pas mal du tout, puis Loulou a fait venir deux internationales, Bompastor et Lattaf, puis quelques autres petit à petit … On est allé deux fois en Coupe d’Europe comme ça.  Loulou a bien participé a l’essor du football féminin alors qu’en même temps pas mal de sections féminines se créaient un peu partout en France.

Bien avant l’hégémonie lyonnaise…

Bien sûr, on les a battues quelques fois les Lyonnaises ! Avec les U19 du MHSC, par exemple, on a été triple championnes de France, dont deux fois face à Lyon.  Avec les Toletti, Torrent, Karchaoui, toutes ces petites...  Elles me considèrent comme leur père, leur grand-père, ah beh oui ! Marion et Sakina, je leur avais prédit qu’elles seraient internationales.  Je les ai félicitées et je leur ai souhaité bonne chance avant le début de la Coupe du Monde.

Que pensez-vous de l’équipe de France féminine ?

Je connais très bien Corinne Diacre depuis les tournois internationaux qu’on avait fait en Bretagne. On s’était revu à un entraînement de l’équipe de France à Montpellier. Elle m’avait donné un maillot quand elle était joueuse, son N°5 de Soyaux, et elle s’en rappelait. Nos Bleues vont tout faire pour gagner et cette Coupe du Monde en France, c’est un cadeau pour moi. Je vais forcément voir les matchs à Montpellier. Les filles sont meilleures que certains hommes, elles sont plus techniques. Le jeu se développe bien et il n’y a pas la brutalité qu’il y a dans le football masculin. La médiatisation et la popularité montent aussi et il y en aura encore davantage après la compétition, sans parler de toutes les pitchounettes qui vont se mettre au football.

Et oui, ils me gardent ! j'accroche les maillots dans le vestiaire. Mais aujourd'hui je choisis mes déplacements... 

Vous, votre petit plaisir, c’est de continuer avec les U19 du MHSC…

Et oui, ils me gardent ! Je ne fais pas grand-chose à part les maillots, les accrocher dans le vestiaire… Je suis gêné de ne rien pouvoir faire d’autre alors qu’avant je devais tout faire, j’étais toujours seul jusqu’aux années 1980. Même pour les déplacements, je louais des taxis parfois. Les filles n’avaient pas toutes le permis comme maintenant. Aujourd’hui, avec Maxime, l’entraîneur des U19, je choisis un peu mes déplacements. Quand il faut beaucoup marcher, je reste à la maison !

Etes-vous toujours aussi content qu’à vos débuts quand il y a des victoires ?

Ah oui, je suis un gagneur ! J’ai toujours voulu aussi que les joueuses continuent de progresser comme beaucoup le font. Elles sont battantes ! Plus que les garçons. Quand elles sortent des entraînements, si elles ne sont pas sur les genoux, elles ne sont pas bien. Même sur le terrain, elles peuvent prendre 10-0, elles continueront à se battre pour ne pas en prendre 11 et à se donner à fond pour essayer de marque un but.

Une anecdote sur toutes vos années passées dans le football féminin ?

Qu’on me prenait pour un couillon au départ ! Les garçons venaient sur la touche pour crier des noms d’oiseaux. Je disais aux filles de les laisser chanter et qu’ils étaient jaloux. Après, ils s’y sont davantage intéressés… car on ne répondait pas.

virginie faisandier pouvait jouer n'importe quel poste. une des meilleures et que j'ai préférée sur le plan footballistique

Une chouchou ?

Marion, Saki et Valéry Gauvin. Celles-là alors ! Chez les U19 du MHSC, toutes sont mes chouchous aussi, elles me chérissent toutes. Je les appelle toutes « Ma Nine » alors elles me disent toutes « Ninou » ! Maxime, le coach, lui, me demande parfois ce que je pense de ceci ou de cela. Je lui dis ma façon de penser et voilà !

La meilleure joueuse que vous ayez vue ?

Virginie Faisandier du Crès et qui a joué pour le MHSC. Elle pouvait jouer n’importe quel poste ! C’est une des meilleures joueuses et de celles que j’ai préférées sur le plan footballistique.

Suivez-vous le football masculin ?

Bien sûr, j’aime bien les équipes allemandes et anglaises, ça joue vite comme j’apprécie ! Toute la journée, le week-end, on regarde les matchs avec ma femme. C’est également une passionnée mais elle n’aime pas aller sur les terrains. Elle n’aimait pas trop les filles non plus, mais elle regarde l’équipe de France et tout ça maintenant (rires) !

Si c’était à refaire, remonteriez-vous une équipe de foot de féminine ?

Ah oui ! Je suis content d’avoir participé à tout ça. Cela n’aurait pu pas prendre comme cela a pris. Alors je suis heureux de voir comment tout cela s’est développé.

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