Appelé pour la première fois en équipe nationale il y a 10 jours, le défenseur portugais se voit ainsi récompensé de ses belles prestations sous le maillot montpelliérain. Il raconte ce rêve de gosse et réaffirme son bonheur de porter au quotidien la tunique pailladine
Après plusieurs mois de pré-sélections tu as été appelé en Seleção pour les matchs contre la Croatie et l’Italie. Heureux ?
Oui. Très heureux. C’est un rêve d’enfant d’intégrer la sélection. Tous les gamins rêvent un jour d’être professionnel et encore plus de porter le maillot de leur pays. En plus, cela faisait une saison que j’étais présélectionné et, avec beaucoup de travail, de sacrifices et l’aide de tout le monde au sein du groupe et du club, j’ai pu y arriver lors de ces rencontres face à l’Italie et à la Croatie. Maintenant, il est certain que si les résultats avec Montpellier avaient été mauvais la saison dernière, je n’aurais certainement pas été appelé aujourd’hui. Une sélection est certes une récompense individuelle mais c’est avant tout l’aboutissement d’un travail collectif. Si je suis en sélection aujourd’hui, c’est grâce à l’ensemble du club et bien évidemment à mes coéquipiers et au staff.
Ça fait quoi d’aller en sélection et de défendre son pays ?
On sent le poids de ce maillot. Être choisi parmi tous les défenseurs portugais, ça veut dire que le coach compte sur toi, qu’il a confiance en toi et que tu fais partie des cinq meilleurs défenseurs centraux de son pays. C’est vraiment une grande fierté. Tout s’est bien passé. Honnêtement, je vais dire que je connaissais tout le monde mais personne ne me connaissait (rires) ! Plus sérieusement, je connaissais plusieurs joueurs du Sporting où j’ai été formé comme Cédric, Rui Patricio ou Bruma ; Pepe que j’ai eu l’occasion de croiser au Real Madrid. J’ai aussi retrouvé Rony Lopes (Monaco) contre qui j’ai joué pas mal de fois depuis plusieurs saisons... Et il y a beaucoup d’autres joueurs contre qui j’ai joué lors de derbies notamment face au Benfica.
La prochaine étape, c’est de participer à un match ?
La prochaine étape, c’est de continuer à faire des bonnes performances en club, c’est ce qui est le plus important. Si je ne fais pas de bonnes performances ici, le sélectionneur ne m’appellera pas. En revanche si tout se passe bien en club, pourquoi ne pas espérer « gratter » quelques minutes en sélection car ce n’est pas facile étant donné qu’à mon poste il y a de très bons joueurs qui évoluent dans les meilleurs championnats européens comme Pepe (Real Madrid), Ruben Dias (Benfica) ou Luis Nieto (Zenith). J’étais déjà très heureux d’être présélectionné à la Coupe du Monde, ça prouve que le coach me regarde… Désormais, c’est à moi de continuer à travailler pour être appelé plusieurs fois.
Comme tu le disais, cette sélection est aussi la conséquence de tes bonnes performances au MHSC depuis plus d’un an on te sent épanoui ici…
Oui et je pense que ça se voit ! Je suis bien dans ma tête, je suis heureux et je me sens comme chez moi ici. J’ai la confiance de tout le monde, j’essaie également de mettre mes plus jeunes partenaires en confiance. Quand je suis arrivé, on m’a dit que cette maison, ici, c’était comme une famille. C’est le cas et ça me plaît vraiment.
Quel regard portes-tu sur le début de saison du club ?
Je sens beaucoup de cohésion dans l’équipe. Après, il faut trouver les automatismes entre nous car il y a pas mal de nouveaux joueurs, notamment dans le secteur offensif. C’est à nous de mettre ça en place petit à petit mais je pense et j’espère que ça va rapidement porter ses fruits. Notre début de saison est bon mais il pouvait être meilleur. La défaite à domicile contre Dijon lors du premier match (1-2) nous a fait un peu mal, je ne m’y attendais pas, mais, après, on a su relever la tête, faire des bons matchs et ramener des résultats positifs que ce soit à Amiens ou à Reims. S’il y a une chose que j’ai apprise en allant en sélection c’est que le plus important c’est de gagner. Certains évoquent le « comment on doit gagner » mais ce qui compte, ce sont les trois points. Il faut d’abord bien défendre, ne pas prendre de but, et quand on ne prend pas de but, on est déjà plus proche de la victoire. C’est vrai qu’à Reims, nous n’avons pas fait une performance très nette mais nous avons été solides, nous avons bien défendu, nous avons eu quelques occasions et nous avons su en concrétiser une ce qui nous a permis de l’emporter.
C’est aussi le genre de victoire qui soude un groupe…
Tout à fait. On souffre, on défend, on est sauvé par son poteau parfois ou par des sauvetages sur la ligne et après on marque un but. Ça aussi, ça fait partie de la cohésion.
Un mot sur la rencontre de ce soir face à Nice…
Je ne dirai pas que les Niçois sont moins bons que l’année dernière mais on voit qu’ils ont plus de difficulté. Leur coach a changé, quelques joueurs fondamentaux de leur effectif sont partis, mais il ne faut pas sous-estimer cette équipe, loin de là. Ils ont notamment réalisé une très belle performance à Lyon et nous savons que, quel que soit l’adversaire, il n’y a pas de match facile dans ce championnat.
Cette rencontre marque aussi le début d’un enchaînement de matchs avec la réception de Nice ce soir puis le déplacement à Caen mercredi et la réception de Nîmes dimanche. Pas trop d’appréhension ?
Ça fait partie du haut niveau. Quand on voit les joueurs dans les grands clubs, ils jouent tous les trois jours et ça ne les dérange pas. Ça fait partie de notre métier. Il faut simplement penser à jouer et être pro en dehors du terrain, bien penser à des détails qui sont importantes comme boire, récupérer entre les matchs, faire des étirements. Nous sommes payés pour ça et on se doit de penser à tout.
Cet enchaînement de matchs se terminera par le Derby contre Nîmes dimanche prochain…
J’ai joué plusieurs derbies dans ma carrière notamment les derbies de Lisbonne entre le Sporting et Benfica, ou les derbies Sporting Lisbonne / FC Porto. Quand j’étais à Rennes, il y avait aussi le derby contre Nantes. J’ai entendu parler de celui entre Montpellier et Nîmes, même si je n’en ai pas encore vécu. J’attends de voir ce que ça va donner. En tout cas j’ai hâte d’y être !
Jusqu’où le MHSC peut-il aller cette saison ?
La première des choses, même si on dit ça régulièrement, c’est qu’il faut prendre match après match. Ça ne sert à rien de se faire de faux espoirs ou de tirer des plans sur la comète à ce stade de la saison. Il faut d’abord penser au maintien, et c’est uniquement quand il sera acquis que l’on pourra penser à autre chose. Nous avons suivi ce schéma la saison passée et ça a fait notre force donc il n’y a pas de raison de changer. Une fois le maintien acquis on verra petit à petit jusqu’où on peut aller. Après, à titre personnel, je n’ai qu’une seule idée en tête, aider l’équipe et le club !
