Avant le 1000ème match de l’histoire du MHSC dans l’élite ce dimanche contre Angers, le Président du MHSC se confie, entre passé, présent et avenir.
1000 MATCHS EN D1... SACRÉ CHIFFRE
« Ça fait pas mal de chemin parcouru depuis notre 1er match en D1, contre Auxerre en 1981. Cette période a, certes, été jalonnée de quelques passages en D2 mais c’est un sacré chiffre, une fierté pour le club et j’espère que nous serons toujours là pour le 2000ème match de La Paillade en L1. Ce fameux 1er match ? Je m’en souviens sans m’en souvenir car j’y étais mais j’étais tout de même très jeune (le Président avait 8 ans). Je n’avais pas vu le penalty de Trossero car j’allais avec ma mère à la buvette mais j’avais tout de même vu un ballon passer très haut et partir à la Butte, sur ce fameux penalty raté. (0-0 au final). C’est ce fait de jeu qui me revient en tête. »
LA GÉNÉRATION DES PIONNIERS
« Elle s’est construite sur 3 ou 4 saisons, d’abord avec la montée de D3 en D2 en 1978 et, ensuite, avec un groupe qui s’est construit autour de Michel Mézy (alors joueur) avec Jean-Louis Gasset, Bernard Ducuing, Alain Hopquin, Guy Formici, Régis Durand… Cette équipe a fait de belles épopées en Coupe de France quand on était en D2 et cette montée en D1 de 1981 a été une sorte d’aboutissement. Malheureusement, ça a été plus compliqué dans l’élite pour nos ‘‘vieux grognards’’ car la saison s’est soldée par une redescente immédiate mais ses joueurs ont été les précurseurs. C’était une équipe de copains qui avait porté haut les valeurs de La Paillade en D2 avec des épopées en Coupe de France et cette fameuse demi-finale en 1980 contre Monaco. Je l’ai suivie avec mes yeux d’adolescent puisque j’étais très jeune mais je pense que cette équipe représentait bien cet état d’esprit festif du football de l’époque. Il y avait de grands repas, des grillades avec les supporters... C’était une autre vision du foot que nous essayons de garder chez nous. C’est peut-être grâce à ces joueurs-là qu’est né un certain état d’esprit à La Paillade qui perdure aujourd’hui. Tout le mérite en revient à Louis Nicollin qui aurait été très heureux d’être parmi nous aujourd’hui pour voir ses ‘’Anciens’’ qu’il affectionnait particulièrement Nous avons une grosse pensée pour lui. »
LES FESTIVITÉS DU 1000ème MATCH
« C’est l’occasion de côtoyer nos anciens joueurs qui ont fait l’histoire et qui, pour certains, ont contribué à faire grandir notre club. Même s’il ne faut pas vivre avec le passé, dans la vie, il faut savoir d’où on vient. C’est important d’associer le MHSC à ses anciens joueurs quand nous en avons l’opportunité. On les avait déjà vus pour les 40 ans et j’espère que ce sera encore le cas pour les 50 ans. C’est important qu’ils soient présents d’autant que c’est toujours l’occasion d’un moment festif et agréable. »
L’ÉVOLUTION DU CLUB AVEC CES 1000 MATCHS
« Il y a eu des hauts, des bas mais globalement plus de hauts que de bas à mon sens. La Paillade, c’est une histoire, une vie, des émotions, des rencontres, des joies et des déceptions. On ne détient pas la vérité, on avance simplement avec la volonté de faire du mieux possible. Le dénominateur commun entre tous ces anciens joueurs, c’est évidemment le Président Louis Nicollin qui les avait connu lorsqu’ils ont signé au club et pour certains quand ils en sont partis. La famille Nicollin est le fil conducteur de ce club et la personnalité de Louis Nicollin lui a permis de fédérer autour de lui et de créer un état d’esprit. Nous devons réussir à conserver ce côté atypique et nos valeurs qui font notre force. Il y aura forcément des moments plus compliqués, et, c’est dans ces moments-là que nous devrons puiser dans cet ADN pour continuer d’écrire notre histoire et permettre au MHSC d’aller le plus haut possible. Ce dont je suis le plus fier ? La fierté, il n’y en a qu’une, c’est que quand tu appelles tes anciens ils viennent et on passe un bon moment ensemble. »
LA SAISON DE L’ÉQUIPE FANION
« On fera un bilan quand on arrivera au bout. L’ambition était de faire mieux que la 10e place qui était la nôtre l’année dernière. Certes, nous traversons actuellement une période un peu plus compliquée, je peux comprendre qu’il y ait de la déception et de la frustration mais nous sommes toujours dans les clous et soyez certains qu’on ne lâchera rien jusqu’au bout. On va se battre pour terminer le plus haut possible et accrocher, pourquoi pas, une place européenne. Ce n’était pas notre objectif en début de saison car nous ne sommes pas bâtis financièrement pour lutter pour les places européennes mais ça en est devenu naturellement un avec le staff et les joueurs vu nos bons résultats d’octobre, novembre et décembre. Janvier a été plus compliqué, février également, ce serait trop facile de se dire que ce n’est que ça, il ne faut pas se voiler la face non plus mais il est certain que cette période de décembre où nous sommes restés 3 semaines sans jouer a coupé notre bonne dynamique du moment. Nous vivons une saison positive pour l’instant, et, je le répète, rien n’est perdu. Il faut continuer à avoir l’état d’esprit de haïr la défaite. Décrocher ce visa pour l’Europe serait une belle récompense. Les joueurs le mériteraient car ça fait deux saisons qu’on se bat pour améliorer l’équipe et qu’on progresse. Être dans le top 7 cette saison et stabiliser durablement le club dans le top 8 dans les années à venir serait une belle réussite. »
LE MATCH DU JOUR CONTRE ANGERS
« Angers est une bonne équipe de Ligue 1 qui réalise de très belles saisons depuis sa remontée. Le Sco avait d’ailleurs un peu brisé notre dynamique en nous battant au match aller en novembre (1-0) alors qu’on venait de s’imposer contre l’OM. Le Président Saïd Chabane, le Manager Général Olivier Pickeu et l’entraîneur Stéphane Moulin font du très bon boulot. C’est toujours un plaisir de les recevoir comme c’est un plaisir d’aller à Angers où on est toujours très bien reçu. Olivier est quelqu’un que j’affectionne particulièrement. Il a joué à Montpellier, il a marqué de nombreux buts avec la Paillade. Il est très compétent. Les Angevins ne vont pas venir ici en victime expiatoire, c’est certain. Que le meilleur gagne. »
LE BEAU PARCOURS EN YOUTH LEAGUE
« Nous avons une chance au MHSC, c’est que, chaque année, il y a un coup de soleil quelque part. Cette année c’est sur la génération U19-U20. Cette génération, c’est quand même une victoire en Coupe Gambardella il y a deux ans, un titre de champion de France U19 la saison passée et donc ce beau parcours en Youth League cette année. Nous n’avons pas trop parlé de nous car nous sommes arrivés par ‘‘la voie des Champions nationaux’’ ce qui est à mon sens plus méritoire que les clubs qui ont été qualifiés grâce à leur équipe première. C’est la récompense du travail effectué par Henri Stambouli à l’époque et auquel Francis de Taddeo a succédé et la récompense de l’excellent travail effectué par Romain Pitau et Frédéric Garny avec les jeunes car, quand Fred n’est pas là, c’est Romain qui le remplace de fort belle manière. Je tiens également à associer Romain car notre équipe réserve, malgré un début un peu poussif, réalise une saison remarquable et est notamment parvenue à s’imposer chez le leader Alès il y a 10 jours, ce qui nous permet d’avoir encore l’espoir de monter en National 2 en fin de saison. Ça prouve qu’il y a du bon boulot de fait à la formation. J’espère que ce bon travail et l’investissement des gamins (qui doit se confirmer dans la durée) permettront à quelques-un d’entre eux de montrer le bout de leur nez en équipe première en étant au moins dans le groupe. Je souhaiterais avoir beaucoup plus de joueurs formés au club en équipe première la saison prochaine. »
LE NOUVEAU STADE
« On avance. Nous avons fait beaucoup de réunions et il commence à y avoir du concret. Il faut finaliser le projet au niveau administratif et au niveau structurel mais cela avance à grands pas. Nous avons rendez-vous avec les banquiers à la fin du mois de mars, on commence à avoir des entreprises privées qui s’intéressent à notre projet et notamment une qui pourrait s’engager avec nous. J’espère que plusieurs seront dans ce cas. Évidemment, il faudra ensuite se caler avec le Maire qui se bat avec toute son âme et tout son cœur pour que le club ait cet outil qu’il a tant promis à Louis Nicollin. Il a cette volonté-là, donc, à nous, quand nous aurons tous les éléments, de monter une SEM avec la collectivité pour faire quelque chose de beau, d’humain, d’écologique et de tourné vers les nouvelles technologies. Notre volonté est de créer un stade du futur dans un lieu de vie important et surtout un lieu qui va créer de l’emploi et qui va faire gagner de l’argent à la fois à notre club mais aussi à la collectivité. Si les choses sont bien faites comme nous sommes en train de bien réfléchir il s’agira d’un ticket gagnant-gagnant qui pourrait être bénéfique pour tout le monde. À ce moment-là, même nos plus gros détracteurs devront nous prouver par A+ B, comment on peut empêcher de créer des emplois et empêcher à la collectivité de gagner de l’argent. »
LE FONDS DE DOTATION ‘‘ESPOIR ORANGE ET RÊVE BLEU’’
« Avec notre fonds de dotation, nous essayons, à notre petit niveau, d’apporter quelque chose de bien. J’ai eu beaucoup de retours positifs de gens qui ont été agréablement surpris de notre initiative d’offrir des voiturettes au CHU pour permettre aux enfants d’aller au bloc opératoire en étant moins stressés par exemple. Ce ne sont jamais des moments faciles à vivre et donner un sourire aux enfants c’est quand même un signe fort. On essaie d’être un club impliqué dans sa ville, dans sa Métropole et sa Région pour essayer de faire avancer les choses. »
RENDEZ-VOUS POUR LE 2000ème MATCH DU MHSC DANS L’ÉLITE ?
« Avec plaisir ! »
« A 2-0, Luis avait tombé la veste »
Quel est le match qui vous a procuré la plus grande joie ? « MHSC - Lille l’année du titre (2012). L’ambiance, le but en toute fin de match, la victoire qui nous assurait d’être en Ligue des Champions... Il y a des matchs charnières et celui-ci en fait partie. Émotionnellement c’était très fort.»
Le match qui vous a procuré la plus grosse déception ? « Les déceptions, on essaie de vite les oublier. La plus grosse, c’est peut-être la saison 1999-2000. On gagne la Coupe Intertoto en début de saison avec une belle équipe, un bon groupe aussi et, peu à peu, l’équipe a glissé et on a fini par descendre en D2. Je dirais le dernier match de cette saison-là. On fait 2-2 contre Lyon, à la Mosson, on descend et ce sont aussi les adieux de Pascal Baills qui a raccroché les crampons ce soir-là. Ça faisait beaucoup de moments durs d’un coup. »
Le match dont vous aimeriez changer le scénario ? « Le 5-4 à Marseille (saison 1998-99). Si ça avait pu rester à 4-0 comme à la mi-temps. On avait même eu l’opportunité d’en marquer un ou deux de plus au retour des vestiaires et puis…»
Le match le plus fou ? « Contre le RC Paris lors de la saison 1987-1988 (6-1). On était promu, on perdait 1-0 à la mi-temps pour finalement gagner 6-1.»
Le match que vous aimeriez revivre ? « Quand on gagne 3-2 au Parc des Princes alors qu’on est mené 2-0. J’ai le souvenir de Luis Fernandez qui dansait, il faisait tomber la veste et on avait renversé le match en un quart d’heure pour finalement l’emporter 3-2 (buts de Sanchez, Lefèvre et Robert)
