Cyril Jeunechamp : « Qu’ils ne se posent pas de question » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Cyril Jeunechamp : « Qu’ils ne se posent pas de question »

Avant MHSC-SRFC de ce dimanche, mhscfoot.com est allé à la rencontre de Cyril Jeunechamp, ancien joueur de l'équipe bretonne et champion de France 2012 avec le MHSC. « Cécé » évoque le championnat des deux équipes mais aussi son actualité d'entraîneur des U19 du Castelnau/Le Crès FC en étroite collaboration avec le Montpellier Hérault. Et plus dans les semaines à venir.

Cyril, comment se passe la vie de coach ?

J’avais envie d’entraîner, je voulais rester dans le foot, c’est ce que je sais faire et c’est ma passion

Ecoutez, ça se passe plutôt bien, c’est quand même une bonne catégorie, en plus ce sont des U19 nationaux. On joue vraiment contre des bonnes équipes, de bons joueurs alors àchaque fois les petits apprennent. On fait un parcours honorable pour l’instant et c’est encourageant pour la suite.

Prendre place sur le banc, était-ce planifié bien à l’avance et avant la fin de ta carrière de footballeur ?

Planifié, non. Mais quand on arrive vers la fin de carrière et qu’on essaie de se tourner vers la suite, on se demande ce qu’on aimerait faire et ce qu’on sait faire. Devenir coach, c’est devenu une évidence car j’avais quand même ça au fond de moi depuis pas mal de temps. Ensuite, les sollicitations du moment ont fait que j’ai atterri ici. J’avais envie d’entraîner, je voulais rester dans le foot, c’est ce que je sais faire et c’est ma passion.

Plutôt Wenger ou Mourinho dans le style ? Avez-vous gardé votre gnaque ?

Oui… (Sourire), après je ne peux pas dire Wenger ou Mourinho ou quoique ce soit, j’ai mon style, j’essaie d’avoir beaucoup de rigueur, d’inculquer beaucoup de rigueur, sans cela on ne peut rien avoir. Il faut aussi s’adapter au niveau des joueurs, c’est le plus important et le plus dur en tant que coach. Il faut savoir gérer ce qu’on demande aux joueurs et ce qu’ils peuvent faire. C’est un travail passionnant et quand on voit la progression des joueurs, on en retire de la fierté.

De toute façon on ne vous imaginait pas dénaturé sur un banc et plutôt dans la ligné d’un René Girard, Michel Der Zakarian ou du joueur que vous avez pu être sur le terrain, ne lâchant jamais rien, exigeant…

C’est sûr que je suis exigeant et, sur le banc, je n’arrive pas à rester assis durant un match. Je vis le truc et je suis à fond avec les joueurs. J’ai un peu gardé l’état d’esprit que j’avais quand j’étais joueurs, sauf qu’être entraîneur, ce n’est pas pareil. C’est plus dur, on n’est pas sur le terrain, on ne peut pas intervenir. Notre manière d’être peut aussi avoir un impact important sur les petits et il faut gérer ça. Ce n’est pas toujours facile et franchement il y a des mi-temps où les murs tremblent mais ça fait partie du truc et ils savent très bien de quoi il en est. S’ils font les choses comme il faut, je suis le premier à les féliciter.

Castelnau n’est pas loin du MHSC, y a t-il des liens naturels qui se mettent ou se sont déjà mis en place ?

élargir la complicité qu’on a déjà entre le MHSC et Castelnau/Le Crès, pour essayer de l’aplanir et de prendre le meilleur de tout le monde afin d’avancer

Oui, il y avait déjà des liens qui étaient noués entre les deux clubs et je pense qu’on va essayer de renforcer ça pour ne pas se tirer dans les pattes mais s’aider. C’est le but du rapprochement qu’on va mettre en place rapidement, je pense.

Quelle devrait être ta mission dans ce cadre-là ?

C’est de faire cette passerelle-là du mieux possible, de voir ce qui se fait sur les U15, U16, U17 et U19. Je garderai mon poste d’entraîneur à Castelnau et je travaillerai pour le MHSC. J’assisterai à toutes les réunions de coachs afin d’essayer de rapprocher les deux clubs pour ne plus qu’il y ait de « On-dit », de « Oui mais lui tu m’as pas dit que », voilà. Il faut essayer de faire venir des entraîneurs au MHSC pour leur faire voir comment ça travaille, pour élargir la complicité qu’on a déjà, pour essayer de l’aplanir et de prendre le meilleur de tout le monde afin d’avancer. 

Entraîneur N°1 dans un club de l’élite, ou adjoint, voire un autre poste, est-ce un objectif à plus ou moins long terme ?

Bien sûr. Quand on a été bercé dans le haut niveau pendant 20 ans en ce qui me concerne, c’est le but : accéder à un club pro, grimper les échelons pour essayer d’avoir la meilleure équipe possible. Ce qui me fait avancer, c’est cette passion avec l’envie d’aller le plus haut possible en ligne de mire. Mais dire aujourd’hui que dans 2 ou 3 ans je serai à tel ou tel niveau, je n’en sais rien du tout.

Observez-vous désormais un match de football avec l’œil du coach en devenir que vous êtes ?

Je regarde les matchs différemment, moins comme un joueur qui est pour une équipe ou pour une autre depuis un moment déjà. On regarde les déplacements, l’attitude que les joueurs ou les entraîneurs peuvent avoir. J’essaye un peu de tirer le meilleur de chaque match et d’apprendre à ma sauce. Je regarde beaucoup de rencontre, j’aime bien, même si ce sont parfois des matchs « un peu pourris », il y a toujours quelque-chose d’intéressant à regarder sous cet œil différent qu’un coach peut avoir.

Que pensez-vous du MHSC de cette saison que les gens, voire les médias, aiment à comparer avec votre MHSC des années 2009 à 2012 ?

Montpellier, dans l’agressivité et les duels, ils ont été comme jamais ils ont été depuis le début de saison. Ça, plus la qualité de jeu sur la largeur et la profondeur, ça a fait exploser Nîmes

Je vois plein de similitudes, oui. Ce qui ressort en premier, c’est que ça a l’air d’être une équipe de copains. Les résultats font aussi qu’il y a une dynamique et il faut essayer de la garder le plus longtemps possible.  Il y a aussi la solidité défensive, le fait d’être meilleure défense devant Paris, ou à égalité, qui dénote tout le travail qui a été mis en place. Il faut reconnaître le boulot du coach et du staff ,car la solidité défensive est le plus dur à avoir. Par rapport à la saison passée, c’est la qualité offensive qu’ils ont désormais qui fait vraiment la différence. C’était déjà solide défensivement mais il manquait de la qualité offensive pour mettre des buts. Là, avec les trois de devant, ils ont cette qualité et l’efficacité est là. Tant que ces deux paramètres tiendront la route, ils vont avancer et ça prendra des points.

Voyez-vous un peu en Delort-Laborde le duo Montano-Camara ou en Skhiri-Le Tallec les Saihi-Estrada voir un peu de toi dans Aguilar ou de Belhanda en Mollet ?

Oui, les qualités des joueurs ou des associations peuvent se ressembler, bien sûr. Giroud-Belhanda avec Delort ou Laborde et Mollet. Après, dans un collectif, quand tu es solide défensivement et que tu as tes deux ou trois joueurs phares qui sont bien à ce moment-là, ça te fait du bien et ça te permet de marquer des buts et de gagner des matchs. Tu n’as pas besoin de marquer 3 ou 4 buts par match pour les gagner. 1-0, 2-1, tu sais que ça tient. C’est encourageant et c’est un travail collectif, je n’aime pas trop ressortir des individualités du groupe ou faire des comparaisons.

En tant qu’ancien pailladin et nîmois, vous avez dû avoir un œil attentif au dernier derby…

J’étais venu au stade avec Fred Mendy et un autre ami. Il n’y a pas eu match, tout simplement. Je pense que Nîmes était cuit physiquement avec cette troisième rencontre en une semaine et les joueurs n’ont pas pu répondre dans le duel. Ça s’est joué là-dessus, dans l’état d’esprit et le duel. Normalement, c’est leur force. Et là, ils ont faillit tandis que Montpellier, dans l’agressivité et les duels, ils ont été comme jamais ils ont été depuis le début de saison. Ça, plus la qualité de jeu sur la largeur et la profondeur, ça a fait exploser Nîmes.

La venue de Rennes, un club où vous avez aussi joué, ça vous inspire quoi que ce soit d’un côté comme de l’autre ?

C’est un match important, même si tous le sont, mais c’est un match différent pour les deux formations. Montpellier veut rester en haut et Rennes sort d’un moment un peu compliqué malgré avoir gagné son dernier match à l’extérieur à Caen. J’ai récemment passé trois ou quatre jours à Rennes et il y a vraiment des bons joueurs mais c’est trop en dent de scie. Ils ont énormément d’occasions mais ils ne sont pas efficaces et ils ne sont pas aussi solides défensivement que Montpellier. Ça fait donc une différence de points au classement qui est ce qu’elle est après 13 journées de championnat.

Quand vous voyez Vito avec qui vous jouiez il y a 5-6 ans, vous vous dites quoi ?

On était vraiment une bonne bande de potes. tous les jours on était heureux d’aller à l’entraînement Même si on savait qu’on allait en baver. C’était vraiment un état d’esprit spécial

Je suis vraiment content pour lui mais je ne suis pas vraiment étonné. Quand on voit ses matchs, on se dit qu’il peut encore jouer, il n’est pas cuit physiquement. Par rapport à son placement, c’est chaque fois un des meilleurs joueurs sur le terrain défensivement. Il est bien épaulé aussi par les deux à côté de lui qui vont au charbon. Lui, il essaie un peu plus de couper les trajectoires mais quand il faut y aller, il y va aussi. Vito, c’est mon ami, et je ne peux qu’en dire du bien de toute façon. Quand on est bon, qu’on soit jeune ou moins jeune, on joue. C’est le jour où on est moins bon ou qu’on passe plus souvent au travers qu’on se pose des questions. Lui, pour l’instant, ce n’est pas le cas et il avance.

Vous n’êtes pas étonné mais si en 2013 on vous avait dit que 5 ans plus tard et à 41 ans il serait toujours capitaine de l’équipe, vous auriez quand même  un peu tiqué !

C’est sûr. J’ai arrêté à 38 ans à Istres même si physiquement je me sentais peut-être de continuer. Lui, c’est dans sa nature, il a une bonne hygiène de vie, ça y fait beaucoup. Et il profite, il sait que c’est peut-être ses dernières années ou sa dernière année, on n’en sait rien. C’est que du bonus, il croque à pleines dents ce qu’il lui reste à prendre.

Il y en a un qui a souvent mis des buts d’anthologie face aux Rennes, voyez-vous de qui on parle ?

Oui (rires). Souley a mis de beaux buts face à Rennes mais je m’en rappelle surtout d’un à Toulouse qu’il a inscrit d’une superbe volée lucarne opposée. Il avait également mis un beau but comme ça à Boulogne mais voilà, Souley, son meilleur pied c’est la tête. Il a mis beaucoup de beaux buts de la tête. C’est un peu plus compliqué pour lui cette saison, il ne joue pas beaucoup. Je l’ai eu il n’y pas longtemps au téléphone, on a aussi mangé ensemble, et c’est vrai que ce n’est pas le même cas que Vito. J’espère que cela va un peu tourner pour lui car c’est un garçon qui a encore envie de jouer, qui a encore le mental et j’espère que cela va aller mieux pour lui.

Ça vous manque de mettre des soufflantes à Souley ou de vous engrainer juste pour le fun  avec lui à l’entraînement ?

Ah oui ! En parlant de ça, je suis retombé sur une photo de ça qui avait fait le buzz. Quand je le vois, j’ai encore des souvenirs de tout ça, de ces moments de partage qu’on avait dans le vestiaire, où ça chambrait etc. Oui, ça manque car quand on a vécu de belles années comme on a vécues, c’est difficile de ne plus avoir ça au quotidien. On était vraiment une bonne bande de potes. En fait on était heureux d’aller à l’entraînement tous les jours. Même si on savait qu’on allait en baver. C’était vraiment un état d’esprit spécial.

Pour en revenir au MHSC et à Rennes, que peuvent envisager selon vous ces deux équipes si on se projette jusqu’à la 38ème et dernière journée de championnat ?

Je pense qu’ils ont un bon état d’esprit, ce ne sont pas des mecs qui se la pètent.  Le pire des scénarios serait de dire qu’on a déjà marqué 10 buts et qu’on va essayer d’en marquer un autre plutôt que d’essayer de faire marquer le copain.

Je l’ai dit à un confrère à vous il n’y a pas longtemps, tant que Montpellier aura cette solidité défensive et cette efficacité devant, je les vois déjà devant Marseille. Je ne veux pas leur porter la guigne mais je les vois dans le top 5. Même s’ils ont un passage à vide, la solidité défensive sera toujours là et tu vas toujours tirer des nuls. Je ne les vois pas faiblir.

Un peu à l’image de la première année où vous étiez au MHSC quand avec René Girard vous aviez décroché la 5ème place …

Oui, je les vois faire un peu ce parcours-là. Il ne faut pas qu’ils se posent de question et qu’ils ne regardent pas le classement maintenant. Bon, bien sûr qu’on le regarde tout le temps quand on est joueur, mais il ne faut pas se focaliser dessus. Je pense qu’ils ont un bon état d’esprit, ce ne sont pas des mecs qui se la pètent.

Le risque à éviter n’est-il pas que les joueurs commencent à regarder leurs stats avant le collectif ?

Je pense que si cela en arrive là, le coach est assez rigoureux pour recadrer tout ça. Ils ont tous une belle carte à jouer collectivement. Si tout le monde fait une grosse saison collectivement, automatiquement, ça se ressentira d’un point de vue individuel. Les mecs seront récompensés de quelque-chose. Le pire des scénarios, c’est ça : de se dire qu’on a déjà marqué 10 buts et qu’on va essayer d’en marquer un autre plutôt que d’essayer de faire marquer le copain. C’est le travail du coach qui va faire la diff’.

Que doit faire Rennes pour éviter de continuer en dents de scie ? Une série positive pour retrouver la confiance et lancer la machine ?

C’est exactement ça car ils ont le potentiel. Je suis allé les voir contre Reims, ils ont perdu 2-0 chez eux alors que deux mois avant ils avaient gagné à Marseille. C’est le déséquilibre d’une équipe. Quand un jour les individualités ne sont pas présentes, le collectif n’arrive pas à prendre le dessus. Il y a ça et l’efficacité offensive à retrouver. Il leur faut trop d’occasions pour mettre des buts et ils sont quand même assez fragiles défensivement.

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