Arrivé au MHSC cet hiver, le défenseur international de 23 ans a déjà montré beaucoup de qualités. Avec sérénité et humilité...
Jusqu’ici, le seul lien qui unissait le MHSC à la République Tchèque était ce 3 août 2002 date où Petr Cech, plus grand gardien de l’histoire de son pays avait foulé pour la première fois une pelouse de Ligue 1 en venant au Stade de La Mosson avec le maillot du Stade Rennais floqué du n°34. Mais depuis le 23 janvier dernier, le club montpelliérain a désormais un joueur tchèque, le premier de son histoire. Son nom Lukáš Pokorný.
Né à Liberec, ville du Nord de la République Tchèque, fief jadis de l’industrie du textile, Lukáš Pokorný y a passé les 23 premières années de sa vie. Des années placées sous le signe du foot. Oui mais pas que… « Mon père était gardien de but professionnel de hockey sur glace en première division tchèque donc j’ai commencé par ce sport à l’âge de 5 ans, explique le néo Montpelliérain, mais ma mère trouvait ça dangereux alors j’ai vite changé pour faire du foot. » Des patins aux crampons, il y a un pas que Lukáš, aîné d’une famille de 3 enfants (un frère et une sœur) a sauté sans problème. Au Slovan Libérec, club de sa ville natale, ce grand gabarit longiligne a franchi toutes les étapes de la formation jusqu’à l’équipe fanion avec laquelle il a remporté la Coupe de République tchèque il y a 2 ans et disputé deux fois l’Europa League. C’est lors d’un match de cette compétition qu’il a d’ailleurs découvert le football français le 1er octobre 2015. Ce jour-là, avec Lukáš dans ses rangs, le Slovan était allé s’imposer 1-0 au Vélodrome face à l’OM de Michel. « C’était un match complètement fou, se souvient le nouveau défenseur du MHSC, on avait tiré une seule fois au but contre peut-être 30 fois pour l’OM, on avait beaucoup subi et finalement, on avait gagné. C’était dingue. Un de mes grands souvenirs. » Comme un clin d’œil du destin, c’est dans ce même stade et face au même adversaire que Lukáš Pokorný a disputé son premier match sous les couleurs montpelliéraines le 27 janvier dernier, quelques jours seulement après son arrivée dans l’Hérault. Une arrivée qui le comble de bonheur. « C’est un rêve pour moi de signer ici et de découvrir la L1 qui est un bon championnat. Lors des premiers contacts, je n’y croyais même pas. Montpellier est le meilleur choix de ma carrière pour progresser. Je suis vraiment très heureux d’être ici. »
Un choix loin d’être intervenu au hasard... Car si en rejoignant le MHSC, il quitte son pays natal pour la première fois de sa carrière, le nouveau numéro 12 montpelliérain n’a pas pour autant rejoint une terre totalement inconnue. « Je sais que Montpellier a été sacré Champion de France en 2012 avec un certain Olivier Giroud au poste d’avant-centre car je suis beaucoup Arsenal, sourit Lukáš. J’ai commencé à regarder le MHSC lors de sa campagne en Ligue des Champions la saison suivante. D’autre part, Montpellier est une super ville. Tout le monde en République Tchèque aime le Sud de La France qui est une région magnifique. » Hors du terrain justement, ce jeune homme calme et posé, admet une grande passion pour un raffinement typiquement français. « Quand j’ai du temps libre, j’aime manger dans un bon restaurant avec ma compagne. Découvrir les différentes cuisines c’est ma grande passion. J’aime regarder des films et passer du temps avec ma famille. La famille est quelque chose de très important pour moi. »
Sur le rectangle vert, ce défenseur physique et longiligne semble en tout cas s’adapter très rapidement. Entré en fin de match face à l’OM alors que le score était déjà scellé, il a depuis enchaîné avec 3 prestations convaincantes face à Bastia, Monaco et Nancy. A la fois bon de la tête, dur sur l’homme et cherchant régulièrement à relancer court pour être le premier constructeur des actions, il s’affirme à 23 ans comme une belle promesse d’avenir pour le MHSC. « En République Tchèque c’est plus tactique. Il y a moins de qualité individuelles qu’ici donc nous devions être meilleurs tactiquement. La Ligue 1 est très physique et très rapide. Le niveau est nettement meilleur qu’en République Tchèque et je voulais venir jouer ici, explique-t-il. Concernant ma nouvelle équipe, je trouve qu’elle a beaucoup de qualités techniques. Je constate aussi que tout le monde essaie de m’aider depuis mon arrivée, notamment au niveau de la langue. Désormais c’est à moi de continuer à travailler pour m’adapter et progresser mais je me sens très bien ici. »
Prochaine étape ce dimanche avec la venue de Saint-Etienne à La Mosson. Dans la foulée de la belle prestation contre Monaco – « Une très belle équipe contre laquelle on a su se créer des opportunités, les mettre en difficultés et y croire jusqu’au bout », – puis du bon point ramené de Nancy, les Pailladins voudront donc confirmer leur belle série actuelle face à un des clubs mythiques du championnat. Un défi loin d’être aisé mais jouable et passionnant. « Saint-Etienne est une très bonne équipe avec un très beau stade. J’ai vu leur match contre Lyon à la télé, explique-t-il. Ce ne sera pas un match facile mais on va tout donner pour faire un bon résultat. »
« Très fier » d’être le premier joueur tchèque de l’histoire du MHSC, Lukáš Pokorný essaiera d’y enchaîner un cinquième bon match consécutif sous ses nouvelles couleurs. Histoire d’aider le MHSC à se maintenir – « Nous devons absolument rester en L1, c’est mon objectif principal. J’ai des responsabilités, je veux me battre et aider mes coéquipiers et le club au maximum ». Un objectif qui en appelle d’autres avec en toile de fond la volonté de retrouver la sélection nationale tchèque avec laquelle il a disputé son premier match cet été contre l’Arménie. « Ça a été une grande expérience, un rêve devenu réalité j’étais vraiment fier de ce moment et je ne veux pas que ce soit la dernière, conclut Lukáš. C’est vraiment difficile car en République Tchèque il y a de très bons défenseurs, mais j’espère bien y retourner. Cela passe par de bonnes performances en club » Avant de marcher pourquoi pas sur les traces de son compatriote aujourd’hui gardien d’Arsenal…
