Thierry Laurey : « 15 ans dans un club, c'est énorme ! » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Thierry Laurey : « 15 ans dans un club, c'est énorme ! »

ANCIEN MHSC - Avec 266 rencontres sous le maillot pailladin, l'actuel entraîneur du GFC Ajaccio (L2) fait partie des 10 joueurs ayant disputé le plus de matchs avec le MHSC durant leur carrière de joueur. Au club en 1987/88 puis de 1991 à 1998 avant d'oeuvrer comme coach au sein du club durant de nombreuses année, Thierry Laurey s'est confié à mhscfoot.com avant OM-MHSC de dimanche, deux clubs pour lesquels il a mouillé le maillot. 

ENTRETIEN #40ANSMHSC

Thierry, savez-vous à quel rang vous vous situez au classement des joueurs qui ont disputé le plus de matchs sous les couleurs du Montpellier Hérault ?
Je ne sais pas exactement mais je dirais dans les 10. Je pense que c'est Pascal Baills qui en a disputés le plus. J'ai été régulièrement titulaire en 8 saisons comme joueurs au MHSC, alors même s'il y a eu une longue blessure qui a un peu gâché une saison ou même des suspensions, j'ai disputé un certain nombre de matchs ! Cependant, ce qui est plus important que le nombre de rencontres qu'on a pu disputer avec un club, c'est l'image qu'on y a laissée, l'image que les gens gardent de la personne. Je pense que beaucoup de monde m'apprécie au MHSC et c'est réciproque.

Votre première aventure au MHSC lors de la saison 1987/88, c'était une aventure un peu folle coincées entre vos passages à Marseille puis Sochaux...
Oui, complètement. Le MHSC venait d'être promu en L1 et on a fait une super saison cette année-là. Il y avait un groupe super, des bons mecs et des supers joueurs comme Nenad Stojkovic, Julio César, Laurent Blanc, Roger Milla, Albert Rust etc... On s'aperçoit aujourd'hui que c'était une chance à l'époque d'avoir un tel groupe. En avoir fait partie et avec la saison qu'on a fait, cela reste un de mes meilleurs souvenirs dans le football. Cela coïncidait aussi à la meilleure période de ma carrière de joueur en incluant dedans la saison d'avant à Marseille et les deux suivantes à Sochaux. Une période qui m'a permis de connaître les sélections en équipe de France espoir, olympique ou même A. C'est donc une période qui marque, une période forte de ma vie de footballeur.

Ce MHSC 1987/88, c'était un milieu de terrain parfait, non ? Avec un super récupérateur de ballons, Jean-Claude Lemoult, un super relayeur, Thierry Laurey, et le meneur de jeu parfait en la personne de Gérard Bernardet. Corrigez-nous si on se trompe...
C'était ça, oui, et on était tout aussi performant quand Kader Ferhaoui et Laurent Blanc jouaient à nos côtés. Même avec Jean-François Larios qui avait un peu moins joué en raison de blessures. On était 5 pour 3 ou 4 postes et ça fonctionnait bien dans le jeu, les tâches de chacun étaient respectées. Jean-Claude était vraiment important dans l'équipe, c'était le « boss » qui tenait l'ensemble car il avait eu une sacrée expérience de joueur avec le PSG, il avait était champion olympique avec la France. « Gégé » Bernardet était vraiment sur une bonne saison et il y avait les jeunes loups comme moi, Abbès ou Baills qui avaient envie de montrer ce qu'ils valaient. L'amalgame s'est bien fait.

Comment expliquer que ce MHSC, tout juste promu en L1, finisse 3ème du championnat et européen pour la première fois de son histoire ?
L'équipe avait surfé sur sa montée de L2 à L1 avec quelques bonnes recrues qui s'étaient ajoutées comme Rust, César, Cubaynes ou Pérez. On a démarré sur une bonne dynamique, notamment à domicile car à l'extérieur nous avions un peu de mal au début. Petit à petit, comme on dit, l'appétit vient en mangeant. On gagne des matchs, on monte au classement et on devient même plus performant à l'extérieur. C'est malgré tout à domicile qu'on était vraiment performant. La Mosson était imprenable ! Je crois qu'on perd un seul match cette saison-là contre Toulon à domicile, 0-1. Sinon c'était 3 ou 4 buts à tous les matchs et quelque-chose comme 55 buts en 19 matchs à la maison sur la saison. C'était notre force, on savait qu'on allait marquer quoi qu'il arrive et l'ambiance était super bonne. Je revois certains joueurs de temps en temps avec plaisir car on a quand même vécu des choses formidables ensemble.

Il y a aussi eu ce fameux MHSC-OM de l'avant dernière journée en mai 1988, un match qui a permis au club de se qualifier pour la première fois de son histoire en Coupe d'Europe...
A l'aller on avait déjà fait un gros match contre Marseille au Vélodrome. On fait 1-1 là bas mais on méritait de l'emporter. Joseph-Antoine Bell avait fait des parades extraordinaires ou avait été sauvé par les poteaux, sans quoi nous l'aurions emporté. Au retour, l'OM était dans l'obligation de l'emporter alors que nous, on avait encore un joker  puisqu'on recevait le TFC, après ce MHSC-OM, lors de la dernière journée de championnat. Le stade était plein et rien ne pouvait nous arrêter. On pouvait même croire qu'on faisait preuve d'un excès de confiance sur le moment ! Mais on était vraiment sûr de nous et quand tu es athlète de haut niveau, ne pas douter est un sentiment vraiment extraordinaire dans une carrière.

Vous-même vous disputez une belle rencontre ce jour-là ...
On gagne 4-0 et je mets deux buts, oui. Mais je suis à la finition du travail de l'ensemble de l'équipe et d'un groupe qui s'est créé une tonne d'occasions sur cette rencontre. On a fait un gros match et une belle fête après, à Castelnau-le-Lèz chez le Président quand il habitait encore là-bas. C'était une grand moment.

Un grand moment pour vous aussi qui étiez prêté par l'OM à Montpellier ?
Dans les médias, on avait surtout parlé lors de l'avant-match du fait que j'appartenais à l'OM, du fait que le club m'avait prêté car il doutait un peu de mes capacités et qu'au final j'avais fait une belle saison avec Montpellier. Cela aurait été aujourd'hui, cela aurait fait le buzz un peu partout comme on dit...

La saison précédente, vous étiez donc à l'OM, l'année où arrive Bernard Tapie à la tête du club. Vous avez donc vécu les débuts de l'ère « Tapie » à l'OM ...
C'était doublement surprenant de me retrouver là car je venais de Valenciennes qui avait été longtemps dernier de L2 et qui s'était sauvé de la descente en National. J'ai rencontré Tapie et Hidalgo à Paris alors que j'étais un petit joueur de L2. Et puis le premier contact a été super. Je suis arrivé l'été après la Coupe du Monde 1986 au Mexique et comme les Förster, Giresse et les autres joueurs ayant participé à l'épreuve n'avaient pas pu être en condition de suite, on m'a donné ma chance  et j'ai débuté la saison comme titulaire. Cela avait bien marché pour moi et pour l'équipe autour de la dynamique Tapie. On était sous les feux de la rampe. Quand Tapie était là, les caméras n'étaient pas loin. C'était tout nouveau pour moi mais les gars d'expérience qu'étaient Förster, Sliskovic, Giresse, Bell ou Domergue m'ont servi de guide car ils étaient habitués aux ambiances des gros matchs. C'était phénoménal, un apprentissage en accéléré aux côtés de gars qui connaissaient les tenants et les aboutissants du métier. En une saison j'ai autant appris que si j'avais fait 10 ans ailleurs, avec une place de 2ème en championnat et une finale de Coupe de France. Je n'ai jamais revécu une saison pareille par la suite.

Pourquoi avoir été prêté à Montpellier alors que cela avait bien fonctionné avec l'OM ?
On avait terminé deuxième derrière Bordeaux en championnat et on avait perdu la Coupe de France face aux mêmes Girondins. Tapie était dégouté car c'était face à son « ami intime » Jean-Claude Bez, le président bordelais. Tapie avait alors décidé de renouveler l'effectif. Il voulait me garder tout en ne me promettant pas de jouer tous les matchs. Ne voulant pas non plus me transférer, on avait décidé que je m’aguerrisse un an ailleurs en prêt. Après une saison passée à Montpellier, il avait finalement décidé de faire venir Franck Sauzée à l'OM et j'ai fait partie de la transaction puisque je partais dans le même temps à Sochaux. Je n'ai eu aucun souci avec ça car j'ai vécu deux super saisons à Sochaux, avec la Coupe d'Europe et tout, je m'y suis régalé en tant que footballeur.

Vous revenez à Montpellier en 1991 après avoir connu un passage à Paris et Saint-Etienne...
Quand je suis parti de Sochaux, le président Nicollin voulait déjà me faire revenir au MHSC. Mais dans le même temps j'avais une proposition du PSG et je lui ai dit que cela ne se refusait pas car tout joueur a envie de connaître le PSG durant sa carrière. Mais je lui ai aussi dit que je reviendrai un jour à Montpellier. En allant à Paris, il s'est avéré que je me suis un peu planté car rien de ce qui m'avait été promis ne s'est réalisé. Sur le terrain, les choses ne sont guère allées mieux et on se prend notamment un 4-0 calamiteux en début de saison à Montpellier. J'ai morflé pour tout le monde après ce match-là. J'ai senti que les dès étaient pipés, je n'ai peut-être pas été à la hauteur de mon côté non plus sur le terrain. Dans tous les cas, au bout de quatre mois je suis parti à Saint-Etienne car je ne prenais aucun plaisir à Paris. A Saint-Etienne, on était un peu dans une impasse, dernier au classement. Mais on finit malgré tout 13èmes en fin de saison, on avait fait le boulot. Quand la saison suivante le MHSC ne va pas trop bien après deux défaites initiales en championnat, le club veut me faire revenir. C'était prévu depuis longtemps, comme je l'ai expliqué, et je n'avais donc aucune raison de ne pas revenir au MHSC, surtout, qu'avec ma femme, on s'était énormément plu à Montpellier lors de notre premier passage.

Comment définiriez-vous ce second passage au club de 1991 à 1998 ? Votre plus longue période de joueur dans un club.
J'ai passé 7 ans au MHSC comme joueur et 8 ans comme entraîneur à partir de 1991. 15 ans, c'est énorme ! Il y a beaucoup d'amitiés qui se nouent. C'est sûr, pour être honnête, que c'était plus sympa comme joueur mais je ne regrette pas d'y avoir été entraîneur. Quand on fait ce métier-là on sait qu'on doit être prêt à faire ses valises à n'importe quel moment. Ce ne sont que de bons souvenirs malgré tout car c'est au MHSC que j'ai débuté sur un banc, que j'ai pu passer mes diplômes ...

Est-ce que le quart de finale de Coupe de France gagné au Vélodrome en 1994, la saison où vous atteignez la finale contre Auxerre, reste le OM-MHSC phare de cette période-là ?
C'était un match très important, on s'était super bien préparé et on était passé aux penalties (0-0 à l'issue de la prolongation, NDLR). Cela avait quand même été compliqué, dans une ambiance chaude au Vélodrome. Mais on avait tenu avec des anciens comme moi, Périlleux, Der Zakarian ou Reuzeau pour encadrer les jeunes. Les rôles étaient un peu inversés en ce qui me concerne par rapport à l'époque dont on parlait tout à l'heure, quand j'étais jeune joueur à l'OM encadré par les Forster, Sliskovic etc. Bref, avant les penalties on connaissait tous les tireurs marseillais, leur façon de tirer et on avait tout étudié. On était content d'en arriver à cette séance des penalties car cela avait été chaud, avec quelques tacles gratinés, les OM-MHSC ayant toujours été assez engagés d'une manière générale.

Est-ce le fait d'avoir dû encadrer la jeune génération montante de l'époque au MHSC qui vous a donné par la suite envie de devenir entraîneur ?
La personne qui m'a marqué et qui, je pense, est reconnu à Montpellier mais pas assez au niveau national, c'est Jean-Louis Gasset. C'est un garçon qui m'a toujours plu dans ses analyses, ses corrections et ses réflexions. Avoir été adjoint au MHSC avec lui sur le banc a été un réel plaisir. Cela n'a pas duré mais j'ai eu la grande chance de le côtoyer et j'ai pu m'en inspirer. Je suis très content de la carrière qu'il a pu faire derrière avec Laurent Blanc. Plus qu'un exemple, c'est un modèle pour moi.

Si vous deviez retenir un seul joueur et un match qui vous auront marqué durant votre carrière sur le rectangle vert ?
Retirer un joueur, comme cela, ce n'est pas possible. Car il y a eu beaucoup d'amitiés qui se sont créées et je ne voudrais pas en vexer un si je parle d'un tel et pas d'un autre. Après, en ce qui concerne le match, c'est facile. C'est le 5-4 comme entraîneur adjoint à Marseille en 1998. C'est ma première année sur le banc et ça te fait vite découvrir le métier. Après ce genre de match, durant toute ta carrière de coach tu sais que même si tes joueurs mènent 3-0 à la mi-temps tu vas leur dire que rien n'est encore joué ! Il n'y avait qu'à Marseille que ce genre de rencontre pouvait se produire... Tu mènes 4-0 au bout d'un heure de jeu et tu perds 5-4. Là, tu as l'impression qu'on t'envoie à la figure un grand « Bienvenue dans le foot et le métier d'entraîneur ! ».

Pour les joueurs, en faisant un effort, si vous deviez en citer quelques-uns...
J'ai eu la chance de jouer aux côtés de beaucoup de grands joueurs. Nenad Stojkovic au MHSC, Julio César, Aliocha Asanovic, des très grands joueurs et des bons copains. Aliocha, je suis allé chez lui à Split quand il fallait que je fasse mon stage d'entraîneur pour le DEPF, et il m'a formidablement accueilli ! A l'OM il y avait Sliskovic et surtout Förster qui était le meilleur défenseur au monde à l'époque, un gars d'une gentillesse extraordinaire. Tous ces joueurs sentaient le foot, ils avaient quelque-chose en plus que les autres et toi tu étais bien à ta place. Tu travaillais pour eux, avec plaisir. C'étaient vraiment des cadors et il n'y avait qu'une chose à faire : les écouter et les regarder.

Quel regard portez-vous sur l'OM et le MHSC actuel ?
Le MHSC a fait un match correct contre Bordeaux, de ce que j'ai pu voir à la télé. C'est un nouveau cycle qu'entame le club après les départs de Giroud, Belhanda, puis désormais Cabella. L'équipe a  forcément un peu perdu de son homogénéité. Mais j'ai récemment eu l'occasion d'aller visiter le nouveau centre d'entraînement grâce à mon ami Bruno Carotti. Ce sont des installations merveilleuses, un vrai plus pour le club et un outil extraordinaire pour les joueurs. C'est l'occasion pour le MHSC de se renouveler, de repartir de l'avant après un titre de Champion de France amplement mérité et, qui n'a pas fait du mal, mais qu'il a fallu savoir digérer avec toute l'attente des gens qui subsiste derrière. Le club doit se refaire une santé progressivement. Ce qui est déjà bien, c'est que le MHSC est en bonne santé financière, ce n'est pas rien, et le club peut compter sur des gens à sa tête qui mènent suffisamment bien leur barque pour envisager le futur sous de bons auspices. Quant à l'OM, l'AS Monaco et le PSG leur font beaucoup de « mal ». Mais cela reste l'OM, avec un public, un superbe nouveau stade et je ne suis pas trop inquiet pour eux. Ils ont l'air d'avoir pris un entraîneur qui va remettre de l'ordre dans la boutique, même si elle n'était pas forcément trop en désordre, et qui va peut-être permettre à son équipe d'aller titiller le PSG et Monaco. Cela ferait beaucoup de bien au football français et surtout à Marseille. Quand on voit leur stade, cela donne envie de les revoir sur le devant de la scène.


 

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