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Geoffrey Dernis : « Une magnifique aventure »

INTERVIEW #40ansMHSC

Sacré champion de France avec le MHSC en 2012, le milieu de terrain donnera le coup d’envoi fictif de la rencontre MHSC – Stade rennais samedi soir, dans le cadre des 40 ans du club. A cette occasion, il revient sur ses trois saisons passées sous le maillot pailladin avec franchise et bonne humeur… Comme à son habitude…

Geoffrey, en premier lieu, comment ton arrivée à Montpellier s'est-elle concrétisée ?
J'étais en vacances en Corse et mon agent m'a appelé pour me dire que les dirigeants de Montpellier souhaitaient me rencontrer pour évoquer une éventuelle venue au club. Avec ma famille, nous sommes venus quelques jours ici, on a rencontré Laurent Nicollin et René Girard et le feeling est tout de suite passé. On s'est mis d'accord et tout s'est rapidement concrétisé.

Tu venais de jouer l'Europe avec Lille puis Saint-Étienne (tes deux précédents clubs), et te voilà chez un promu… Sacré pari…
Vous savez, parfois, le football ce sont de belles histoires à écrire aussi. J'ai trouvé le challenge super intéressant. Le MHSC venait de monter en Ligue 1 et voulait miser sur les jeunes puisqu'ils avaient une superbe génération, en les encadrant par des joueurs plus expérimentés. C'était un nouveau rôle pour moi mais ça me plaisait beaucoup.

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au club ?
J'ai passé trois saisons magnifiques à Montpellier. J'ai vécu des choses extraordinaires avec Lille et Saint-Étienne et j’ai eu la chance dans la continuité, ici à Montpellier, de vivre trois années absolument fabuleuses. La première, nous avions fini 5e, la seconde on s'est retrouvé en finale de la Coupe de la Ligue et la 3e année nous avons été champions. Ce n'est que du bonheur et ce titre de Champion de France restera pour moi l'apothéose de toute ma carrière.

Revenons sur ton parcours saison par saison justement… la première
La première saison (2009-2010) avait été un peu spéciale pour moi. Je ne m'attendais pas à vivre ça mais il y avait une  génération dorée qui était en place avec de super jeunes. Lors du premier match, Cyril Jeunechamp avait été expulsé, j'étais sorti et après, l’équipe tournait bien tout simplement… et quand l'équipe tourne c'est compliquée pour un entraîneur de sortir les mecs qui sont bons. Je ne dis pas que j'étais content de ne pas jouer, on ne va pas se mentir, mais quand c'est comme ça tu mets ton amour-propre de côté et tu encourages les autres. C’est ce que j'ai fait. Dans un tel cas, il faut juste essayer de répondre présent lorsqu’on fait appel à toi et ça été le cas, je pense à Paris sur un match qui était important pour finir européen. On gagne 3-1 et je marque deux buts ce soir-là… Un très bon souvenir.

La deuxième saison (2010-2011)…
Cette année-là, au départ, on part sur les mêmes bases que la saison précédente. Pour ma part, j’ai joué assez rapidement les matchs de Coupe de la Ligue, ça s'est plutôt bien passé et ça m'a permis de montrer que je pouvais m’imposer dans cette équipe. Du coup, j’ai beaucoup plus joué sur la deuxième partie de saison en championnat.

Et enfin la troisième, celle du titre (2011-2012)…
Lors de cette troisième saison, je ne savais pas trop ce que je voulais car, lors des deux premières, il y avait eu des belles choses et des moments plus difficiles. Je voulais continuer mais je ne voulais pas repartir sur une saison où je ne jouais pas trop. J'arrivais à la trentaine et j'avais envie de jouer. Pendant les matchs de préparation, le coach m'a dit qu'il aimerait bien tenté un coup avec moi en me faisant jouer dans le couloir droit. C'est quelque chose que j'avais déjà fait en tant que milieu mais jamais en tant qu'attaquant. Il m’a expliqué un peu ce qu'il voulait, je savais que j'allais partir avec peut-être ce rôle-là et cela s'est très bien passé. On a tout de suite trouvé un collectif extraordinaire, on savait très bien que si un équipier n'était pas en forme, un autre prenait le relais… Jusqu'à la blessure au genou,  j'avais quasiment tout joué et tout se passait bien pour moi. Cette année-là, nous sommes allés au bout de cette aventure qui, autant sur le plan humain que sportif a été extraordinaire.

À partir de quel moment as-tu cru au titre final ?
Déjà, il s'est passé quelque chose pendant la Coupe d'Afrique des Nations. À cette période-là, il y a eu pas mal de joueurs qui sont partis comme Younes Belhanda, Jamel Saihi et Karim Aït-Fana et on se demandait si l'absence de ces joueurs importants n'allait pas nous porter préjudice… Finalement, nous avions réussi à gagner trois matchs sur quatre durant cette période, dont un match très difficile contre Lyon à la maison, ce qui nous a permis de rester au contact du leader parisien. C'est à ce moment-là que des joueurs comme Benjamin Stambouli ou Rémy Cabella se sont imposés dans cet effectif-là et sont apparus comme des solutions supplémentaires pour nous permettre d’être encore plus forts. C'est à ce moment-là que je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose de super à réaliser avec ce groupe.

Quel est ton meilleur souvenir avec le MHSC ?
Je prendrai ce match contre Lille, le dernier à domicile juste avant le titre : l'ambiance, le fait que l’on marque la 94e minute… Même si je ne l'avais pas joué, je revois ce match là comme si c'était hier. C'était quelque chose d'extraordinaire à vivre. Ça restera mon meilleur souvenir, au même titre que le dernier match à Auxerre une semaine plus tard où je rentre cette fois-ci en fin de match et où je tire le corner pour le but de John Utaka. . Un grand moment là aussi…

Que deviens-tu aujourd'hui ?
Après mon départ de Montpellier, je suis parti à Brest, puis, en début de saison, je suis allé jouer en Grèce pour vivre une expérience à l'étranger. Je suis revenu à la maison mois de janvier. Aujourd'hui, je profite de mon temps libre avec ma famille, je prévois aussi, éventuellement, un futur projet en attendant le mois de juin, si des opportunités s'ouvrent à moi pour faire peut-être une dernière saison au niveau professionnel.

Quel effet cela te fait-il de donner le coup d'envoi samedi soir dans le cadre des 40 ans du club ?
C'est un plaisir de revenir dans un stade où j'ai vécu de fortes émotions. Il s'est vraiment passé quelque chose de fabuleux ici sur le plan sportif mais aussi sur le plan humain. Depuis que je suis revenu de Grèce, je vais tous les 15 jours au stade pour soutenir le MHSC. Ce sera un plaisir de retrouver ce stade mais aussi de voir les copains qui sont encore-là.

Quel regard portes-tu sur la saison du MHSC ?
Le MHSC réussit une belle saison. Beaucoup de joueurs sont revenus au premier plan après avoir eu du mal, un peu comme moi d’ailleurs quand je suis arrivé, et ont réalisé une belle saison. C’est très positif. Ce qui est bien aussi, c’est que le MHSC va repartir pour une nouvelle saison en Ligue 1, ce qui est très important pour le club.

A quel genre de match t’attends-tu ce week-end face à Rennes ?
Je ne vais pas dire que les deux équipes n'ont plus rien à jouer mais elles nous surtout plus rien à craindre… alors j’espère qu’elles vont tout donner pour remporter le match et se laisser une chance d'accrocher Europe… Et bien évidemment j'ai bien envie de croire à une victoire de Montpellier. Rennes est une équipe costaud et assez imprévisible capable de faire de belles séries, de belles prestations quand elle est dans un bon jour mais qui manque de régularité.

Y-a-t-il un match que tu as disputé face à Rennes qui t'a marqué ?
C'était l'année du titre, en tout début de saison. On gagne 4-0, Younes Belhanda ouvre le score sur penalty, je marque le second et ensuite, Souley inscrit un doublé. Ce match m'avait bien plu parce qu'on avait bien fait les choses et c'est ce genre de prestation qui avait lancé la saison du titre.
 

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