Arrivée au MHSC en janvier 2012, la Calaisienne confirme de semaines en semaines son statut de grand espoir du football féminin français. Avant de recevoir Hénin, son ancien club, ce dimanche (14h à Grammont), rencontre avec une joueuse aussi performante sur le terrain que souriante en dehors.
Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, son sourire illumine toujours son visage. « Je suis quelqu’un de joviale, qui aime rire et passer du temps entre amis. » Mettre l’ambiance fait donc logiquement partie de sa panoplie. « Ça fait partie de mon personnage », sourit-elle. Mais lorsqu’on évoque le football, les yeux bleus de Claire Lavogez s’illuminent encore un peu plus, comme ceux d’une enfant à qui l’on parle de son cadeau de Noël. Comme ceux de l’enfant que la jeune milieu de terrain de l’équipe féminine du MHSC était lorsqu’elle a découvert le football. « A l’époque mon parrain m’a vu jouer dans la cour et a dit à mes parents qu’il faudrait peut-être me mettre au foot, tout a démarré comme ça. » Plutôt bien inspiré le monsieur ! Après avoir débuté à l'âge de six ans à l’AS Marck en Calaisie (en mixité) où elle a évolué jusqu’à l’âge de 12 ans, Claire Lavogez a ensuite joué un an à Calais, toujours avec les garçons, avant d’intégrer Clairefontaine à l’âge de 14 ans. « La première année, j’étais à Clairefontaine tout en jouant à Gravelines, en D2, la seconde année à "Clairf", j’ai rejoint Hénin en D1, avant de faire ma dernière année dans le centre fédéral tout en évoluant à Montpellier que j’ai rejoint en janvier 2012 ». A Clairefontaine, cette milieue offensive polyvalente capable de jouer au poste de meneur de jeu, un cran plus bas dans un profil de n°8 relayeur ou dans un couloir offensif faisait partie des plus grands espoirs du football féminin français. Capitaine de l’équipe de France U17 vice-championne d’Europe face à l’Espagne en juin 2011, la Calaisienne ne manquait sans doute pas d’opportunités au moment de choisir sa future destination, mais elle a finalement choisi Montpellier. « Clairefontaine était une très bonne expérience, ça a été très enrichissant et on y a reçoit une bonne formation ». Quant à son choix pour le MHSC, il s’est presqu’imposé à ses yeux comme une évidence. « Montpellier est un club formateur. Quand je suis arrivée ici, à l’âge de 17 ans et je savais que c'était un club qui donnait sa chance aux jeunes donc j’ai foncé ». Si elle avoue « que ça m'a fait bizarre car il y avait des joueuses de renom avec de l'expérience », Claire assure qu’elle a été « très bien accueillie, et finalement tout s'est bien passé. »
Petit à petit, Claire a grandi et s’est fait une place à Montpellier. Pas facile quand on débarque à 17 ans dans une ville inconnue, loin de sa terre nordiste natale, mais la « Ch’ti » du MHSC a suffisamment de caractère pour passer au-delà de cela. « On devient plus mature en quittant la famille plus tôt, ça t'oblige aussi à avoir un peu plus la tête sur les épaules. Il y a eu des moments difficiles mais tout s’est bien déroulé. Je tiens d’ailleurs à remercier mes parents et mon frère qui ont toujours été là pour moi ». Footballistiquement aussi Claire a progressé. « C'est un tout, assure-t-elle. En s'entraînant avec des filles de qualité on prend de l'assurance et on progresse dans tous les domaines que ce soit techniquement, physiquement et dans le jeu ».
Une progression qui a connu son apogée cet été lorsque Claire a remporté le Championnat d’Europe U19 au Pays de Galles avec l’équipe de France et ses équipières du MHSC Solène Durand, Lindsey Thomas et Sandie Toletti. Un périple au cours duquel la n°14 montpelliéraine s’est montrée décisive en délivrant notamment deux passes décisives lors de la demi-finale face à l’Allemagne. « Gagner cette coupe c'était génial. En plus, cela nous permet de disputer la Coupe du Monde des moins de 20 ans cet été au Canada. C'est vraiment un objectif pour nous la génération 1994-1995 »
Il lui restait alors à confirmer son potentiel en club. Souvent utilisée comme joker en début de saison, Claire a su gagner en régularité et s’est petit-à-petit fait une place au sein du onze titulaire de Jean-Louis Saez. « Je me voyais mal partie en début de saison, reconnait-elle, mais j'ai travaillé et le coach m’a fait confiance. J'espère continuer à enchaîner les matchs, satisfaire mon entraîneur et apporter un plus à l'équipe. Je suis consciente aussi de devoir progresser dans l’aspect physique, l'endurance pour être plus régulière et gagner en lucidité dans la dernière passe. A mon poste c’est très important. » Reste à évoquer l’aspect collectif et ce match face à Hénin, dimanche, forcément particulier pour elle. « C'est toujours spécial de croiser son ancien club, reconnait-elle, c'est un match particulier mais je n'aborde en aucun cas cette rencontre avec un esprit de revanche. Je ne suis pas partie en mauvais termes avec le club. Sur le plan du jeu, je m'attends à un match physique, il va falloir livrer une belle bataille car cette équipe d’Hénin ne lâchera rien », poursuit-elle avant de conclure « Sur le plan collectif, Il reste six matchs, on va tout donner pour essayer de recoller au PSG à la 2e place du championnat tout en espérant un faux-pas de leur part pour décrocher une place qualificative pour la Ligue des Champions.» Quoi qu’il en soit, Claire semble optimiste pour l’avenir. « Nous avons encore du travail pour arriver à être au niveau du PSG et de Lyon mais le groupe est jeune et a une belle marge de progression. Il faut continuer à travailler ; ce ne sera peut-être pas pour cette année mais ça va venir. Le projet Montpelliérain est très intéressant ». La progression de Claire Lavogez ne l’est pas moins…
