A l’aube de se déplacer à La Roche-sur-Yon samedi-soir, Femme de foot est allé à la rencontre d’une ancienne de la maison vendéenne : Mélissa Plaza
A son arrivée, on se demanderait presque si on ne s’est pas trompé de rendez-vous. Talons hauts, mascara, pas franchement le stéréotype de la sportive de haut niveau qui sort tout juste de l’entraînement… « Ça tombe bien répond-t-elle avec malice et un brin d'autorité. Je suis plutôt anticonformiste et les stéréotypes je n’ai jamais aimé ça… » Le décor est planté. L’interview peut commencer…
SON PARCOURS. – Mélissa Plaza et le foot, ça aurait pu ne pas durer… Dans un premier temps, son côté « casse-cou » et aventurière l’emmène vers le patin à glace, puis le roller. Si elle aimait taper dans le ballon dans la cour de la maison familiale, dès l’âge de 3 ans, son premier contact avec un club de foot ne fut pas franchement une réussite. A sept ans, elle s’essaie dans un premier club mais s’en va quelques mois plus tard… ça n’accroche pas. La seconde tentative sera la bonne. A Saint-Pierre-en-Faucigny, un club de Savoie, la native de Saint-Gaudens trouve sa place et y reste 4 ans avant de rejoindre Arnage, un club de la banlieue du Mans. S’en suit une expérience d’un an à Tours en sport-études, puis elle intègre la formation de la Roche-sur-Yon en 2002. C’est là-bas, dans la cité vendéenne, que sa carrière décolle enfin. Après quelques apparitions sur le banc de la D1 dès l’âge de 14 ans, elle devient titulaire la saison suivante à l’échelon inférieur et participe activement à la remontée de La Roche parmi l’élite. Sa polyvalence (elle peut jouer milieu droit, milieu axiale ou même arrière gauche) en fait une des pièces essentielles de son équipe. Elle y restera 6 ans. Pourtant, le bonheur n’est pas complet. Recalée une première fois du concours d’entrée à Clairefontaine « parce que je n'avais pas le niveau » elle le retente deux ans plus tard, cette fois en candidat libre… Nouvel échec « Cette fois, on m’a répondu que j’étais trop vieille, explique-t-elle. À ce moment-là, j'ai pris un gros coup au moral. Ça été dur de s'en remettre, mais je me suis dit « je vais me battre, si la sélection vient, tant mieux, si elle ne vient pas, tant pis. ». La récompense de ses efforts viendra en 2008. Quelques mois avant la Coupe du Monde des 20 ans au Chili, 30 joueuses étaient convoquées lors d’un rassemblement fédéral. Banco... Mélissa Plaza sera du voyage et portera enfin le maillot bleu. Le 1er match de la compétition face aux Etats-Unis reste d’ailleurs pour elle un immense souvenir. « Pendant la Marseillaise, j’avais les larmes aux yeux. Porter le maillot bleu, c’est une fierté, raconte-t-elle. J'ai beaucoup appris durant cette Coupe du Monde. Je n’avais jamais connu de sélections de jeunes auparavant. C’était une expérience magnifique ». Ensuite, tout s’est enchaîné… Son arrivée à Montpellier l’été suivant, puis une première sélection en Equipe de France A face à la Suisse. Un moment inoubliable et un maillot bleu que Mélissa Plaza rêve de retrouver un jour. « C'est un objectif mais j’essaie de ne pas trop y penser sinon je me mets trop de pression. De toute façon pour aller en sélection il faut briller en club ».
L’ARRIVÉE A MONTPELLIER – Dans la foulée de sa bonne Coupe du Monde chilienne, Mélissa Plaza rejoint donc Montpellier en 2009. Une étape de plus dans un parcours atypique, loin des structures fédérales, mais une étape qui compte. « Dans le foot féminin, Montpellier fait partie des clubs phares, de l'élite. Ça ne se refuse pas, explique-t-elle. Milieu de terrain défensive au gros volume de jeu et dotée d'une bonne relance, Mélissa Plaza n’a mis que quelques matchs à se fondre dans l’effectif montpelliérain la saison dernière, disputant les 22 rencontres de championnat. « Ce n'était pas facile car je passais de statut de leader sur le terrain et dans le vestiaire à La Roche à un nouveau club où je devais faire ma place. C'était un défi, mais je pense m’en être bien sortie ». Autre découverte, celle de la Ligue des Champions, qu’elle a disputée pour la première fois de sa carrière avec le MHSC, marquant au passage un but sur coup-franc en quart de finale contre Umea « L’Europe, ce n’est que du bonheur, se souvient-t-elle. J'arrivais d’un club qui jouais le maintien et se retrouver ici à Montpellier avec ses structures, un match tous les 3 jours… On a l'impression d'être en équipe de France tout le temps, c'est professionnalisant. J’espère que nous rejouerons cette Ligue des Champions ensemble la saison prochaine. C'est l'objectif. » La route de l’Europe passe justement par un match à La Roche, son ancien club, ce week-end « Ce sera forcément particulier, explique la montpelliéraine. Ces six années à La Roche ont été une période importante de ma vie. C'est grâce à eux que je suis là aujourd'hui. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient.» Un match qu’il faudra gagner pour rester en haut du classement. « Nous avons un bel effectif avec de grosses individualités et je pense qu'il y a moyen de faire quelque chose de très bien cette saison. Il faut éviter de se déconcentrer. Notre plus gros adversaire c'est presque nous même » conclut-elle. Et sur un plan plus personnel ? « Je dois essayer de prendre plus confiance en moi, de me libérer… J’ai souvent peur de mal faire »
LA VIE EN DEHORS DU FOOT. – « Anticonformiste ». Voilà comment Mélissa Plaza se définit elle-même. « Je suis un peu caractérielle aussi, mais je pense qu'à haut niveau peu de gens ne le sont pas. » Un caractère bien trempé qui trouve son origine dès sa jeunesse « Enfant, j’étais extravertie, très sportive. Jusqu’à 14 ans, j’étais très « garçon manqué » et pas du tout féminine, se souvient-elle avec un grand sourire. Aujourd’hui, je me dis que j’aurais du mal à me passer de mes petits talons ». Justement… Pas facile pour courir les talons… Pourtant, Mélissa Plaza est plutôt du genre à courir partout, sur le terrain mais aussi en dehors. Niveau étude, la native de Saint-Gaudens effectue un Master de recherche en psychologie du sport. Le thème de ses recherches ? « Les stéréotypes dans le sport féminin ». Un thème qui laisse imaginer un autre de ses « combats » : la défense du foot féminin : « Certaines personnes ont des idées préconçues sur ce sport, c’est dommage explique Mélissa Le foot permet d'exprimer d'autres aspects de la personnalité d’une femme, c'est un exutoire aussi. De toute façon, je pense que la place de la femme dans la société n’est pas encore reconnue comme elle devrait l’être. On est un peu l’emblème de ce sport, c’est un peu notre devoir de faire changer certains regards. » Passionnée de photo, de mode, de shopping et de musique, elle fait aussi de la danse Bachata, du théâtre, aime lire, écrire et chanter… Autant dire que si vous voulez l’inviter à diner, mieux vaut s’y prendre dès maintenant….. pour le mois de juin prochain « Je suis un peu hyperactive, reconnaît Mélissa Plaza. J’ai beaucoup de projets mais je ne me fixe pas de plan de carrière précis. Je prends les choses comme elles viennent ». Carpe Diem comme on dit. Belle philosophie…
Du tac au tac
Si elle devait citer
Une de ses qualités sur le terrain : l’agressivité ;
en dehors du terrain : L’implication
Un défaut sur le terrain : La précipitation
en dehors : Je suis impulsive
Son joueur de foot masculin préféré : Iniesta ; un auquel elle n’aimerait pas ressembler : Christiano Ronaldo
Son plat préféré : la tartiflette
Celui que vous ne devez pas lui préparer si vous l’invitez à diner : Des salsifis
Son pêché mignon : la crème chantilly
Son rêve : Faire de la scène
Ce qu’elle regarde en premier chez un homme : son sourire
Comment elle se voit dans 20 ans : Avec un mari et des enfants
Plutot...
• Sucré ou Salé ? : Salé
• Beckham ou Giggs ? : Aucun des deux
• Federer ou Nadal ? : Federer
• Frères Scott ou Grey’s Anatomy ? : Frères scott
• Thé ou café ? : Thé
• Section d’assaut ou Black eyed peas ? : Aucun… je dirais Pink
• Ciné ou concert ? : Les deux
• TF1 ou M6 ? : Je ne regarde pas la télé
• Pieds sur terres ou tête dans les nuages ? : Tête dans les nuages
• Robe ou Jean ? : Robe
• vacances au soleil ou aventure ? : vacances au soleil
• Chien ou chat ? : chat
