Joris Chotard : « Une équipe bien équilibrée »

Ce jeudi 22 juin contre l'italie, le milieu de terrain pailladin démarre le championnat d’Europe avec l’équipe de France Espoirs. Avant de rejoindre les Bleuets, le n°13 pailladin avait pris le temps de se poser pour évoquer la saison du club et, bien sûr, ses aspirations dans cette compétition internationale. 

En premier lieu, comment abordes-tu cet Euro Espoirs ? 
Je l’aborde avec confiance je pense parce que ce groupe est rempli de qualités, bien équilibré… nous sommes costauds défensivement et plein de créativité sur le plan offensif, avec de nombreuses solutions pour, potentiellement, faire mal à toutes les équipes dans ce tournoi. 

Comment votre campagne de qualification s’est-elle déroulée ? 
Plutôt bien, même s’il y a eu quelques petits accrocs, notamment ce match nul aux îles Féroé. Cependant, nous avons réalisé une campagne qualificative très sérieuse contre de belles équipes. Ce qui est rassurant à mon sens, c’est que l’équipe a trouvé un certain équilibre, ce qui est très bien en vue de cet Euro. Maintenant, il va nous falloir confirmer lors de cette phase finale.

À titre personnel, ce sera ta première compétition internationale. Ressens-tu une certaine excitation ?
Oui, forcément. Quand on a la chance et l’honneur de représenter son pays, il y a de l’excitation, de la pression, mais je précise bien, une bonne pression, car elle est positive ! On sent de l’engouement autour d’un tel événement. On sait aussi que les Bleuets ont connu quelques moments difficiles dans cette compétition par le passé, donc c’est une grande fierté d’avoir pu passer ce « cap », et de s’être qualifié. Désormais, la France étant une grande nation du football se doit de faire de bonnes prestations sur le sol européen, et donc dans cette phase finale. Nous en avons tous conscience.

Si tu devais nous décrire cette équipe de France Espoirs, comment le ferais-tu ?
Nous avons une équipe très bien équilibrée, tant offensivement que défensivement, avec une charnière centrale très solide qui est à l’aise techniquement ; notamment sur les relances, ce qui nous aide à casser des lignes. Nos latéraux sont plutôt offensifs et arrivent à apporter un plus offensivement, tout en restant très costauds. En milieu de terrain et en attaque, nous disposons aussi de profils très intéressants et très différents, ce qui nous permet d’avoir des solutions variées selon le déroulé des matchs ou le profil de nos adversaires. Le fait d’avoir plusieurs joueurs de la sélection qui évoluent dans les grands championnats européens, nous aident aussi à débloquer certains matchs.

Quelle est ta place dans cette équipe de France Espoirs ? 
J’ai plus une place de remplaçant qui donne de la fraîcheur à la fin des matchs. C’est un rôle important car les matchs commencent à 11 et peuvent se finir à 16, donc c’est important d’avoir un groupe concerné et même pour les joueurs qui jouent un peu moins. Il faut que j’aide au mieux l’équipe quand on fait appel à moi. 

Tu as aussi guidé Elye Wahi lors de ses premiers pas chez les Bleuets, Comment décrirais-tu ce rôle de grand frère pour toi et son rôle à lui ?
C’est toujours plus facile dans un moment comme celui-là d’être deux joueurs d’un même club. En plus, je me souviens que lors de ses débuts avec les Espoirs, Elye était arrivé dans un timing un peu décalé. J’ai voulu l’aider car, quand on ne le connaît pas, Elye peut être un peu timide. Je lui ai donné un petit coup de pouce qui lui a permis de s’intégrer, mais après il n’a pas besoin de moi non plus pour être bien dans ce groupe. Au-delà de cette anecdote, le fait d’être 2 joueurs du MHSC présents lors de cet Euro est quelque chose de très positif. Ça prouve que la formation du club est de qualité. C’est une fierté pour le club, les supporters, les dirigeants, les éducateurs… Porter ce maillot bleu de France, c’est particulier. C’est une fierté de représenter son pays et son club. C’est une fierté pour soi mais pour le club et les personnes qui suivent le MHSC.

Quel est ton vécu avec les équipes de France de jeunes ?
J’ai connu des sélections en U17, U19, U20 et donc Espoirs. Au fil du temps, on tisse des liens en se retrouvant avec des joueurs que l’on a croisé dans les diverses catégories, tout en en découvrant d’autres qui arrivent au fur et à mesure. C’est très enrichissant. 

Comment décrirais-tu les différences entre un match de Ligue 1 et un match avec l’équipe de France Espoirs ?
Honnêtement, c’est difficile à dire parce qu’il y a moins de matchs en équipe de France. Cependant, on rencontre souvent des blocs bas et regroupés. Je pense aussi qu’il y a un peu moins de calculs qu’en Ligue 1.

Un petit mot sur vos adversaires du premier tour, la Norvège, la Suisse et l’Italie ?
Si ces équipes sont là, ce n’est pas pour rien. Je m’attends à des matchs compliqués, forcément, face à ces grandes actions du foot qui arrivent à sortir de très bons joueurs. Malgré-ce, je pense que si on met sur le terrain le sérieux, l’intensité et la qualité qu’on a dans ce groupe, ça va le faire. Il ne faut surtout pas les prendre à la légère. Souvent, les équipes espoirs se calquent tactiquement sur les sélections A, donc, on sait, à peu près bien sûr, à qui s’attendre. On va bien analyser ces adversaires pour connaître leurs points forts et leurs points faibles afin de pouvoir les mettre en difficultés.

Contre la Suisse, ce sera un match quelque peu particulier puisque tu pourrais croiser un ancien coéquipier, Gabriel Barès, et un futur coéquipier, Beçir Omeragic 
Ça va me faire plaisir de le revoir Gaby et de jouer contre lui. On s’entraînait les ¾ du temps ensemble lorsqu’il était ici, ce qui nous a aidé à créer des affinités, puisqu’on évolue au même poste.

Quels sont tes objectifs dans cette compétition, autant sur un plan personnel que collectif ?
Je pense que toutes les nations qui seront présentes ont l’objectif d’aller le plus haut possible dans cet Euro. Personnellement, il faut que je réponde présent dès qu’on fait appel à moi et que je donne mon maximum. À moi d’être le plus fort possible défensivement et amener un plus en fin de match pour apporter des solutions. Il faudra que je sois à 200%.

Qui sont, pour toi, les favoris de cette compétition ?
C’est difficile à dire parce qu’il y a de très grandes équipes : Espagne, Angleterre,…Les grandes nations font forcément office de favorites mais il peut aussi y avoir des surprises.

Passons au club. Comment évalues-tu la saison 2022-2023 du MHSC ? 
C’était une saison un peu particulière. On a changé 3 fois d’entraîneurs, il y a eu des transitions à avoir assez rapidement… C’était mouvementé on va dire…. Nous avions l’habitude d’être serein et de naviguer dans la première partie du tableau depuis 3 ou 4 ans, et là c’était compliqué de penser au maintien. Maintenant qu’il est acquis c’est plus facile d’en parler, mais c’était compliqué de se dire qu’avec un tel effectif, nous étions dans cette position très inconfortable au classement. Quand tu penses au Président, à celles et ceux qui travaillent pour ce club au quotidien et aux supporters, je vous avoue que c’était parfois difficile de trouver le sommeil après les matchs. Heureusement, on a réussi à s’en sortir et c’est le principal..

On t’a senti marqué à certains moments de la saison…
Oui parce que ça ne se passait pas comme on le voulait, que ce soit sur le plan collectif ou individuel. Il y a une partie de la saison où on était quasiment relégables, donc forcément, pour quelqu’un qui sort du Centre de Formation et qui a grandi dans ce club, ça a été compliqué de voir le MHSC dans une telle situation. En plus, c’était la première fois que je le vivais. On avait cette pression de devoir se maintenir, mais, à un certain moment, quoi que l’on fasse, on n’y arrivait pas

Tu penses avoir beaucoup appris de cette période ?
Oui parce qu’il y a eu 3 coachs donc 3 manières différentes de manager et il faut s’adapter aux demandes de chacun en un minimum de temps. Même si ça n’a pas toujours été simple, ça m’a permis, je pense, de continuer d’apprendre, de passer des caps et de m’améliorer.

Même si tu as beaucoup joué, le MHSC a la chance de pouvoir s’appuyer sur 4 milieux défensifs axiaux : Khalil Fayad, Jordan Ferri, Léo Leroy et toi. La concurrence se passe bien ? 
Oui, on s’entend très bien sur et en dehors du terrain, on mange régulièrement ensemble. Il n’y a pas de guerre ou de rivalité, mais une concurrence saine car chacun aimerait être sur le terrain tous les week-ends. Quand on voit qu’on commence sur le banc on est forcément un peu déçu mais, d’un autre côté, ça aide à vouloir se surpasser.

Les supporters t’ont beaucoup érigé en exemple pendant la saison en te sentant extrêmement concerné. Quel message aimerais-tu leur faire passer ?
Nous sommes très contents qu’ils soient restés derrière nous tout au long de la saison même si, à un moment donné, ils étaient en colère, ce que je peux comprendre, il y a une période où ils ont été suspendus donc c’était un peu plus compliqué mais quand ils sont là, on voit la différence. Contre Rennes par exemple, on a pu voir ce supplément d’âme qui fait qu’on arrive à aller chercher des résultats, même à 10 contre 11. Ce n’est pas par magie mais surtout par la force qu’ils nous donnent dans les tribunes et leur soutien de tous les jours. Ça nous aide à se surpasser pour aller chercher de tels résultats.